Le Maroc, pionnier de l’indépendance énergétique en Afrique du Nord
Dans un monde où l’autonomie énergétique devient un enjeu de souveraineté national majeur, le Royaume du Maroc a récemment fait un pas de géant vers la consolidation de son indépendance énergétique.
L’annonce le mois dernier de la construction de nouvelles infrastructures gazières, notamment des usines de re-gazéification de gaz naturel liquéfié (GNL) et de stockage au port de Nador, ainsi qu’un gazoduc connecté au réseau Maghreb-Europe, est une démonstration éclatante de l’ambition marocaine en matière de diversification énergétique.
Ce projet ambitieux, dont la première pierre sera posée à Nador West Med, constitue une manœuvre stratégique pour Rabat, qui cherche à réduire sa dépendance aux importations énergétiques. Dans un contexte géopolitique marqué par des tensions et des ruptures diplomatiques, notamment la fermeture unilatérale par l’Algérie du gazoduc Maghreb-Europe en novembre 2021, le Maroc a su rebondir avec audace.
En exploitant le GME en sens inverse, le royaume a non seulement sécurisé son approvisionnement en GNL via les usines de re-gazéification espagnoles, mais s’est aussi positionné, selon El Español et les données de la Corporation des réserves stratégiques de produits pétroliers (Cores), comme la première destination des exportations de gaz espagnol.
Cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large de transition énergétique pilotée par le ministère de la Transition énergétique du Maroc. En mars dernier, un protocole d’accord impliquant divers acteurs institutionnels a été signé, affirmant l’engagement du Maroc à consolider sa souveraineté énergétique, à décarboner son économie et à se connecter aux marchés énergétiques régionaux et mondiaux.
Ce protocole ambitionne de produire 500 millions de mètres cubes de GNL par an et de réaliser l’autosuffisance énergétique du pays. Ces initiatives garantissent non seulement un approvisionnement stable et sécurisé en gaz naturel, mais ouvrent également la voie à une plus grande flexibilité dans la gestion des ressources énergétiques du pays.
Outre le GNL, le Maroc mise aussi sur les énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert et ses dérivés, soulignant son engagement envers une économie moins carbonée. La réalisation du gazoduc transatlantique avec le Nigeria, qui promet de renforcer l’intégration régionale et le développement économique et social des pays de l’Afrique de l’Ouest, témoigne de la vision stratégique marocaine.
Cette avancée majeure place le Maroc au cœur des dynamiques énergétiques régionales et internationales, faisant du Royaume un acteur clé de la transition énergétique. En ces temps d’incertitudes, le Maroc affiche une résilience remarquable et une volonté inébranlable de mener son peuple vers une ère d’indépendance et de prospérité énergétique. Un modèle d’innovation et de leadership à suivre, qui, sans doute, inspire déjà au-delà de ses frontières.
L’engagement du Royaume en faveur de la diversification de ses sources d’énergie et de l’augmentation de sa production énergétique interne témoigne d’une vision stratégique clairvoyante.
Le Maroc semble incontestablement sur la bonne voie vers l’indépendance énergétique, un objectif ambitieux, mais ne manquant pas, toutefois, de défis, dans le contexte actuel de changement climatique et de volatilité géopolitique.
Par ailleurs, le Royaume fait preuve d’un leadership remarquable dans le domaine des énergies renouvelables. Avec des investissements considérables dans le solaire, l’éolien, et potentiellement dans l’hydrogène vert, le Maroc vise à porter la part des énergies renouvelables à 52 % de sa capacité électrique installée d’ici à 2030. Cette orientation vers les énergies propres non seulement positionne le Maroc comme un pionnier en Afrique, mais contribue aussi à la lutte contre le changement climatique au niveau global.
Le projet de gazoduc transatlantique avec le Nigeria illustre également la quête d’intégration régionale et de développement économique durable. Cet effort pour construire des infrastructures énergétiques transnationales souligne l’importance de la coopération régionale dans la réalisation de la sécurité énergétique.
Le Maroc, grâce à ses efforts soutenus et à sa stratégie énergétique bien définie, se dirige avec assurance vers l’indépendance énergétique. En continuant sur cette voie, le royaume non seulement renforce sa souveraineté énergétique, mais joue également un rôle de leader dans la transition énergétique à l’échelle africaine et mondiale.
Mohamed Jaouad El Kanabi