Le Maroc place le continent africain au cœur de ses choix stratégiques
Le Maroc place l’Afrique au centre de ses priorités stratégiques, une démonstration palpable étant l’importance accordée au renforcement des liens avec de nombreux pays alliés du continent.
Le troisième rapport du Royaume du Maroc sur la mise en œuvre de l’Agenda 2063: Bilan de la première décennie (2014-2023), élaboré par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) en collaboration avec l’ensemble des départements ministériels, présente le contexte socioéconomique du Maroc et les stratégies phares de la mise en œuvre de l’agenda 2063, tout en dressant un état des lieux des réalisations des objectifs fixés par cet agenda et en soulignant les principaux défis, opportunités et enseignements tirés de l’expérience marocaine dans ce domaine.
D’après le document, le Maroc déploie d’énormes efforts pour consolider ces relations et établir des partenariats variés et bénéfiques au niveau du continent. Cette dynamique de coopération entre le Maroc et les nations africaines a pris une envergure nouvelle sous le règne du Roi Mohammed VI, inscrivant ainsi cette vision dans une perspective à long terme, s’appuyant sur les avantages de la coopération Sud-Sud pour un développement inclusif.
Depuis, les échanges commerciaux entre le Maroc et les pays africains ont donc enregistré une croissance significative au cours de la dernière décennie, illustrant la pertinence des efforts déployés pour instaurer un partenariat commercial fructueux entre le Maroc et ses homologues africains.
Entre 2010 et 2022, le montant des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays d’Afrique a enregistré une croissance annuelle moyenne de plus de 7% pour atteindre 64,4 milliards de dirhams en 2022, soit 38,8 MMDH des exportations et 25,6 MMDH des importations, représentant ainsi 5,5 % du total des échanges commerciaux du Maroc, dévoile le rapport.
Néanmoins, ce dynamisme s’avère en deçà du potentiel mobilisable, au vu du caractère plutôt complémentaire que concurrentiel des profils de spécialisation de part et d’autre. La structure des échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique reste polarisée par un nombre limité de produits.
En 2022, les exportations ont concerné essentiellement les engrais naturels et chimiques (soit une part de 42,7% des exportations marocaines vers l’Afrique), les préparations et conserves de poissons, les voitures de tourisme et fils et câbles. Les importations marocaines en provenance de l’Afrique sont constituées essentiellement des Houilles, Cokes et combustibles solides similaires Ammoniac, dattes, matière plastiques et Gas-oils et fuel-oil.
D’un autre côté, le Maroc a pris part activement à diverses institutions économiques africaines, ce qui a contribué de manière significative à l’avancement de l’intégration en Afrique. En ce qui concerne les investissements sur le continent, le Royaume s’est distingué en tant que l’un des premiers signataires de l’Accord établissant la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECAf) en mars 2018.
L’instrument de ratification a ensuite été déposé auprès de la Commission de l’Union Africaine en avril 2022, concrétisant ainsi l’adhésion effective du Royaume à ce marché commercial unifié et démontrant son engagement actif dans ce processus d’intégration.
En outre, le Maroc a activement contribué à la mise en place de la ZLECAf en participant régulièrement à des réunions techniques et de haut niveau. Le pays a également mené des consultations nationales, réalisé une étude d’impact, et pris des mesures conformes à la législation sur le commerce extérieur. Pour garantir une mise en œuvre efficace, un Comité national a été créé, composé de diverses parties prenantes. Il est chargé de suivre et d’évaluer la mise en œuvre de l’Accord, y compris la formulation de la stratégie nationale et du plan d’action.
En ce qui concerne les investissements en Afrique, ils sont principalement des investissements directs, passant de 6,9 MMDH en 2019 à 8 MMDH en 2021. Ces investissements représentent près de 58% du total des IDE marocains à l’étranger entre 2010 et 2021. En 2021, le secteur bancaire a contribué à hauteur de 60,7% des investissements du Maroc en Afrique, suivi par le secteur industriel (19,9%). Parmi les flux d’IDE du Maroc vers l’Afrique, la Côte d’Ivoire a capté plus de la moitié, soit l’équivalent de 4,8 MMDH.
Par ailleurs, le Royaume a mis en place d’importants projets d’infrastructures qui ont stimulé l’économie à l’échelle nationale et territoriale. Le pays possède un réseau routier classé crucial pour le développement socio-économique, assurant 90% des déplacements, 75% du transport de marchandises, et représentant 6% du PIB national. Il totalise, selon le rapport, 57.334 km, dont 45.354 km sont revêtus, 1.695 km de voies express et 1.800 km d’autoroutes. Il comprend 13.683 km de routes nationales, 9.813 km de routes régionales et 21.858 km de routes provinciales.
S’agissant des chemins de fer, le Maroc dispose d’un réseau de 2.295 km, dont environ 200 km de lignes à grande vitesse à double voie, opérationnelles depuis 2018, reliant Tanger à Casablanca, constituant les premières lignes de ce type en Afrique.
Dans le domaine des télécommunications, le pays a connu une croissance constante de l’accès à la téléphonie mobile, passant de 44,1 à 54,12 millions d’abonnés entre 2014 et 2023, avec un taux de pénétration augmentant de 132,96% à 146,17% sur la même période.