Le Maroc prochain producteur d’énergie nucléaire?
Le Maroc compte ajouter l’énergie nucléaire à son mix énergétique afin d’assurer sa souveraineté et son autosuffisance. Après une longue et sérieuse expérience en matière de nucléaire à des fins de recherche notamment, le Maroc devrait réaliser son projet de création d’énergie.
L’annonce a été faite par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Le Royaume devrait concrétiser dans les prochaines années l’installation de réacteurs nucléaires pour la production d’électricité entre autres.
Ce projet n’est pas une idée qui vient d’éclore, le Maroc en a parlé il y a longtemps et l’installation d’un ou de plusieurs réacteurs devrait se faire dans un avenir proche. Le royaume devrait donc rejoindre le club fermé des pays nucléaires avec d’autres Etats aussi.
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, a assuré que « d’ici quelques années, il y aura 12 ou 13 nouveaux pays nucléaires », dont le Maroc, le Ghana, le Nigeria, la Namibie, le Kenya, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et les Philippines
Selon Grossi, 10 pays sont en train de construire ces centrales et 17 autres sont en cours d’évaluation. « Selon les calculs de l’AIEA, il est nécessaire de doubler le nombre de réacteurs nucléaires dans le monde, qui est actuellement d’environ 400 unités, pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat », a-t-il souligné.
L’actuel gouvernement marocain a récemment montré son intérêt pour accélérer ce processus de construction de réacteurs nucléaires notamment lors du Forum scientifique 2023 organisé par l’AIEA en septembre. Le Maroc a été annoncé comme pays étudiant la possibilité d’intégrer l’énergie nucléaire dans son mix énergétique qui continent déjà l’énergie éolienne et solaire.
La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali l’avait déclaré lors de ce forum: « Le Maroc accorde une attention particulière aux petits réacteurs modulaires (PRM) du fait de leurs nombreux avantages – notamment leur adaptabilité, qui facilite l’intégration », a-t-elle fait savoir.
Avec de petits réacteurs nucléaires, le Maroc pourrait augmenter sa capacité de production d’électricité. En 2022, la puissance électrique installée a atteint 11 055 mégawatts, dont 21,5 % produite par l’énergie éolienne et solaire, et 11,8 % en provenance de l’hydraulique.
« Les PRM sont particulièrement prometteurs pour diverses applications, telles que la cogénération et le dessalement de l’eau de mer », a ajouté la ministre.
Le projet de construction de ces réacteurs pourrait se faire avec l’aide de l’expertise russe notamment en ce qui concerne la conception et la construction mais aussi la gestion des déchets radioactifs et du combustible.
En octobre 2022, le Royaume a signé un accord avec l’entreprise publique russe Rosatom pour promouvoir la coopération entre les deux pays dans ce domaine. Selon cet accord, « la Russie aidera le Maroc dans la création et l’amélioration des infrastructures d’énergie nucléaire, la conception et la construction de réacteurs nucléaires, ainsi que d’usines de dessalement d’eau et d’accélérateurs d’énergie de particules élémentaires ».
Le Maroc jouit déjà d’une longue expérience nucléaire et le Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires (Cnesten) a décroché le titre de « Centre international désigné par l’AIEA s’appuyant sur des réacteurs de recherche », ce qui lui permet de « servir de plateforme d’apprentissage au niveau mondial ».
Jusqu’ici Maroc dispose d’un réacteur de recherche TRIGA Mark II, entré en service en 2007 et qui fait office d’exemple africain dans la recherche et la formation dans les domaines de la médecine nucléaire, des applications industrielles et de la gestion des déchets radioactifs.
L’AIEA a appuyé l’organisme de réglementation dans son élan et ses ambitions jusqu’à devenir un modèle de fiabilité et d’inspections rigoureuses et un exemple dans la recherche scientifique.