Le message fort de l’ONU à l’Algérie l’appelant à assumer ses responsabilités

Mohamed Jaouad EL KANABI

Rabat s’est félicité de l’adoption ce jour par le Conseil de Sécurité de l’ONU de la résolution 2703 relative à la Question du Sahara marocain. Et pour cause, le soutien international grandissant de près d’une centaine de pays à l’Initiative Marocaine d’Autonomie, n’est plus à faire.

Mais bien des choses y ont contribué comme l’ouverture à Laâyoune et à Dakhla de plus d’une trentaine de Consulats Généraux, la non-reconnaissance de plus de 84 % des Etats membres de l’ONU de l’entité fantoche, ainsi que l’essor économique et social de la région dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement (NDM) pour les Provinces du Sud confortent l’approche préconisée par le Royaume dans le traitement de cette question.

Toujours est-il que cette résolution qui renouvelle le mandat de la MINURSO pour une année, jusqu’à fin octobre 2024, était attendue par les Marocains. L’adoption de cette résolution est une poursuite de la dynamique positive du dossier, sous la conduite du Roi Mohammed VI.

Mohamed Bouden, académicien et politologue, président du Centre Atlas d’analyse des indicateurs politiques et institutionnels, de sa bienveillance légendaire, a déclaré Hespress à propos de cette journée mémorable du dimanche 29 octobre 2023 à New York à l’ONU : « La résolution 2703/2023 de l’ONU répond aux attentes du Maroc et reconnaît les progrès accomplis par le Royaume du Maroc ainsi que l’évolution de la perception internationale en faveur d’une solution politique basée sur l’initiative d’autonomie. Cette approche a été renforcée par des témoignages solides de pays tels que les États-Unis, la France, le Gabon et les Émirats arabes unis, qui ont souligné la valeur et la créativité de l’initiative d’autonomie marocaine lors de l’adoption, de la résolution par l’ONU ».

Et de poursuivre : « La décision reflète donc le soutien continu de puissances internationales influentes à l’initiative marocaine d’autonomie pour la sixième année consécutive au Conseil de sécurité. En revanche, les résolutions de l’ONU ne font aucune mention de l’autodétermination par référendum pour la cinquième année consécutive. La résolution 2703 de l’ONU représente une position internationale cohérente en faveur d’une solution politique réaliste, pratique et compatible, ouvrant ainsi une nouvelle opportunité pour faire progresser le processus politique ».

La résolution 2703/2023 du Conseil de Sécurité de l’ONU, « réitère également le soutien à l’Envoyé personnel du Secrétaire de l’ONU, le général Staffan De Mistura, et souligne l’importance de s’appuyer sur les discussions antérieures des années 2010 et 2019. Le contenu de cette résolution reflète l’opinion claire de la communauté internationale sur l’état actuel du processus politique et invite l’Algérie à réagir de manière sincère et conforme à la volonté internationale ».

Et de pointer du doigt l’Algérie, « cette dernière se doit de se soumettre, cette fois-ci, la résolution de l’ONU. Alger aurait tout à gagner et d’éviter les actions aveugles et de faire des déclarations vides de sens, car, elle joue un rôle central dans le conflit du Sahara marocain qu’elle a créé de toutes pièces ». Mohamed Bouden d’étayer ses dires, « la communauté internationale pèse désormais sur l’Algérie en fonction de ses actions et comportements, plutôt que de ses paroles », ajoutant que les mesures décrites dans la résolution de l’ONU sont cruciales pour promouvoir la paix et la sécurité, principaux objectifs des Nations Unies.

Le politologue expliquera encore que cela devrait inciterait l’Algérie à s’engager pleinement dans le processus politique sous le cadre de la résolution 70 et des résolutions connexes depuis 2007, soit 10 au total ». Il est clair, selon l’académicien que, « pour la cinquième année consécutive, la communauté internationale s’oppose fermement au refus persistant de l’Algérie d’enregistrer les résidents des camps de Tindouf conformément à la Convention relative aux réfugiés de 1951 ». Mohamed Bouden déplorera que « la situation générale dans les camps, ainsi que leur militarisation puissent continuer, soulevant ainsi des préoccupations humanitaires ».

Pour le président du Centre Atlas d’analyse des indicateurs politiques et institutionnels, la nouvelle résolution de l’ONU envoie un message fort à l’Algérie, l’appelant à assumer ses responsabilités à différents niveaux, tout comme au polisario, en ce qui concerne la mission MINURSO et la libre circulation de son personnel.

La résolution de l’ONU, poursuivra-t-il, « renforce le soutien en faveur du dossier du Sahara marocain et maintien des exigences et dispositions décisives conformes aux principes de souveraineté et d’intégrité territoriale, tels que définis dans les discours du Roi Mohammed VI. Dans l’ensemble, cette décision représente une nouvelle preuve du succès du Maroc à convaincre la communauté internationale de sa position souveraine dans le respect de ces principes ».

Enfin, il conclura en disant « qu’en renouvelant le mandat de la MINURSO pour un an, le Conseil de sécurité de l’ONU donne la priorité à une approche politique constructive, à la paix et à la stabilité dans la région du Sahel et du Sahara, dans un contexte marqué par des tensions et le manque d’opportunités de dialogue direct entre les parties. C’est un pas positif dans la promotion du développement de la région ».