Le miracle des revenants : Fini le complexe des blancs, les fils du pays ont fait mieux ! (Par Belhar Mbuyi)
“Ce n’est pas la meilleure équipe qui gagne la CAN, mais c’est l’équipe qui gagne la CAN qui est la meilleure”, cette maxime de Gadji Celi, capitaine des Éléphants de Côte d’Ivoire lors de leur premier sacre en 1992 – reconverti depuis avec succès dans la musique – a été démentie hier par ses jeunes successeurs. En sortant le tenant du titre Sénégal, présenté comme l’ultra favori, et en battant en finale le Nigeria, sans doute l’équipe la plus solide de la compétition, l’équipe ivoirienne a non seulement remporté le trophée, mais elle a été incontestablement la meilleure de la compétition. Disons, à partir des huitièmes des finales.
Car, en effet, l’équipe hôte a commencé cette CAN, jouant cahin-caha, se faisant même étriller par la Guinée Équatoriale par 4 buts à brosse ! Exit l’entraîneur français Jean Louis Gasset. Un moment, les Ivoiriens cherchent à le remplacer par un autre français, Hervé Renard, avec qui ils avaient remporté la CAN 2015 et qui entraîne actuellement l’équipe française de football féminin, mais la fédération Française refuse.
Au final, au diable le complexe des Blancs, ils décideront de faire avec les fils du pays : Emerde Faé, l’entraîneur adjoint, est propulsé à la tête de l’équipe de coaching, secondé par Alain Gouamené qui entraînait les gardiens. Félix Kouadio, préparateur physique de l’Asec Mimosa d’Abidjan, est appelé à la rescousse, ainsi que Kipré Gogoua Marcel, l’ancien gardien des buts de l’USC Bassam, pour entraîner les gardiens. Une équipe de coaching 100% ivoirien, et qui réussit à transformer totalement l’équipe ivoirienne en l’espace de seulement quelques jours.
Et c’est une nouvelle équipe que tout le monde découvre ! Une équipe qui domine largement techniquement tous ses adversaires, même lorsqu’elle est réduite à 10. Une équipe qui a finalement été la meilleure de la compétition. Image de cette équipe, un ressuscité parmi les ressuscités, Sébastien Haller (de père et de mère), l’attaquant de l’équipe allemande de Dortmund, qui a triomphé récemment d’un cancer des testicules qui a failli emporter sa vie, et qui s’impose comme le nouveau feu follet des Éléphants.