Le oui…mais de l’Ambassadeur Atundu
Il y a quelques temps, la CENCO et l’ECC ont lancé l’idée d’une grande réunion politique d’envergure nationale sous le thème : « Pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble en RDC », paraphrasant le Seigneur Jésus dont nous partageons la foi et les enseignements, je reprends : « là où deux ou plus se réunissent pour promouvoir le pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble en RDC ». C’est naturellement là que se trouve la place de tout patriote authentique.
Autant dire que je souscris à cette initiative généreuse tout en encourageant les initiateurs à boire le calice jusqu’à la vie. Comme toute idée généreuse, sa mise en pratique pose problème en termes des sujets à aborder et de participants. Dans l’esprit des promoteurs de cette belle initiative, la cause de la guerre dans les contrées de l’Est du pays est l’exploitation anarchique des minerais par les groupes armés et les hommes en uniforme. Si pour le besoin de la cause, l’on accepte cette approche phénoménologique, force de se rendre à l’évidence qu’au commerce illicite des minerais, il faudrait remonter presqu’a la source ontologique de cette guerre multiforme. Car à mon entendement, l’exploitation des minerais est plutôt une conséquence de la guerre.
En effet, toute exploitation des minerais n’occasionne pas nécessairement la guerre. Les cas du Haut Katanga et du Lualaba pour le cuivre et le cobalt ainsi que celui du Kasaï pour le diamant suffisent à étayer mon assertion, partant à balayer le lien de causalité que certains esprits essayent d’établir entre ces deux phénomènes.
D’ailleurs, le thème proposé à savoir le pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble en RDC renvoi inévitablement à la source véritable de nos malheurs et des atrocités subies par la population congolaise. La politique néocoloniale d’hégémonie et de prédation pratiquée par les détenteurs du pouvoir à Kigali, ceci pour inciter la CENCO et l’ECC à inclure le Rwanda dans leur démarche et à prendre langue avec leurs collègues du Rwanda au nom de la vérité.
Mais la démarche de la vérité a quelques exigences fondamentales notamment, la reconnaissance et l’acceptation de la responsabilité des faits ; la volonté inébranlable de ne pas récidiver sous quelques prétextes ; l’engagement formel de poser des actes engageants et porteurs pour donner sens et signification à la démarche, bref comme pour dire qu’une fois sans œuvres est une foi morte.
Afin d’atteindre, sans faute, le résultat escompté, il est impérieux d’impliquer aussi la classe politique Rwandaise sans exception. A cet effet, les interlocuteurs Rwandais de la CENCO et l’ECC co-initiateur par la force des choses doivent leur vendre cette idée et les préparer à cette fin lorsque les promoteurs congolais et les rwandais auront mis les classes politiques des deux Etats sur la même longueur d’onde, alors ce dialogue pourra connaître le couronnement recherché et louable au risque de connaître le sort éphémère d’un effet d’annonce où dans le meilleur des cas des résolutions ne connaîtront pas une longue vie et resterons lettres mortes.
Seul le Saint Esprit créateur pourrait inspirer adéquatement ces hommes de bonne volonté et les accompagner fermement dans la réalisation de longue haleine à l’issue incertaine. La CENCO et l’ECC auront grandement besoin d’une inspiration divine, étant donné qu’elles s’engagent là dans un domaine hautement politique. Or, il est bien connu que la politique n’est pas une morale, c’est-à-dire préoccupée par la recherche du bien et du mal, mais plutôt, comme le dit Franck Ginsberg, une dynamique de l’irrationnel c’est-à-dire des intérêts présents et des circonstances de l’instant. Puisque, la voie idoine de la solution d’un problème passe par la connaissance de la nature réelle du problème, la CENCO et l’ECC ont tout intérêt à assimiler et à mettre en pratique ce principe de base, si tant est qu’elles tiennent à contribuer à une solution définitive.
Fait à Kinshasa, le 20/01/2025
Ambassadeur André Alain Atundu