« Le PAM a besoin de 728 millions de dollars pour ses efforts de réponse dans l’Est de la Rdc » (Peter Musoko)
Selon Peter Musoko, Directeur-pays du PAM en République démocratique du Congo qui intervenait lors d’un point de presse au Palais des Nations à Genève (Suisse), l’instabilité politique et les conflits armés en cours en RDC ont dévasté les systèmes de production et de distribution alimentaires. Les déplacements de population, la destruction des infrastructures et la perturbation des activités agricoles ont entraîné des pénuries alimentaires généralisées et une vulnérabilité accrue à la faim, avec 1,5 million de personnes en situation d’insécurité alimentaire d’urgence.
A l’en croire, la menace constante de la violence empêche les agriculteurs de cultiver leurs terres, ce qui se traduit par une baisse des rendements et un accès limité aux marchés. Aujourd’hui, la RDC connaît la plus grande crise alimentaire au monde, avec 25,8 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire. Quelque 6,7 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire résident en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, soit 44 % de la population de la province.
Quelque 6,3 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays. Environ 6 millions d’entre elles se trouvent dans les trois provinces de l’Est. Le conflit dans l’Est de la RDC est une crise interdépendante qui affecte l’insécurité alimentaire, la malnutrition, la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable et les abris. La malnutrition touche 4,4 millions de personnes, tandis que le manque d’accès aux services essentiels a encore aggravé la protection des civils et alimenté la violence sexiste. Chaque jour qui passe, la situation dans la région orientale de la République démocratique du Congo continue de mettre en danger la vie des femmes et des enfants.
“Lors de mes conversations avec les personnes déplacées dans l’Est de la RDC, j’ai été frappée par leur force face à l’adversité. Leurs défis, tels que la lutte quotidienne pour obtenir suffisamment de nourriture et les dangers supplémentaires auxquels les femmes sont confrontées lorsqu’elles cherchent à se nourrir, sont profondément préoccupants. Il est évident que l’assistance que nous fournissons, bien qu’elle ait un impact, doit être renforcée pour assurer leur bien-être”, témoigne-t-il.
Le financement s’est presque tari ; les besoins opérationnels du PAM sont en jeu. Le PAM a reçu un financement limité. Notamment, en juillet, le PAM a fourni une assistance à quelque 1,2 million de personnes. Cependant, sans financement supplémentaire, il est peu probable que davantage de personnes risquent de ne pas recevoir d’aide et que nous approchions même de la moitié de l’objectif fixé.
Un gap de 567 millions de dollars pour les six prochains mois
De l’avis de Peter Musoko, le PAM a besoin de 728 millions de dollars pour ses efforts de réponse dans la région orientale. Malheureusement, nous sommes confrontés à un déficit de financement stupéfiant de 567 millions de dollars, ce qui équivaut à 78 % des fonds nécessaires pour les six prochains mois.
La flexibilité du financement a permis au PAM d’acheter des produits alimentaires complémentaires vitaux tels que des légumineuses, de l’huile et du sel, garantissant ainsi une approche nutritionnelle globale. Cependant, la dure réalité est que nos opérations sont en suspens et se trouvent à un moment critique.
La situation dans l’Est de la République démocratique du Congo exige notre attention immédiate. Des vies sont en jeu et le coût de l’inaction a des conséquences incalculables pour la population. La RDC a besoin de notre attention et de notre soutien immédiats pour éviter une catastrophe humanitaire. Nous demandons aux gouvernements, aux donateurs et aux partenaires humanitaires de se tenir à nos côtés en ces temps difficiles.
Soulignons que le Programme alimentaire mondial des Nations unies est la plus grande organisation humanitaire au monde à sauver des vies dans les situations d’urgence et à utiliser l’assistance alimentaire pour ouvrir la voie à la paix, à la stabilité et à la prospérité pour les personnes qui se remettent d’un conflit, de catastrophes et de l’impact du changement climatique