Le Parlement européen appelle à protéger le droit des femmes à l’avortement 

Le Parlement a également approuvé une résolution demandant aux médecins et à l’ensemble des institutions médicales en Europe de refuser les clauses de conscience pour la pratique de l’avortement.

Inclure l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE ?

Le 11 avril, le Parlement européen a approuvé la défense du droit des femmes à l’avortement et a appelé les gouvernements de la zone euro à légiférer pour rendre l’avortement « sûr et légal » et à l’inclure dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. La proposition est un amendement à l’article 3 de la Charte européenne qui stipule que « toute personne a droit à l’autonomie physique et à un accès libre, informé, complet et universel à la santé et aux droits sexuels et génésiques et à tous les services de santé connexes, y compris l’accès à un avortement sûr et légal, sans discrimination ».

Il est à noter que la référence à l’autonomie physique est basée sur l’idée fausse que le bébé fait partie du corps de la femme, une perception erronée qui ignore l’indépendance de l’ADN et de la constitution physique du fœtus, qui sont différents de ceux de la mère. Le Parlement a également décidé d’insister pour que les médecins et l’ensemble des institutions médicales en Europe refusent les clauses de conscience pour l’avortement. Il convient de s’interroger sur la validité de cette demande au regard du principe de liberté et de respect de la conscience de l’individu. L’initiative a été acceptée par 336 voix pour, 163 contre et 39 abstentions. Malgré ce soutien, elle ne sera pas facile à mettre en œuvre, car elle nécessite l’approbation unanime des membres du Conseil européen, où tous les pays sont représentés. Si Malte, où l’avortement est illégal, ou l’un des gouvernements conservateurs d’Italie, de République tchèque et de Hongrie s’y oppose, l’initiative disparaîtra.

Déclaration des évêques de toute l’Europe

Une déclaration des évêques de toute l’Europe, publiée le 9 avril par la COMECE, l’organisme qui chapeaute les conférences épiscopales de l’Union européenne, a réitéré le rejet de l’avortement, qui « ne peut jamais être un droit fondamental » car il « va à l’encontre de la promotion réelle des femmes et de leurs droits ». Le président de l’Académie pontificale pour la vie, Mgr Vincenzo Paglia, a déclaré que cette résolution témoignait d’une « absence totale » du droit de l’enfant à naître. « À mon avis, c’est très grave tant d’un point de vue culturel que social ». Il a expliqué : « C’est un choix qui va en arrière, pas en avant. Il va à l’encontre du respect de tous les droits, même des plus vulnérables. Dans le cas de l’enfant à naître, qui est plus vulnérable, ne peut pas parler, ne peut rien revendiquer, il est logique et trop facile de faire valoir les droits du plus fort en oubliant le plus vulnérable. C’est un mauvais choix que d’exiger un droit uniquement pour une partie, et non pour les deux ».

Référence à Dignitas infinita

« J’ai beaucoup d’amis, par exemple Angelo Vescovi, président du Comité italien de bioéthique, qui est contre l’avortement bien qu’il ne soit ni croyant ni catholique. Ici, la question est simple : est-ce une vie qui a été engendrée ou non ? Si c’est une vie, de quel droit puis-je l’exclure ou l’éliminer ? » Se référant au document Dignitas infinita, publié par le Dicastère pour la doctrine de la foi, il a réaffirmé : « Nous sommes contre la peine de mort, la guerre, l’avortement, l’injustice, l’absence de droits au travail, l’absence de défense de la vie, même pour ceux qui travaillent dans des conditions terribles. C’est cela qu’il faut absolument promouvoir : la défense de la vie dans son intégralité, à commencer par celle des plus vulnérables. »