Le phénomène Kintwidi chez les Yanzi et les Mbun : Comment y mettre fin ?

Les critiques et conséquences ravageuses du phénomène Kintwidi chez les Yanzi ne cessent d’être enregistrées chaque année, voir même chaque 6 mois dans les provinces de Kwilu et de Kinshasa.

Cependant, dans la province de Kwilu et Kinshasa, dans les tribus Yanzi et Mbuiun, le phénomène Kintwidi, mieux la pratique coutumière et culturelle du mariage forcé  et précoce, est encore et toujours d’actualité et ce taux des mariages forcé et précoce est maintenant élevé.

Il sied de rappeler que toute fille née d’une mère Yanzi ou Mbuium, en commençant par la première de la famille, doit épouser son grand-père chez les Bambunda et son oncle maternel chez les Yanzi. C’est ça la loi imposée par le phénomène traditionnel coutumier et culturel appelé par les deux peuples Kintwidi.

A ce sujet, nos fins limiers ont recueilli plusieurs témoignages des jeunes filles qui se sont donné la mort pour ces pratiques ancestrales ou mortes de façons mystérieuses chez les Yanzi et les Mbium,

Parfois, on impose à la jeune de 20 ans d’épouser un vieil homme de plus de 60 ans ou plus et si la fille refuse on lui promet la mort.

L’autre, on l’impose d’épouser le neveu de son grand-père ou son petit frère. C’est inconcevable pour les jeunes filles qui ont été à l’école.

Un témoignage d’un jeune garçon de 14 ans a aussi été recueilli dont la sœur ainée s’était donnée la mort parce qu’on voulait la marier avec son cousin et le garçon a témoigné anonymement par peur de représailles. Et même à Kinshasa dans la capital, ces pratiques ancestrales que nous dénonçons sont présentes dans les familles Yanzi et Mbun.

Assimiler le Kintwidi à la violence faite à la femme

Aujourd’hui à Kinshasa, on risque de ne plus voir des mariages des filles nées de mères Yanzi et Mbun. Et ce, suite à l’ampleur de conséquences ravageuses de pratiques ancestrales du phénomène Kintwidi.

D’autres témoignages sur le phénomène Kintwidi, démontrent  que si tu vas épouser une fille Yanzi et Mbun, il faut se préparer en conséquence de doubler la dot ou ajouter une enveloppe d’argent pour son mari de Kintwidi, afin de la libérer.

Retenons qu’après plusieurs années d’enquêtes auprès des membres de plusieurs ethnies, particulière chez les Yanzi et Mbun, en province du Kwilu dans le grand Bandundu, il nous revient que ce phénomène Kintwidi qui consiste en un mariage forcé entre cousins et cousines, oncles et nièces, grands-pères et petites filles ou encore entre filles ainées et une autorités familiales reprend le poils de la bête, avec plusieurs conséquences dans les milieux familiaux, etc.

En effet, ce phénomène Kintwidi qui refait surface, avec d’énormes conséquences sur la santé des jeunes filles, des parents qui s’y opposent ne se manifestent pas visiblement. Ceci, à cause de la croyance qui l’entoure et qui lui confrère un caractère mystique, le phénomène place les victimes dans une situation d’impuissance de renoncement par crainte de subir des dégâts qui découleraient. Dans ce cas, des nombreuses familles préfèrent en parler dans le seul cercle familial, sans en faire aucun bruit, de peur aussi de s’attirer la foudre des défenseurs de droits de l’homme.

Ceci ressort des discutions avec de membres de plusieurs ethnies voisins de Yanzi et Mbun.

Cependant, le refus de ce mariage n’est pas sans conséquences comme il a été dit dans cet article.

Certaines d’entre elles y meurent, et d’autres sont victimes de maladies, de stérilités éterneles, des avortements continuelles, de souffrances qui souvent conduisent au divorces. Les filles Yanzi sont privées même de leur liberté, de se choisir librement un partenaire, alors que le mariage est garanti par la loi de la République à partir de 18 ans et selon ton choix.

Pour mettre fin à ce phénomène de Kintwidi qui prive la liberté de se choisir aux filles et femmes Yanzi et Mbun, le gouvernement congolais est invité à faire de cette question, l’une des infractions similaires à celle sur le genre, notamment les violences faite à la jeune fille et à la femme.

Et de mettre en place des mécanismes qui découragent et contraignent ses auteurs au respect de la dignité humaine et du droit aliénable que doit avoir le jeune homme ou la jeune fille Yanzi et Mbun, chaque fois qu’il fait le choix du conjoint ou de la conjointe, comme cela se passe ailleurs; d’instaurer les espaces du débat dans les milieux Yanzi et Mbun, afin de parler à bâton rompu des méfaits et autres inconvénients liés à un tel mariage ; de vulgariser le code de la famille.

La situation est complexe, mais des solutions existent. D’où la nécessité d’une forte sensibilisation à tous les niveaux, dans les médias, dans les églises, dans les écoles, et dans les secteurs de sécurité (La Police).

Firmin Ifowolo/Cp