Le sourire de Mgr Dominique Bulamatari
La photo de Mgr Dominique Bulamatari tout souriant est portée en badge par les membres du protocole et autres services. La photo s’impose à l’entrée de la cathédrale Notre-Dame du Congo, à Kinshasa, où sont célébrées, le vendredi 13 septembre, les obsèques du prêtre de l’archidiocèse de Kinshasa ordonné à 24 ans en 1980. L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a présidé l’eucharistie, concélébrée par une quinzaine d’évêques et plus de 100 prêtres.
L’évêque émérite de Molegbe, ancien évêque auxiliaire de Kinshasa, repose désormais dans le cimetière diocésain du grand séminaire saint André Kaggwa.
On gardera longtemps l’image de ce sourire de Dominique Bulamatari. Ce sourire rappellera à beaucoup l’homme qu’ils ont connu. Ainsi a-t-il été dans sa vie : souriant. Les souffrances n’ont jamais manqué dans sa vie d’homme, de prêtre et d’évêque.
L’archevêque de Mbandaka-Bikoro, Mgr Ernest Ngboko, l’a souligné dans l’homélie de la messe des funérailles : Mgr Bulamatari était un homme souriant. Mgr Ngboko a rappelé la foi chrétienne rejoignant la sagesse africaine exprimée par le Sénégalais Birago Diop : “Les morts ne sont pas morts.”
“Aucune fois nous ne t’avons vu en colère”, a révélé en témoignage un jeune frère de l’évêque Bulamatari.
“Je voudrais une gentille mort”, a souhaité Mgr Bulamatari la veille de sa mort. Il venait de célébrer une messe de mariage. Il ne souffrait pas du tout. Ainsi l’a révélé l’abbé Joseph Lukelu, condisciple de promotion depuis la propédeutique jusqu’à l’ordination sacerdotale par le cardinal Malula dans la cathédrale Notre-Dame du Congo avec les abbés Ntoto (+), Makamba et Landu (+).
“Un homme de foi et de joie”, ainsi le reconnaît le président de la Conférence épiscopale, Mgr Fulgence Muteba, archevêque de Lubumbashi.
La photo “virale” de Mgr Dominique Bulamatari, j’en suis l’auteur. Je l’ai prise le samedi 11 mai 2024 à la grotte de la paroisse Sainte Rita de Kinshasa relevant du diocèse de Kisantu. Mgr Dominique Bulamatari venait d’ordonner prêtre mon jeune confrère Christian Mbadiko.
A sa mort, j’ai “rogné” cette photo et l’ai publiée sur Facebook. D’expérience, j’étais sûr que la photo de l’évêque tout souriant retiendrait le cœur de tous ceux qui l’ont connu. Ils en oublieront et pardonneront ses fautes. Ils retiendront leurs larmes.
Jean-Baptiste Malenge