« Le taux d’inclusion financière s’est situé à 38,5% en 2022 contre une moyenne en Afrique subsaharienne de 55% » (Nicolas Kazadi)
Présentant au Conseil la Stratégie Nationale d’Inclusion de la République Démocratique du Congo, le Ministre des Finances a commencé par donner le contexte de la problématique avant de faire l’économie de cet ambitieux projet.
En effet, suite à la préservation de la stabilité macroéconomique et la mise en œuvre continue des réformes dans le secteur financier, notamment la bancarisation de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, la création de la monnaie électronique, la digitalisation des paiements des droits dus à l’Etat et la libération du secteur des assurances, le paysage financier congolais a connu une amélioration significative marquée, notamment par le nombre d’institutions évoluant dans le secteur financier qui est passé de 175 en 2009 à 287 en 2022 et le nombre de comptes qui a atteint 21,5 millions en 2022 contre 1 million en 2009.
En dépit de cette évolution positive, le niveau d’inclusion financière reste relativement faible. Le taux d’inclusion financière s’est situé à 38,5% en 2022 contre une moyenne en Afrique subsaharienne de 55%. L’accessibilité des populations aux services financiers, mesurée à partir du nombre de points de service, est de 2,2 points de service par 10.000 adultes.
Face à la nécessité de renforcer le caractère inclusif de notre croissance économique, le Programme économique du Gouvernement, soutenu par la Facilité Elargie de Crédit du Fonds Monétaire International (FMI), a prévu l’élaboration de la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière. Celle-ci est une feuille de route, agréée par l’ensemble des prenantes de l’écosystème financier congolais, indiquant les actions à mettre en œuvre, de 2023 à 2028, pour accélérer le niveau d’inclusion financière de notre pays.
La vision à l’horizon 2028 est d’améliorer l’accès aux produits et services financiers formels, abordables et adaptés ainsi que leur usage par la majorité de la population et des entreprises, particulièrement des MPME et ce, de manière socialement responsable. Elle est en phase avec le Programme économique du Gouvernement qui vise notamment la consolidation de la stabilité du système financier, le renforcement du capital humain, la croissance inclusive et la réduction de la pauvreté.
Sur le plan quantitatif, l’objectif est d’améliorer significativement le taux d’inclusion financière pour atteindre 65% en 2028. Dans le même ordre d’idées, la contribution du secteur des assurances à l’économie devrait atteindre 3 % en 2028 contre un niveau de 0,46 à ce jour.
Entre autres reprises dans le plan 2023-2028, il est prévu de : fixer par décret l’obligation de payer le salaire de tous les secteurs par voie bancaire ; assurer l’interopérabilité de tous les émetteurs de monnaie électronique ; mettre en place une plate-forme électronique des paiements des consommations d’eau et d’électricité ; homologuer le franc congolais auprès des fabricants des GAB pour faciliter les dépôts en monnaie nationale ; créer les bureaux de crédit ; mettre en place un identifiant financier unique ; créer une banque spécialisée dans les crédits à moyen et long termes ; restructurer la CADECO ; poursuivre l’intégration de l’éducation financière dans le programme scolaire.
Considérant l’étendue du pays, un accent particulier est mis sur la digitalisation sur fond d’un renforcement de l’éducation financière et de la protection des consommateurs ainsi que des infrastructures du système de paiement.