Le témoignage d’amitié d’un israélien et d’un palestinien endeuillés
Avant l’audience générale de ce mercredi 27 mars 2024, le pape François a rencontré deux pères de famille, l’israélien Rami Elhanan et le palestinien Bassam Aramin, qui ont tous deux perdu leurs filles dans le conflit israélo-palestinien.
La fille de Rami Elhanan, 14 ans, a été assassinée en 1997 lors d’un attentat-suicide organisé par le Hamas à Jérusalem. La fille de Bassam Aramin a été tuée en 2007, à l’âge de 10 ans, par la balle d’un soldat israélien alors qu’elle sortait de l’école. L’histoire de Rami et de Bassam a été présentée comme une source d’inspiration et a été racontée dans le roman « Apeirogon » de l’écrivain irlandais Colum McCann.
Amis depuis plus de vingt ans, les deux hommes sont devenus des symboles d’une amitié possible entre les deux peuples. Leur engagement commun au sein de l’association « Le Cercle des Parents », qui réunit des parents israéliens et palestiniens endeuillés par le conflit, témoigne de l’espérance de la réconciliation.
Le pape François a salué les deux pères et leur a réaffirmé que la paix était possible. « Tous deux ont perdu leurs filles dans cette guerre et tous deux sont amis ; ils ne regardent pas l’inimitié de la guerre, mais l’amitié de deux hommes qui s’aiment et qui ont vécu la même crucifixion », a-t-il dit après cette rencontre, considérant leur témoignage d’amitié comme un phare en ces temps douloureux. Le même jour, le Saint-Père a publié une lettre écrite aux catholiques de la Terre Sainte.
Il leur a transmis toute son affection d’un père qui connaît leurs souffrances et leurs peines. Il leur a parlé de cette Paix qu’il implore pour ce pays blessé et a exprimé cette prière : « Seigneur, toi qui es notre paix (cf. Ep 2, 14-22), toi qui as proclamé bienheureux les artisans de paix (cf. Mt 5, 9), délivre le cœur de l’homme de la haine, de la violence et de la vengeance. Nous nous tournons vers toi et te suivons, toi qui pardonnes, toi qui es doux et humble de cœur (cf. Mt 11, 29). »