L’Église catholique compte vingt nouveaux bienheureux
L’Église catholique compte vingt nouveaux bienheureux depuis 11h30 ce samedi 18 novembre.
Vingt martyrs de la persécution religieuse à Séville dans les années 1930 ont été élevés sur les autels lors d’une cérémonie qui s’est déroulée dans une cathédrale de Séville pleine à craquer, présidée par le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints et envoyé du pape pour cet événement, le quatrième du genre à se dérouler à Séville. Auparavant, Séville avait accueilli les béatifications de Sœur Ángela de la Cruz, Mère María de la Purísima (respectivement sur l’esplanade de la Feria et au stade de la Cartuja), et celle de dix-huit martyrs dominicains, cette fois dans la cathédrale de Séville.
Outre l’archevêque de Séville, Mgr José Ángel Saiz, et les évêques auxiliaires de Séville, Mgr Teodoro León et Mgr Ramón Valdivia, le nonce apostolique en Espagne, Mgr Bernardito Aúza, a participé à une cérémonie solennelle. Ont également concélébré les évêques des Canaries, Mgr José Mazuelos ; de Huelva, Mgr Santiago Gómez ; de Cordoue, Mgr Demetrio Fernández ; de Cadix et Ceuta, Mgr Rafael Zornoza ; d’Asidonia-Jerez, Mgr José Rico ; d’Almería, Mgr Antonio Gómez ; et l’auxiliaire de Madrid, Mgr Juan Antonio Martínez ; ainsi qu’une large représentation du clergé diocésain. La section des autorités civiles a été présidée par le maire de Séville, José Luis Sanz, ainsi que par les conseillers des municipalités liées aux vingt nouveaux bienheureux. La cérémonie a été retransmise en direct sur TRECE, la chaîne youtube de la cathédrale et sur Radio María.
Ils ont donné leur vie pour défendre la foi
L’acte pénitentiel a été suivi de la cérémonie de béatification. L’archevêque de Séville, accompagné du postulateur de la cause, le père Alfonso Ramírez, a demandé « la béatification des serviteurs de Dieu Manuel González-Serna Rodríguez et dix-neuf compagnons, fils de cet archidiocèse de Séville ». Le postulateur a ensuite lu les circonstances du martyre et, à la fin, le cardinal Semeraro a lu la lettre apostolique par laquelle le pape François inscrit au livre des bienheureux les serviteurs de Dieu qui ont donné leur vie pour la défense de la foi. La lettre est datée du 8 septembre dernier. L’étape suivante de la liturgie, suivie dans les nefs de l’église métropolitaine par plus de deux mille cinq cents personnes, a été la procession avec les reliques des nouveaux bienheureux, placées dans un cercueil provenant du trésor de la cathédrale, porté par des étudiants du séminaire métropolitain et de la Redemptoris Mater. Les reliques de huit des vingt martyrs ont été récupérées. Ce moment a coïncidé avec le dévoilement des deux tapisseries, de part et d’autre de l’autel du jubilé, représentant les nouveaux béatifiés. Ces tapisseries, tout comme l’affiche de béatification, sont l’œuvre du peintre Juan Palomo Reina. Le dévoilement des tapisseries a été accompagné par les applaudissements de l’assemblée et le son des cloches de la Giralda.
« La vie chrétienne n’est pas une promenade, mais une mission risquée ».
Dans son homélie, le cardinal Semeraro a commencé par faire allusion à l’audience du pape de jeudi dernier, pour dire que les martyrs sont « un exemple supplémentaire de cette sainteté martyriale ». Un martyre qui s’inscrit dans le contexte de la persécution religieuse espagnole du siècle dernier, et dont le cardinal a souligné certains des passages dans lesquels les nouveaux béatifiés ont donné leur vie. « Vénérer les martyrs et considérer leur destin et les souffrances qu’ils ont endurées pour la cohérence chrétienne, même dans la persécution, ne doit pas nous détourner de la réflexion sur notre condition chrétienne », a-t-il souligné.
Le préfet du Dicastère pour les causes des saints a souligné que « Jésus n’est pas un vendeur d’illusions, il n’est pas un propagandiste qui montre à ses clients tout ce qui est facile et à portée de main. La vie chrétienne, a-t-il ajouté, n’est pas une promenade, mais une mission risquée ». Il a ensuite fait remarquer que « Jésus demande à ses disciples de lui ressembler en tout, même dans la souffrance et la condamnation (…) finalement, il les assure d’une proximité intérieure qui les réconfortera : la proximité de l’Esprit. C’est pourquoi le chrétien ne doit pas se laisser intimider, mais rester confiant ».
Mgr Semeraro s’est attardé sur un aspect : la souffrance et l’épreuve. Se référant à saint Paul, il a souligné qu’ »elles peuvent acquérir un sens dans la perspective chrétienne. Au moins, a-t-il dit, cela nous enseigne que ça ne vaut pas la peine de nous considérer comme de véritables surhommes, d’éternels vainqueurs ». A cet égard, il a invité à « laisser cela aux fictions télévisées ». « Les épreuves de la vie, en revanche, peuvent nous aider à mûrir et, en tenant compte de notre fragilité, à ne pas vivre en compétition avec nos forces, mais à partager nos faiblesses. Elles nous aident à nous ouvrir à une communion humaine. » Le cardinal a conclu son homélie en évoquant le pardon et en s’appuyant sur l’exemple de l’un des martyrs, le bienheureux Francisco de Asis Arias Rivas, dont « les témoins ont explicitement déclaré que, bien qu’ayant subi l’humiliation de ses persécuteurs, il est mort en leur pardonnant ». Il a également évoqué le martyre des bienheureux Mariano Caballero Rubio et Pedro Carballo Corrales, qui « sont morts en invoquant la miséricorde de Dieu et le pardon de leurs agresseurs ». Le martyr, en fin de compte, n’est pas seulement quelqu’un qui souffre de la persécution, mais aussi quelqu’un qui, comme Jésus sur la croix, est capable de dire : « Père, pardonne » », a-t-il conclu.
« Merci beaucoup, de Séville, en Espagne, pour ce grand cadeau à notre archidiocèse ».
Avant la fin de la cérémonie, l’archevêque de Séville a pris la parole pour témoigner au pape François la « profonde gratitude » de l’archidiocèse de Séville pour cette béatification : « Merci, merci beaucoup, de Séville, en Espagne, pour ce grand cadeau fait à notre archidiocèse ». Monseigneur Saiz a rappelé que « l’Église, notre Mère, se réjouit avec les meilleurs de ses enfants qui, en supportant l’épreuve avec amour, ont atteint la gloire du ciel ». « L’amour du Christ a profondément transformé l’histoire, transformant le supplice de la croix en un chemin de rédemption et de pardon. La torture subie par nos martyrs est devenue l’occasion d’un plus grand amour, y compris le pardon des ennemis », a-t-il ajouté. Monseigneur Saiz Meneses a remercié le Saint-Père « d’avoir inclus nos martyrs sévillans dans la liste des meilleurs enfants de l’Église, les martyrs ». Il a également remercié trois personnes qui ont consacré de nombreuses journées de travail à cette cause : Monseigneur León, postulateur de la phase diocésaine et ancien délégué épiscopal pour les causes des saints dans l’archidiocèse, la déléguée actuelle, María del Monte Chacón, et le postulateur de la phase romaine, Fray Alfonso Ramírez. Il y a également eu une dédicace au personnel du Dicastère des causes des saints, au Chapitre de la cathédrale, avec une mention spéciale à l’orchestre et à la chorale, aux évêques venus à Séville et au nonce apostolique, » pour nous avoir accompagnés dans ce moment de joie « .
La date assignée aux nouveaux bienheureux, comme aux autres martyrs de la persécution religieuse en Espagne, sera le 6 novembre.