Les bien tenir à l’œil !
Lutter contre la vie chère, tel est le credo du nouveau locataire du 5ème niveau de l’Immeuble Intelligent. Notamment au Ministère de l’Economie Nationale. Son animateur, le professeur Daniel Mukoko Samba, pense mettre le turbo pour remettre l’atmosphère économique de la RDC au pas. Celle de l’opérateur économique que du consommateur. Mais, à une seule condition ?
C’est là que Gouvernement, opérateurs économiques et consommateurs, chacun dans sa sphère, doit jouer sa partition et son franc-jeu devant les mesures quantitatives et qualitatives que le Cabinet Mukoko Samba vient de prendre pour lutter contre la vie chère en RDC ; pour avoir une certaine maitrise du cadre économique pour qu’en définitive, il se répercute sur la population et la soulager dans son vécu quotidien.
Signe prémonitoire ? La réponse est dans l’affirmative. Car, en circuitant certains bonzes de l’administration publique qui se comportent en roitelets dans les affections qui sont les leurs, Mukoko Samba a mis son doigt dans l’œil des administrateurs des territoires, de certains éléments de l’Armée et de la Police Nationale Congolaise affectés aux frontières et aux différentes barrières. Et aux différents services de l’Etat. Ceux-là qui, par leurs actes, posent des actes contraires aux Lois qui régissent le secteur de l’Economie nationale. Ils sont tenus à l’œil. « Ces épines économiques et sociales sont connues des administrateurs des territoires, autant que les éléments de l’Armée et de la Police seront radiés, autant les Autorités et les Ministres seront tenus responsables ».
Dans l’administration publique, une longue série de prélèvements affecte le prix d’un bien importé et vendu à Kinshasa particulièrement et en RDC en général. De lui-même, Mukoko Samba cite dans son briefing spécial de lundi 12 août, les prélèvements effectués par le Fonds pour la Promotion de l’Industrie (FPI), l’Office Congolais de Contrôle (OCC), l’Office Congolais de Fret Multimodal (OGEFREM), les Lignes Maritimes Congolaises (LMC), l’Office Congolais de Transport (ONATRA). Foi de Mukoko Samba !
Comme le crédo du Patron de l’Economie se résume en une trilogie, il ne tire pas la couverture du côté du Gouvernement dont il fait partie. Bien au contraire, il égrène un certain nombre de train de mesures que l’Exécutif national met sur le rail. Salutaires, certes oui. Mais il faut un suivi rigoureux. Il est prévu, assure-t-il, une réunion entre le Ministère de l’Economie Nationale et celui de la Justice pour examiner les dispositions de l’Arsenal juridique concernant ces genres de comportements. « Les mesures prévues seront appliquées de la manière la plus sévère », prévient Mukoko d’un ton ferme.
Comme pour l’Administration économique et pour le Gouvernement, de son côté, la populace appartenant à la Plèbe doit observer tout comportement de l’administration économique et du Gouvernement, le Gouvernement dont il fait partie. « Le jour où il y aura clameur publique, ces tracasseries prendront fin. Si vous envoyez les agents en mission, rassurez-vous qu’ils ont les moyens de subsistance ». La sanction ne tardera pas en cas de tâtonnements. En un comme en mille mots, la clameur publique sera au rendez-vous pour rendre au Gouvernement la pièce de sa monnaie. Car la plèbe en a assez de voir son social s’effriter chaque jour qui passe. « Trop c’est trop », fulmine-t-elle en sourdine.
Vient enfin les opérateurs économiques qui marchandent la vie de plus de 100 millions d’habitants. Nationaux et expatriés. Mukoko Samba ne leur fait pas la dentelle. Ils seront, eux aussi, sanctionnés en cas de fraude économique manifeste. Tous seront dans le même panier. « Il n’est pas exclu que certains d’entre eux soient expulsés du territoire national, s’ils sont impliqués dans des pratiques qui nuisent aux ménages congolais. L’Etat doit assumer son rôle. Un opérateur économique doit se prémunir contre les risques de change, mais il ne doit pas créer de l’instabilité sur le marché des changes ».
Ainsi, tout le monde est tenu à l’œil.
Willy Kilapi