Les élections doivent être libres, démocratique et inclusives : « Dans un Etat de droit, le respect des arrêts de la Cour constitutionnelle s’impose »
Les élections sont un moment privilégié pour se choisir des dirigeants capables de placer la population sur la voie du bonheur. Période hautement stratégique et de grande importance pour un aboutissement heureux du processus électoral, la campagne électorale doit être le moment privilégié pour chaque candidat de vendre son programme, le pouvoir sortant de présenter son bilan et solliciter un nouveau mandat pour parachever ses réalisations en cours et aux challengers de proposer un programme qu’elle estime meilleur que le précédent. Dans toutes les démocraties au monde, chaque échéance électorale permet au souverain primaire de sanctionner positivement ou négativement ses dirigeants et les mandataires publics.
Quant à la République démocratique du Congo, depuis son accession à la souveraineté internationale en 1960 et particulièrement depuis le premier cycle électoral de la 3ème République (2005-2006), les élections ont plus souvent suscité conflits et crises politiques qu’apaisement ou harmonie nationale bien que transparentes. Particulièrement cette année, la question identitaire prend des allures de plus à plus dangereuses.
Logiquement, particulièrement pour les candidats président de la République, le fait de remettre en cause l’arrêt de la Cour constitutionnelle qui a validé les candidatures comprenant parmi les pièces requises les certificats de nationalité, c’est violer délibérément l’article 168 de la Constitution ainsi selon formulé : « Les arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d’aucun recours et sont immédiatement exécutoires par les autorités administratives et juridictionnelles de la République démocratique du Congo civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers ».
Ainsi, un candidat validé par la Cour constitutionnelle ne devrait pas être traité de ‘étranger’. « Le silence de la Cour constitutionnelle et du CSAC ne rassure pas de la suite des événements ! », déplore le proche d’un candidat victime des « attaques extrémistes de certains compatriotes qui ont la manie d’accorder le statut d’étranger à chaque fois qu’ils sont en cours d’argument », comme le dit Marley Vuvu.
Quid du silence de la Cour constitutionnelle et du CSAC inquiète
Normalement, la Haute Cour se devait d’ouvrir une information judiciaire à l’égard des forces et des personnalités politiques et sociales. Et aussi, il n’y a pas que la Cour constitutionnelle, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac) qui, a le devoir d’interpeller, et le cas échéant, de sanctionner les professionnels des médias qui se rendent coupables de violation de l’arrêt de la Cour constitutionnelle, notamment sur la nationalité des candidats qu’elle a validé.
Il s’agit donc, pour certains observateurs, d’un silence coupable. Un État normal avec un peuple normal est celui qui assume ses erreurs, ses fautes, voire ses crimes. Après tout, l’article 149 de la Constitution dispose à ses alinéas 4 et 5 : « La justice est rendue sur l’ensemble du territoire national au nom du peuple » pour le premier,
« Les arrêts et les jugements ainsi que les ordonnances des Cours et tribunaux sont exécutés au nom du Président de la République » pour le second.
« On ne peut pas se revendiquer du Président de la République en fonction, en l’occurrence Félix Tshisekedi, candidat à sa succession, et remettre en même temps en cause les arrêts rendus à son nom ! », dénonce un juriste en parlant justement de l’attitude de certains membres des partis politiques qui d’habitude, traitent tous ceux qui s’oppose à leur façon de voir les chose, des étrangers.
Ainsi, Marley Vuvu cite entre autres le cas de Lumumba et Tshombe, qui avaient été traité des « étrangers par un autre candidat aux élections de 60 ». Ce dernier cite également le cas de Kasa-Vubu accusé d’être des souches chinoises, Mobutu accuse d’avoir des origines centre africaines, et tant d’autres adversaires à qui l’on attribue les nationalités tantôt rwandaise, burundaise, ougandaise, zambienne, etc… »
Au cours des 28 années comprises entre 1990 et 2018, selon certains observateurs de la politique congolaise, des politiciens populistes se sont attiré le soutien populaire par la victimisation et la diabolisation des adversaires. L’Etat de droit, c’est aussi accepter les arrêts de la Cour constitutionnelle.
Willy Makumi Motosia