Les épouses des policiers et militaires de Mbuji-Mayi disent non à la guerre d’agression
Une marche de protestation des épouses de policiers et militaires contre la guerre d’agression orchestrée par le Rwanda dans l’Est de la République démocratique du Congo, a eu lieu ce vendredi 16 février 2024 à Mbuji-Mayi. C’est l’association des épouses de policiers du Congo (AEPC) section Kasaï Oriental qui a organisé cette marche de soutien aux forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) qui combattent les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, dans la partie Est du pays en proie à l’insécurité. Elle avait aussi pour objectif de dénoncer la passivité de la communauté internationale face au soutien que le Rwanda apporte ces terroristes du M23.
Selon un récit de l’ACP, les rues de la ville de Mbuji-Mayi ont été prises d’assaut ce vendredi 16 février par plusieurs dizaines des femmes, épouses des policiers et des militaires de la province du Kasaï Oriental. Habillées en noir, et chantant contre l’agresseur, elles ont marché pour dire non à la guerre d’agression dans l’Est de la République Démocratique du Congo, et aussi apporter leur soutien aux soldats engagés au front. Cette manifestation organisée à l’initiative de l’association des épouses des policiers du Congo section Kasaï Oriental été également une occasion pour ces femmes de fustiger le silence de la communauté internationale face aux massacres perpétrés par les forces négatives dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Arrivées au gouvernorat de province, considéré comme point de chute de cette marche, les femmes des policiers et des militaires ont lu et remis un mémorandum à la Gouverneure intérimaire de la province du Kasaï-Oriental, Julie Kalenga.
« Nous, épouses des policiers et des militaires du Kasaï oriental réunies au sein de notre Association des épouses des policiers du Congo (AEPC en sigle) antenne police provinciale du Kasaï oriental à Mbuji-Mayi, venons par le présent mémorandum exprimer notre profonde tristesse et notre mécontentement au sujet de tueries de nos maris à l’Est de notre pays, la République démocratique du Congo à la suite de la guerre injuste, nous imposée par le M23 et ses alliés sous couvert du Rwanda», a indiqué Agnès Mujinga, épouse de policier
A en croire ces femmes, la République Démocratique du Congo est victime non seulement de ses richesses, mais surtout, de son espace qui est convoité par le régime de Kigali.
« Nos frères meurent chaque jour à l’Est du pays. Nous n’avons pas toujours de joie. Dieu a créé chaque peuple avec son pays et avec ses propres richesses. Qu’est-ce qui fait que les autres peuples lorgnent et s’intéressent à nos richesses ? Dites à Paul Kagame de retirer ses troupes de notre pays et de rentrer dans leur pays. Dieu nous a déjà donné notre président de la République que nous avons élu. Nous ne voulons plus la guerre. Que Dieu protège nos frères de l’Est. Si nous marchons, c’est pour montrer que nous sommes en deuil, et dire aussi assez ! Ça suffit avec cette guerre», s’exprime une habitante de Mbuji-Mayi et épouse de policier.
Les épouses des policiers et des militaires ont encouragé le Président de la République, Félix Tshisekedi à poursuivre ses efforts pour mettre fin aux velléités expansionnistes du Président rwandais Paul Kagame.
«Nous sommes ici pour notre pays la RDC. Pourquoi nos terres sont-elles autant convoitées? Nos frères meurent dans l’Est et le sang a trop coulé. C’est pourquoi, nous avons organisé cette marche, pour soutenir nos frères de l’Est du pays, ceux qui meurent, et dont le sang coule chaque jour. C’est aussi une marche de colère. Comme Kagame veut exterminer tout le monde, nous encourageons le chef de l’État à se lever et ne pas se fatiguer, pour mettre fin à cette guerre. Ce pays nous appartient, nous ne pouvons pas céder nos terres. On va gagner cette guerre», explique une habitante de Mbuji-Mayi et épouse de militaire.
La Gouverneure intérimaire du Kasaï Oriental a promis de transmettre le mémorandum de l’AEPC aux autorités du pays. Elle a en outre encouragé la démarche de ces femmes.