Les promesses non tenues du polisario aux victimes de violations des DH
Six mois après que le « polisario » ait annoncé l’indemnisation des victimes de violations flagrantes des droits de l’homme, un groupe de militants a critiqué l’absence d’initiatives concrètes sur le terrain de la part des dirigeants séparatistes, n’y voyant là qu’un stratagème de plus de la part de ces derniers.
En effet, pour parvenir à leurs fins, ils utilisent tous les prétextes et recourent à tous les subterfuges possibles et imaginables. Ibrahim Ghali, le chef séparatiste, a prétendu la réconciliation avec les victimes de violations des droits de l’homme, pour obtenir un nouveau mandat face à la concurrence de ses adversaires.
Mais une fois placé à la tête du mouvement séparatiste il n’a pas tenu ses promesses de « campagne ». En effet, ce sont plus d’une dizaine d’associations regroupant des victimes des geôles du « polisario » qui ont nié avoir obtenu réparation pour les dommages causés dans les prisons des séparatistes dans le sud-ouest algérien à travers « une prétendue réconciliation ». Les comités de victimes ont dénoncé « l’absence de toutes conditions et éléments de règlement légal, voire coutumier des crimes atroces commis par le “Polisario” à l’encontre les victimes ».
Mohamed Salem Abdelfattah, chef de l’Observatoire sahraoui des médias et des droits de l’homme, a déclaré à Hespress à propos, « Ce que le front séparatiste a annoncé est loin des conditions et des éléments des expériences de justice transitionnelle, comme cela est internationalement reconnu ». Et Salem Abdelfattah d’ajouter, « le front a perpétué le phénomène de fuite en avant où les bourreaux sont honorés à travers de faux postes, tandis que les victimes passent illégalement à l’étranger pour se faire hospitaliser ».
Notre interlocuteur a expliqué que « le Polisario occulte les faits liés aux violations des droits de l’homme à l’opinion publique en l’absence d’un organisme indépendant qu’il se doit de désigner pour révéler la vérité ». Il a ajouté « Les violations flagrantes des droits de l’homme ne peuvent être traitées sans l’implication de l’Etat algérien, sur le territoire duquel ces violations ont eu lieu », soulignant que « l’armée algérienne est impliquée dans ce scandale des droits de l’homme ».
Le responsable de l’Observatoire sahraoui des médias et des droits de l’homme a conclu que « la reconnaissance des violations n’a été effective qu’à travers la pression des médias internationaux, populaires et des droits de l’homme, dans le cadre des poursuites intentées par les victimes devant les tribunaux internationaux, y compris les tribunaux espagnols ».
Pour sa part, Abdelfattah El Fathi, Directeur du Centre Stratégique sur le Sahara et l’Afrique, a déclaré quant à lui qu’« il n’y avait aucune indication objective pour que le front séparatiste puisse ouvrir une page nouvelle à des fins d’une réconciliation liée à ses violations flagrantes des droits de l’homme ».
El Fathi a poursuivi, « se lancer dans un tel processus inscrirait le mouvement comme responsable, et il devrait faire face, alors, à une demande populaire, régionale et internationale en matière de droits de l’homme. Ceci, d’autant plus que les séparatistes ont un long passé de répression, de meurtres, d’enlèvements, de détention et d’autres types de violations des droits de l’homme ».
Il a ajouté que « la question de l’indemnisation des personnes affectées par les violations dont elles ont été victimes dans les camps dirigés par le front sur le sol algérien, nécessite l’existence d’un cadre institutionnalisé d’une entité légitime, ou plutôt en coordination avec l’Etat sur le sol duquel ces violations ont été établies et le sont toujours au demeurant ».
Le front, selon Abdelfattah El Fathi, Directeur du Centre Stratégique sur le Sahara et l’Afrique « n’a plus de crédibilité et n’est pas indépendant. Il ne peut donc pas assumer une quelconque décision politique. Il reste toujours sous le joug du régime d’Alger dans son conflit régional avec le Maroc. Ces fausses promesses sont plus destinées à apaiser les protestations et les tensions populaires avant sa dernière Conférence », a confirmé le même chercheur.
El Fathi a déclaré que « le front a de tout temps fait régner l’obscurantisme politique et pratiqué le mensonge pour ne pas réparer les torts vis-à-vis des détenus sur la base de ce qu’il avait appelé l’année de la décision lors de la discussion du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur le Sahara pour l’année 2015. Aussi, aujourd’hui, il fait des promesses, juste pour apaiser les tensions populaires dans le cadre des préparatifs de sa conférence. »
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