Les reports se multiplient, la RASD de plus en plus handicapante pour l’Afrique
Après le report d’un sommet sensé rassembler, le 10 novembre en Arabie Saoudite, les pays de la Ligue arabe et ceux de l’Union africaine (UA), voilà que l’Union européenne (UE) annonce à son tour le report, sine die, d’une réunion ministérielle avec l’UA, initialement prévue pour le 20 courant.
Le report a été annoncé par la Commission européenne par le biais de son porte-parole principal pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité au sein de la, Peter Stano, sur X, anciennement Twitter.
« L’UE et l’UA réaffirment leur engagement en faveur d’un partenariat solide pour faire face aux défis mondiaux actuels. Une nouvelle date sera communiquée ultérieurement », a-t-il annoncé.
Si pour le premier l’urgence de la situation à Gaza a été invoquée, et pour le second un désaccord sur le nom à mettre et l’attitude à adopter face à la guerre en Ukraine et à l’agression israélienne contre les civils palestiniens, a été laissé entendre, une autre raison, toute aussi importante, est derrière ces ajournements.
Il s’agit tout simplement de la présence, plus que probable, de la pseudo RASD à ces deux rassemblements, et qui aurait grandement contribué à leur avortement, la majorité des Etats concernés, voire la quasi-totalité, y étant opposés.
La présence de la bande à Benbettoch était presque une certitude puisqu’elle cherche à s’incruster partout, même si elle ne peut prétendre à une participation que dans le cadre de réunions inter-institutions (UE, Ligue arabe…), alors que dans celles unissant des pays au continent, elle n’a pas place et elle le sait.
On rappellera à ce titre les Sommets Afrique-France, Russie-Afrique Turquie-Afrique, Inde-Afrique, Chine-Afrique, et le tout dernier Arabie saoudite-Afrique, en lieu et place de Ligue arabe-UA, et lors duquel le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane, hôte de la réunion, n’a pas manqué d’enfoncer le clou en évoquant les 54 Etats de l’Afrique.
Même pendant la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), quand Kais Saied avait eu, sous la pression d’Alger, le malheureux geste d’inviter Brahim Ghali, le Japon n’a pas hésité à prendre ses distances en affirmant qu’il n’avait jamais convié le polisario, n’avait pas été consulté au sujet de cette invitation, et mieux encore, qu’il ne reconnaissait pas la RASD.
Le seul constat à tirer de cette situation est que cette entité fantoche, soutenue et nourrie par l’Algérie, est de plus en plus handicapante pour le continent africain, et vient saper tous ses efforts de développement dans le cadre de partenariats multilatéraux.
Résultat de ce constat, il serait grand temps de faire le ménage dans la famille africaine et d’en chasser un parasite, déjà rejeté par près de 85% des membres, dont 40% ont ouvert des représentations dans les provinces du Sud du Royaume.
Livre Blanc
La même conclusion avait été exprimée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, déjà en tout début de l’année.
« La présence de la pseudo RASD est un obstacle institutionnel et une anomalie au sein de l’UA (…) C’est une aberration juridique car elle ne correspond pas aux éléments constitutifs d’un Etat au niveau international », avait-il affirmé devant d’anciens Premiers ministres et anciens ministres africains, signataires de l’Appel de Tanger, un appel solennel à l’expulsion de cette entité de l’Union Africaine.
L’existence de la RASD constitue un problème pour l’Afrique, et sa création est une violation du droit international et des principes de l’unité nationale, a ajouté Bourita, soulignant qu’elle incarne « une Afrique de divisions » et « un contre-sens » à la pratique de l’UA.
Adopté à l’unanimité par d’anciens Premiers ministres et anciens ministres africains lors de la première réunion de suivi de l’Appel de Tanger à l’expulsion de la pseudo RASD de l’UA, tenue le 28 janvier 2023 à Marrakech, le Livre Blanc admet que la présence au sein de l’UA de cette émanation non-étatique d’un groupe séparatiste armé illustre la vulnérabilité institutionnelle de l’Organisation et représente un frein incontestable à l’intégration économique régionale et continentale.