Les sorciers de Judith Tuluka
Certains prédateurs économico-financiers, quelques dinosaures aux dents longues, des caïmans endurcis, des opportunistes impénitents et autres rapaces gloutons de l’Union Sacrée de la Nation sont parvenus à bien fricoter et ficeler la nasse politique de Judith Suminwa Tuluka. Ils l’ont tellement mieux boutiquée et grappillé son pouvoir discrétionnaire et son entourage que la Première ministre ne parvient pas à rendre public son équipe gouvernementale. Du moins pour l’instant, malgré le travail d’un Informateur qui n’aura donc servi à rien. A rien du tout.
En effet , plus d’un mois après sa nomination à la suite d’une Ordonnance présidentielle signée le 1er avril 2024, par le Chef de l’Etat, Judith Tuluka est bloquée par des caïds familiaux, à la fois autorités morales de certains partis politiques, sénateurs, députés nationaux et provinciaux issus d’une élection controversée de décembre 2023.
Leur intolérance politique, leur gourmandise économico-financière personnelle et leur course effrénée au pouvoir, à faire coûte que coûte partie du Gouvernement ont fait du recul et entrelacé Judith. Qui attend, farde à la main, selon des sources diverses, l’arbitrage du Chef de l’Etat pour la sortie du carcan, du piège sorcier et diabolique lui tendu par cette caste, réfractaires aux conditions posées par la Première ministre pour faire partie de son équipe, à savoir la compétence, la technicité, la probité morale…
Malheureusement pour elle, ses sorciers politiques ne sont autres que cette marmaille. Celle qui lui a remis des candidatures aussi frivoles que carnassières. Celle qui ne l’entend pas de cette oreille et qui veut voir les membres de leurs familles biologiques au Gouvernement, à défaut d’eux-mêmes. Conséquence : on vacille, on tapote à la vaille que vaille 36 jours après sans gouvernement Tuluka. Même si l’autre, celui de Sama Lukonde, s’accroche encore à « expédier les affaires » dites courantes.
Pour ne pas donner le flanc à ce jeu macabre et suicidaire pour le pays, Judith Tuluka doit retourner ses regards perçants en direction de ces espiègles personnages tant décriés pour les mettre en garde. Car, plus de 100 jours après la prestation de serment de Antoine-Felix Tshisekedi en qualité de Chef de l’Etat, Président de la République, le pays continue à patauger et à naviguer à vue, sans Gouvernement responsable.
Pourtant, en nommant une Dame à la tête de l’Exécutif, le Chef de l’Etat a opté pour une rupture avec le passé. Un passé lointain et immédiat où l’on a vu certains chefs des partis politiques, pourtant familiaux, “bombardés” ministres ou DG d’entreprises. Des personnalités dont les anti-valeurs sont devenues leur dada. Des personnalités ayant comme dénominateur commun l’enrichissement illicite et sans cause, la corruption sous toutes ses formes, le détournement des deniers publics, l’amateurisme au sommet du pouvoir.
Tristement et bien dommage que c’est ce Groupe constitué d’anciens Mobutistes enracinés, d’anciens Kabilistes purs et durs, des Tshisekedistes ventriotes et avares, aujourd’hui “versés” dans l’aile dure de l’Union Sacrée, la majorité au pouvoir, qui s’amuse à prendre tout un pays en otage. Ils tiennent mordicus à faire partie du Gouvernement Tuluka pour leurs intérêts personnels et familiaux.
Une fois bombardés “Excellences”, quels discours auront-ils à présenter au Peuple congolais ?
Willy Kilapi