L’Espagne donne près de 6 millions d’euros en pensions au polisario sans le savoir
Chaque année, l’Espagne dépense près de 6 millions d’euros pour des retraites de dirigeants au sein du polisario, qui étaient destinées essentiellement aux anciens combattants sahraouis ayant servi dans les rangs de l’occupation espagnole au Sahara.
Des données récentes du ministère espagnol de la Défense ont révélé que l’Espagne réserve ce montant pour les pensions des anciens combattants sahraouis ayant servi dans les forces terrestres, les gardes-frontières et la police espagnole avant la fin de la colonisation. Ils sont perçus comme des retraités des forces armées espagnoles.
Selon les données officielles, l’Espagne a versé des pensions à 1.315 personnes en 2017, pour tomber à 1.295 personnes en 2018, et monter à 1.298 en 2019. En 2021, leur nombre atteignait les 1.102 personnes pour un total de 5 millions 800 mille euros.
Certains de ces combattants sahraouis ont rejoint le camp du polisario après 1975 avec la Marche verte. Mais le Front séparatiste a procédé à l’emprisonnement de la plupart d’entre eux doutant de leur loyauté surtout qu’ils ont combattu auprès du colonisateur espagnol contre les intérêts du « peuple sahraoui ».
De même, en étant des combattants entrainés et formés au port d’armes, ces Sahraouis étaient craints au sein des miliciens du groupe séparatiste. Le polisario craignait l’infiltration de ces combattants parmi ses rangs à des fins de destruction du mouvement séparatiste.
En les emprisonnant, le polisario a usé de ruse pour trafiquer les documents de ces anciens combattants et en les offrant ou les revendant à des dirigeants au sein de la milice. En Espagne, ces mêmes documents ont été revendus afin de faire bénéficier des individus de la citoyenneté espagnole en se présentant comme les enfants de ces combattants.
Ces pensions et ces documents que l’Espagne a offerts aux combattants Sahraouis vont à contre-sens des intérêts du pays ibérique étant donné qu’au final c’est le polisario et ses dirigeants, à leur tête Brahim Ghali, qui bénéficient de ces dons.
Les dirigeants du polisario, sont connus pour vivre des aides internationales destinées aux populations séquestrées. Ces aides sont détournées pour financer la vie de faste qu’entretiennent les familles des membres de la milice à l’étranger où ils détiennent commerces, propriétés et autres projets lucratifs.
De même, les aides espagnoles permettent aux familles des dissidents sahraouis de bénéficier soit de la nationalité espagnole à des Sahraouis qui n’ont aucun lien avec l’Espagne et qui ont lutté contre la colonisation pour la création d’un Etat au Sahara, soit des cartes de séjour et des prestations sociales et médicales gratuites, en plus d’un droit de déplacement libre au sein de l’Europe.
En 2020, l’Espagne a décidé de collecter toutes les pensions de différents types, sous la bannière du ministère de l’Intégration, de la Sécurité sociale et de l’Immigration, sauf pour les pensions des Sahraouis qui restaient gérées par le ministère de la Défense.
Sans doute, cette décision de l’Espagne visait à maintenir les intérêts du pays avec les séparatistes en tentant de maintenir la zone de flou dans ses relations avec le Maroc, ou encore pour calmer les tensions de certains groupes politiques pro-polisario.
Mais cette séparation dans la gestion des pensions permettra surtout à l’Espagne, dans un avenir proche, de se débarrasser du poids financier que représentent des pensions. Un travail sur la généalogie et les liens unissant réellement les bénéficiaires sahraouis de papiers espagnols devrait également être envisagé malgré la difficulté de vérification vu le trafic massif fait par les miliciens du polisario.
Hespress Français