Lettre ouverte à M. Augustin Kabuya, Secrétaire général de l’UDPSqa
Cher ami et compatriote congolais, j’ai beaucoup observé les débats sur la révision et/ou changement de la Constitution et dans une de vos matinées politiques, où vous avez affirmé que cela avait été le vœu d’Étienne Tshisekedi de changer la Constitution une fois votre parti est au pouvoir.
Oui, c’est son vœu, mais la Constitution de la République Démocratique du Congo qui est un pacte républicain n’est pas à confondre avec vos statuts du parti UDPS pour que cela soit son vœu.
D’ailleurs, puis-je vous rappeler que la République Démocratique du Congo n’est pas son héritage ni sa propriété monarchique, ni un bien privé de son clan ni tribu pour se prévaloir la prétention de sa volonté.
Nous disons République, entendu, bien commun.
Cette loi fondamentale du 18 février 2006 n’a jamais été élaborée à l’étranger par les étrangers comme votre parti y compris vos partisans l’affirme ironiquement. C’est ça justement la conséquence logique de faire une opposition radicale et irréfléchie qui ne suivait jamais la marche de la République au moment des consultations de la population.
Heureusement, la technologie vous défie et met à nue vos prétentions de l’époque combien vous ne cessez de protéger cette constitution sous prétexte que Joseph Kabila voulait se maintenir au pouvoir longtemps possible et faire des congolais ses esclaves, avait affirmé Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, alors secrétaire nationale en charge des relations de l’UDPS.
Joseph Kabila, lui au moins avait les raisons de se maintenir au pouvoir car, il a hérité un pays balkanisé dont Jean-Pierre Bemba actuellement votre partenaire à l’union sacrée avec son territoire, Azarias Ruberwa et certains cadres du RCD qui furent partenaires de l’UDPS avec son territoire, sans compter Antipas Busa Nyamwisi et Roger Lumbala, ancien directeur de campagne d’Étienne Tshisekedi. Telle est la vérité historique immuable de la République Démocratique du Congo. C’est la forme du pays en plusieurs Etats que Joseph Kabila avait hérité, sans Constitution justement et sans armée. Un pays sans État car, l’Etat signifie : territoire entier, institutions politiques stables, armée unifiée, un peuple sur un même territoire, une seule monnaie et la loi fondamentale.
Malheureusement, à son avènement, il existait seulement un pays.
Par son jeune âge, il a procédé à l’unification du pays, doté la République des institutions légitimes, d’une armée unique bien qu’en son sein le brassage et mixage des différentes rébellions avec l’appui et le concours du CIAT et Monuc à l’époque. De l’armée nationale congolaise, ANC ou des Forces Armées Congolaises, FAC, naquit FARDC la conséquence logiquement de mixage et brassage des différentes forces ayant concourir à la partition du pays par les rébellions.
Outre ses performances d’unifier le pays, Joseph Kabila a organisé trois cycles électoraux dont vous êtes bénéficiaires de celui de décembre 2018.
Ces raisons, pouvaient amener Joseph Kabila de s’éterniser au pouvoir au-delà du programme de la reconstruction et construction des infrastructures du pays.
Et le grand mérite est de léguer le Code Minier, le Code des investissements, la loi sur la sous traitance pour laquelle Miguel Kashala Katembo se fait la joie, Il ne l’a pas fait, malgré les accusations infondées contre lui de vouloir changer la constitution comme le témoigne vos différentes vidéos qui apparaissent aujourd’hui dans les réseaux sociaux.
Affirmer que la Constitution a été rédigée à l’étranger par les étrangers est totalement faux car, les travaux de l’avant-projet ont eu lieu à Simi Simi, une localité de Kisangani, dans l’actuelle province de la Tshopo. Un Code de conduite du sénateur pendant la consultation nationale sur les options fondamentales de la Constitution avait été élaboré avec ses 19 articles dont l’article 2 stipule : Le sénateur accepte de collaborer loyalement à l’élaboration d’un projet de Constitution de la RDC reflétant les aspirations du peuple congolais. Il se gardera de tout prosélytisme pour ses propres opinions et celle de son parti ou regroupement politique.
Un deuxième document qui date de 2005 intitulé : l’essentiel de la future constitution de la République Démocratique du Congo en 24 points co-signé par Mgr Marini Bodho, Olivier Kamitatu Etsu, Lambert Mende Omalanga et Raphaël Luhulu Lunghe, respectivement Président du Sénat, président de l’Assemblée nationale, Rapporteur du Sénat et rapporteur de l’Assemblée nationale. Ce document de 19 pages se trouve aux archives de l’Assemblée nationale et du Sénat. Vous êtes actuellement député national, je vous invite à le consulter pour étayer mes propos qui ne constituent pas l’outrage politique ni une diffamation. C’est la vérité Parlementaire absolue et je l’affirme en tant que ancien assistant Parlementaire de la première législature dont nos primes de huit mois budgétisées par le Gouvernement Antoine Gizenga se trouvent dans les poches de certains cadres actuellement à l’union sacrée.
Et donc, la démarche dans laquelle votre régime s’engage à vouloir toucher à la loi fondamentale est suicidaire.
J’emprunte les propos oh combien élogieux de Monsieur Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi à l’époque et ceux de Monsieur Vital Kamerhe Lwa Kinyingini Kingi : il faudrait marcher sur nos cadavres pour parvenir à cette démarche
Elle est suicidaire puisque le moment ne s’y prête pas du fait de l’absence de l’autorité de l’état sur différents territoires et localités aux mains des assaillants du M23 et/ou révolutionnaires de L’AFC. Chaque jour qui passe, nous ajouté un lot de souffrance au-delà des promesses de rendre et transformer la République Démocratique du Congo en Allemagne d’Afrique. Le quotidien du congolais devient un calvaire, mais l’on ignore que hier dans l’opposition, Joseph Kabila ne vous ait jamais dénigré avec les propos désobligeants. Chaque jour que votre régime invective les propos outrageants, chaque jour les communautés se divisent et se méfient les unes des autres.
J’ai suivi les arguments infondés de l’article 217 qui serait la base de la prise de nos territoires par Kigali. Cependant, j’ai éclaté de rire en suivant différents prestataires sur les plateaux de télévision et j’en avais envie d’y apporter ma voix, hélas, votre régime me soustrait volontairement à cet exercice démocratique.
Toutefois, laissez-moi vous dire, cher ami que la disposition de l’article 217 de la Constitution du 18 février 2006 est la copie collée de l’article 69 de la Constitution du 24 juin 1967, dont l’un de rédacteurs et votre autorité morale paix à son âme Étienne Tshisekedi.
Cet article 217 est la suite logique des articles 213, 214 et 215, en ce que les traités et accords internationaux sont négociés par le Président de la République et ont une autorité supérieure à nos lois internes. C’est à dire, l’article 217 est la conséquence logique de notre appartenance aux organisations internationales notamment L’ONU, L’UA, la Sadec, la CIRGL, l’OIF, OMS, COMESA, CNDH, OIM, l’EAC à la CEEAC etc. Ces organisations nous amputent partiellement notre souveraineté c’est à dire, nous ne pouvons plus décider sur certaines questions in tuite personnae. Si votre parti s’engage à croire que cette disposition fait tache d’huile, en l’élaguant de la Constitution sous attend quitter toutes les organisations internationales ou régionales. Cette erreur de faire croire à l’opinion que c’est article qui serait à la base de la présence de Kigali chez nous est fausse étant donné que nous gardons encore nos ambassades fonctionnées et les frontières ne sont jamais fermées.
Je voudrais vous faire cette réflexion car, c’est à vous qui avez été donné la charge par votre régime de lancer ce ballon d’essai dans l’opinion. Depuis, ça alimente les salons et les Etats-majors au point de nous désorienter sur ce qui est essentiel : récupérer nos territoires sous contrôle de l’ennemi.
Je reviens au caractère étranger de la Constitution selon les propos du Chef de l’état. Ce qui est totalement faux car, le Professeur Jean Louis Esambo l’a démenti dans une vidéo de 3 minutes 39 secondes, André Mbata l’a dit également qu’elle est l’œuvre des congolais et votée par les congolais au référendum.
Dans une autre vidéo dont je me suis fait plaisir de vous la partager est celle de l’honorable Président Vital Kamerhe dans laquelle, il argumente sur l’inopportunité de toucher à la Constitution puis démontrer que c’est ne pas la Constitution qui enfreint à la bonne gouvernance.
Une autre vidéo est celle du Professeur Evariste Boshab Mabunj Mabileng qui se refuse de répondre les réseaux sociaux, mais invite ses collègues professeurs de le répondre par une œuvre scientifique.
Dans une logique rationnelle, cette question ne peut jamais figurer sur la table de discussions en cette période où les congolais n’ont plus confiance ni ne fondent plus espoir à votre régime dont les caractéristiques sont : le détournement, l’emprisonnement de ceux qui ont la voix discordante, les injures, de multiple voyages improductifs, la vie chère, l’absence des routes, les impatiemments, le tribalisme…
Joseph Kabila injustement accusé n’a jamais poursuivi en justice tous ses insulteurs qui se comptaient dans le rang de l’UDPS. Votre parti l’a qualifié de rwandais, tantôt de tanzanien jusqu’à lui denier sa filiation avec son père et sa mère. Heureusement, la nature sait rendre justice.
Aujourd’hui votre parti est au pouvoir, c’est une erreur de choix des congolais de vous faire confiance et un accident politique. La lettre de 52 pages à la base de la création de l’UDPS est en inadéquation de l’actuelle gouvernance sous votre parti UDPS.
Questions, cher ami : quelle est la nécessité et l’opportunité de vouloir toucher à la loi fondamentale alors que, nos routes sur lesquelles vous et nous empruntons sont dans un état piteux ? Il vous est arrivé dans l’exercice du représentant du peuple de sillonner les artères suivantes : avenues Itaga, Kalembe Lembe, Nyangwe, Kabambare, Croix rouge, Kasavubu, Bokasa, Kasai, Flambeau, Oua, Kabinda, Huilerie, Mushi, du livre, Sankuru… puis nous dire qu’est ce qui empêche votre gouvernement, votre pouvoir, votre régime de rendre ses avenues praticables ?
Quels sont les articles de la Constitution qui empêche votre régime de reconquérir les territoires et localités entre les mains de M23 et AFC ?
Quels sont les articles de la Constitution qui empêchent de payer régulièrement les agents et cadres de l’administration ?
Quels sont les articles de la Constitution qui ont mis nos quatre avions de Congo Airways dans le hangar de l’aéroport ?
Chers amis, votre régime nous a causé beaucoup d’ennuis et la déchirure entre communautés congolaises.
Veuillez terminer votre dernier mandat, laissez la République Démocratique du Congo dans ses frontières de 2,345.410 Km2 tel que vous l’aviez hérité le 24 janvier 2019, tel que Joseph Kabila vous les ai remis.
Ça serait justice et le Dieu de Marion Branham épargnerait le Congo de sa disparition.
Bien à vous ton frère
Pius Romain Rolland
Journaliste professionnel
N°339 UNPC