Levée de l’état de siège : Le chef de l’Etat attend dans les 15 jours une feuille de route déclinant les actions à mener au regard des recommandations produites
Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a présidé, ce mercredi 15 janvier 2025 à la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa, la deuxième réunion extraordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République.
Le Président de la République a tenu à rappeler que l’instauration de l’état de siège était commandée par le besoin impérieux de ramener la paix dans la partie Est de la République Démocratique du Congo et particulièrement dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, exposées depuis plus de deux décennies aux multiples violences perpétrées par des groupes armés locaux et étrangers, occasionnant des viols des femmes et des jeunes filles, des massacres et déplacements massifs des populations, des pillages des ressources et autres maux insupportables.
Plus d’une année après, sur son instruction, le Gouvernement avait organisé à Kinshasa du 14 au 16 août 2023, une Table-ronde pour dresser le bilan afin d’identifier les meilleures orientations à adopter quant à l’avenir du régime exceptionnel instauré.
Consécutivement aux recommandations de ladite Table-ronde, dans son message à la Nation du 12 octobre 2023, il avait insisté sur la nécessité d’établir un dispositif transitoire pour mettre fin à l’état de siège, en rétablissant l’autorité civile dans les zones sécurisées par les Forces de défense et de sécurité du pays.
Ce processus devrait impliquer entre autres, l’assouplissement des mesures restrictives de liberté, notamment en matière de circulation des personnes et des biens.
Le Président de la République a rappelé qu’au cours de la 17ème réunion du Conseil des Ministres tenue le 11 octobre 2024, il avait instruit la Première Ministre aux fins d’évaluer de manière exhaustive les mesures d’assouplissement, en tenant compte de la scolarité des enfants, en favorisant un environnement propice au développement économique et en envisageant aussi l’allègement des mesures fiscales pour soutenir les entreprises locales.
A la suite de la mission interinstitutionnelle d’évaluation conduite par la Première Ministre du 22 au 24 novembre 2024 dans les provinces précitées, il lui a été rapporté, d’une part, que l’état de siège est encore considéré comme une nécessité du fait de la dégradation de la situation sécuritaire caractérisée par la recrudescence des velléités expansionnistes de l’armée rwandaise et ses supplétifs de M23 ; et, d’autre part, le besoin d’alléger davantage le dispositif de l’état de siège se fait sentir au sein des populations concernées.
Ainsi, dans la perspective de mettre progressivement fin à ce régime, en passant par l’atténuation considérable de ses effets exceptionnels et en garantissant en même temps la sécurité et la stabilité des régions affectées, il a engagé le Gouvernement, sous la coordination de la Première Ministre, à travers le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants ainsi que le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, à produire une feuille de route déclinant les actions à mener au regard des recommandations produites. Cette feuille de route est attendue endéans 15 jours.