Libération d’un religieux allemand au Mali

Après plus d’un an de captivité, le père Hans-Joachim Lohre a été libéré hier matin, selon des responsables de l’Église catholique et du gouvernement du Mali. Le religieux avait disparu le 20 novembre 2022, et avait été considéré comme enlevé.

Surnommé Père Ha-Yo par la communauté chrétienne de Bamako, Hans Joachim Lohre avait été enlevé alors qu’il s’apprêtait à prendre part à une messe dominicale dans un quartier de Bamako. La croix qu’il portait autour du cou avait été retrouvée près de sa voiture, à proximité de l’institut dans lequel il résidait. Si les auteurs de l’enlèvement n’avaient pas pu être formellement identifiés, des sources diplomatiques et sécuritaires confirmaient que, moins de trois semaines plus tard, le prêtre allemand se trouvait bel et bien aux mains du Jnim, lié à al-Qaïda.

Aucune précision n’a été fournie sur l’état de santé du prêtre, ni les conditions de sa détention et de sa libération, annonce Radio France Internationale (RFI). Cela fait un an que la communauté catholique du Mali prie pour la libération du religieux.

Âgé de 65 ans et installé depuis une trentaine d’années dans le pays, ce prêtre allemand est membre de la Société des missionnaires d’Afrique, dits Pères blancs. Il enseignait dans la capitale malienne à l’Institut de formation islamo-chrétienne, qui reçoit des étudiants venus d’Afrique. Il était aussi secrétaire national d’une commission de dialogue interreligieux.

Désormais libre, il a pris le chemin du retour vers l’Allemagne. « Nous sommes remplis de joie et de gratitude », confie l’un de ses proches, membre de la communauté catholique de Bamako, « C’est un moment de célébration et de soulagement pour tous ceux qui ont prié et espéré son retour en sécurité. Nous rendons grâce pour cette heureuse issue », selon RFI.

Le Mali est en proie à une grave crise politique et sécuritaire. Ce pays d’Afrique de l’Ouest est touché par la corruption, le djihadisme ainsi que des luttes communautaires. L’avenir des chrétiens dans ce pays est en danger. Constituant moins de 2% de la population malienne, majoritairement musulmane ou animiste, l’Église catholique s’y trouve marginalisée et est souvent la cible de persécutions.