Lincivisme routier à Kinshasa et Nous
Les autorités policières de circulation routière viennent de procéder, à travers le commissaire provincial de la police nationale congolaise de la ville Kinshasa, Blaise Kilimbalimba, à lusage des drones et des caméras de surveillance afin de « lutter efficacement » contre lincivisme routier qui sest corsé sur les artères de la capitale congolaise.
Dans la ville haute et basse, les usagers de la route saluent cette mesure jugée bénéfique car elle aura des effets néfastes contre ceux qui mettent en mal le Code de la route. Là nest pas le problème. Le hic se trouve dans lapplication et le suivi de cette mesure.
Qui dit application voit les conducteurs, nous, les usagers et autres ultras mamos qui nous déversons tous sur les différentes artères de Kinshasa dès les premières heures de la matinée. Nous sommes tous là.
Le ton est toujours ferme ; prêts à dégainer ou à séchanger des uppercuts : « les toi, tu me connais ? », « les laissez passer le chef, on lattend au Mont Ngaliema, » ; « les bientôt, la réunion va commencer, mets-toi de côté pour que je me créé un passage ». Cest nous cette catégorie. Nous sommes tous pressés. Personne na généralement le courage de respecter le Code de la route.
A ce registre, sajoutent certaines hautes autorités du pays, les propriétaires de grosses cylindrées aux vitres teintées et aux gyrophares assourdissants, des hauts gradés de lArmée et de la Police qui empattent des sens uniques dans une capitale déjà truffée dengins roulants. Ils forment tous le plus grand lot dinciviques routiers qui roulent toujours à vive allure.
De leur côté, des piétons pressés comme sils sont attendus sont au paradis, sentrelacent entre les automobiles, dont les occupants sont exacerbés, pour se créer du passage. Pris dans un Capharnaüm, bonjour les embouteillages monstres, les affronts verbaux, les insanités ronflantes et des accidents mortels.
Sagissant enfin du suivi, le hic et le hac reviennent en bonne position. On aura beau péroré sur les stratégies afin de décourager toutes ces pratiques, mais tant quil y aura manque de suivi de manière permanente, ce sera du bluff. Qui nous hante déjà ? De largent jeté ? Je ny ose croire.
Mais Comme je ne suis ni prophète de malheur, ni devin mais si je mautorise à conclure, je dirai, et même plus : « sans suivi permanent, les drones largués à Kinshasa ne valent même pas un penny ».
Willy Kilapi