L’Iran ouvre un front au loin (Ehud Yaari)
Les gardiens de la révolution ne s’arrêtent pas et maintenant ils sont occupés en déclenchant une dangereuse flambée d’hostilités contre la Maroc, un vieil ami d’Israël, qui est le dernier à avoir adhérer, pour l’instant aux Accords d’Abraham.
L’approvisionnement de drones d’attaque au « polisario » pourrait mettre fin au cessez-le-feu autour du Sahara Occidental et même conduire à un conflit militaire entre le Maroc et l’Algérie.
Dans des conversations discrètes, les conseillers du roi Mohammed VI signalent déjà qu’ils nous demanderont à nouveau de l’aide.
Selon des informations provenant de diverses sources aux Etats-Unis, France et Espagne, les Iraniens ont l’intention -et ont peut-être déjà commencé- à transférer en Algérie une grande quantité de drones d’attaque des derniers modèles de Shahad, qui sont déjà exploités par les Russes en Ukraine.
Au moins certains d’entre eux sont censés être livrés aux combattants du « polisario » dans la région de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie. Là-bas se trouve les camps de réfugiés des tribus sahariennes, qui ont fui avec la prise de contrôle du Sahara Occidental par le Maroc lorsque les Espagnols l’ont évacué en 1975. Autour de ces camps se trouvent depuis des décennies les bases des rebelles, qui rêvent de conquérir ce qui leur appartenait. Jusqu’à présent, le Maroc a réussi à arrêter les raids dans le désert, entre autres au moyen des centaines de kilomètres de murs de terre qu’Israël a aidé à concevoir.
Ces dernières années, les combats se sont calmés et le Maroc a progressivement obtenu un soutien international de plus en plus important pour sa position d’accorder l’autonomie à ce territoire en grande partie inhabité. Le « poliserio » grince des dents, mais il n’a pas la force de renouveler la compagne. Leurs patrons algériens craignent d’avoir des ennuis et préféraient, par exemple, demander aux Etats-Unis d’essayer pour eux d’obtenir une route des Marocains pour transférer des marchandises vers la côte atlantique de la Mauritanie.
Aujourd’hui, l’Iran entre en scène, espérant créer un nouveau type de menace pour le Maroc : Transformer le « poliserio » en une force militaire comme les milices qu’il a diligemment établies en Syrie, en Irak et au Yémen – comme à Gaza- et celles qu’il essaie d’établir en Azerbaïdjan, en Afghanistan et dans d’autres coins du monde.
Les Iraniens, apparemment, ne sont pas les seuls : la Russie tente d’obtenir une base navale de l’Algérie, lui fournit des armes et a déjà transféré par son intermédiaire au Mali et au Burkina Faso (après les coups d’Etat militaires là-bas) les mercenaires du « Wagner Groupe ».
L’armée française fatiguée s’est retirée, et Putin vise à pénétrer davantage dans la bande désertique du « Sahel ». Rappelons qu’Israël espère établir des relations avec les pays du « Sahel », comme le Niger et la Mauritanie, afin d’ouvrir une route aérienne pour des vols à travers le ciel du Soudan et du Tchad, directement vers le Brésil et l’Argentine.
Si nous prévoyons des attaques de drones suicides contre le Maroc, la situation en Afrique du Nord changera. Il faudra un grand effort Américain pour empêcher une confrontation ouverte entre le Maroc et l’Algérie, qui se sont déjà affrontés dans la région de Tindouf dans le passé.
Les Iraniens peuvent acquérir de nouveaux avant-postes qui augmenteront leur capacité de chantage et de menace, et bien sûr permettront de nouveaux points de départs pour semer le terrorisme.
Tout cela se passe au loin, mais c’est encore trop près de nous.