Lors de sa 1ère descente à Goma: Bemba invite les groupes armés à déposer les armes
Le Vice–Premier ministre, ministre de la Défense et anciens combattants, Jean-Pierre Bemba Gombo, est arrivé ce lundi 12 juin 2023 à Goma, deux mois après sa nomination et exactement une année après l’invasion rwandaise de Bunagana pendant que la province du Nord-Kivu est toujours sous menace du M23. L’on se souviendra que le vendredi 9 juin 2023, lors du conseil des ministres, le gouvernement congolais a rassuré que les FARDC restent en alerte pour défendre l’intégrité du territoire national face au renforcement des éléments de la coalition M23-RDF. Le Vice –Premier ministre en charge de la Défense nationale et des anciens combattants, a été accueilli à sa descente d’avion par le Chef d’Etat-major général des Fardc, le Lieutenant-général Tshiwewe Songesha et le gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima Kongba. « La chose qui m’anime le plus c’est de lancer un message d’unité pour notre population derrière la vision du chef de l’État, le Commandant suprême des Forces armées et de la Police Nationale congolaise, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui est motivé par la paix et la sécurité dans tout le pays. J’invite tous les groupes armés dans le pays à déposer les armes », a lancé celui que l’on surnomme ‘Igwe’.
La visite de Jean-Pierre Bemba intervient alors que le Président Rwandais venait juste de remanier son gouvernement et opéré des changements dans son appareil de défense nationale. Le maître de Kigali a remplacé son ministre de la Défense et le Chef d’Etat-major Général de son armée le mardi 06 juin 2023. Juvénal Marizamunda devenant le nouveau ministre de la Défense en remplacement du Général Albert Murasira, qui était Commandant des services correctionnels du Rwanda (RCS), et le général de corps d’armée Mubarakh Munganga, ancien chef d’État-major de l’infanterie a été nommé chef d’État-major de la défense.
La stratégie de Kagame, pour imposer le dialogue entre Kinshasa et la pseudo-rébellion de M23, est de faire tomber le plus de localités possibles afin de négocier en position de force et obtenir des ‘démobilisations, réinsertions et réintégrations’ qui lui permettront d’infiltrer les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Mais bien que dans la vision du Chef de l’Etat, l’option ‘est motivée par la paix et la sécurité dans tout le pays’, comme l’a souligné le VPM Bemba Gombo, force est de constater que depuis environ huit mois, l’unité spéciale rwandaise déguisée en M23 stagne dans un circuit d’environ 20 Km des frontières rwandaises sans pouvoir conquérir des nouvelles cités. Cela, malgré les largesses des certains contingents des forces de l’EAC, à l’exception des Burundais. Il est certes vrai que Jean-Pierre Bemba est arrivé à Goma pendant qu’une nouvelle attaque ADF s’est perpétrée à Kasindi faisant au moins 10 morts dans la nuit de dimanche à lundi dans le quartier Congo ya sika, et « Il est vrai que les FARDC n’ont pas encore pris le contrôle totale de Bunagana, l’importante cité douanière de l’Est de la République démocratique du Congo située à 80 Km de Goma mais, comparativement aux avancées et progression des groupes armés pro-rwandais d’antan, l’agression ne progresse plus. Tout montre donc que Kagame est en difficulté. « L’agresseur qui n’avance plus, recule. On se souviendra que Kunda Batware pouvait quitter Bunagana pour Bukavu en 3 jours seulement mais, en 8 mois, le M23 stagnent sur place », fait observer un habitant de Goma.
Pour ce dernier, le roi des mille collines perd de plus à plus de sa capacité de nuisance. Et le Rwanda, depuis le ‘visit Rwanda’ d’un Sukhoï-25 de l’armée congolaise (Ndlr, l’atterrissage par détresse, le 7 novembre 2022 à 11 h 20’, sur l’aéroport de Rubavu à l’ouest du rwanda), est conscient du fait qu’un avion de chasse congolais peut décoller de Kamina et atteindre Kigali en 30 minutes, même si la RDC est toujours dans la logique de paix.
Une visite gouvernementale également de ‘consolation’
Depuis un certain un temps, il s’observe que le calme semble revenir dans les collines verdoyantes du Masisi, un territoire théâtre d’intenses combats entre l’armée congolaise et l’unité spéciale déguisée en M23. Depuis un temps donc, il s’observe que « Kagame perd de plus à plus des combattants sur le territoire congolais, et dont les corps sans vie sont rapidement rapatriés au Rwanda étant donné que le RDF/M23 est à 20 Km seulement du territoire rwandais », affirment certains habitants de Goma. Dans cette région de l’Est de la RDC, les récits d’atrocités vécus par les habitants et déplacés qui ont croisé la route des M23, laisse sans voix. La visite d’un membre de gouvernement de ce rang a également effet de visite de ‘consolation’.
Jean-Bosco Sengiyunva qui a fui son village de Kishishe, où le M23 avaient commis un massacre de 170 civils il y a quelques mois, ce père de 7 enfants a miraculeusement survécu à une attaque du M23, au prix d’une oreille arrachée par balle.
« C’était au milieu de la nuit quand ils sont venus me prendre. Ils m’ont sorti des toilettes et ne m’ont même pas laissé le temps de m’habiller. Après ils m’ont mis à genoux et ont tiré une balle en me demandant de l’argent. Comme vous pouvez le voir, celle-ci m’a arrachée l’oreille droite », témoigne-t-il. Comme lui, beaucoup d’autres vivent avec le traumatisme du meurtre de maris, pères et des femmes devenues veuves doivent élever seules les enfants dans des localités, où elles ont trouvé refuge. Et d’autres encore d’ajouter, « Ils torturent sans pitié ».
Des témoignages recueillis sur place à Goma, montrent qu’à Bunagana où la population a vécu les 12 derniers mois sous occupation du M23, « au début, ils étaient très cruels et ont instauré un régime de terreur. Mais ces derniers temps, les choses changent », oui les choses changent car Kagame et ses troupes pataugent, et n’arrivant plus à progresser.
Ces récits, les civils n’ont toujours pas eu l’occasion de raconter aux journalistes ou peut-être que sous escorte militaire et minutieusement surveillés. Actuellement cela est possible grâce à la stratégie pacifiste congolaise qui a fait que désormais Kagame et ses troupes pataugent.
Willy Makumi Motosia
Le Forum des Commissions Électorales de la SADC en mission exploratoire en RDC
Le Président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima Kazadi, a échangé avec la mission exploratoire du Forum des Commissions Électorales de la SADC (ECF SADC) conduite par le Président de la Commission Électorale du Malawi, Justice Chifundo Kachale.
À ces échanges prenaient également part les deux vice-présidents, Bienvenu Ilanga Lembow et Didi Manara Linga ainsi que les autres membres du bureau de la CENI.
Composée de 12 membres, le programme de la mission exploratoire du Forum des Commissions Électorales de la SADC (ECF SADC), dont Denis Kadima Kazadi a été désigné, pour deux ans, vice-Président lors de la 24e Conférence annuelle organisée en Namibie en octobre 2022, s’étale du 12 au 16 juin 2023. Elle rencontrera diverses parties prenantes du processus électoral en cours en RDC.
« Notre mission consiste principalement à évaluer à quel niveau se trouve la CENI dans l’organisation des élections en RDC prévues en décembre 2023. Notre organe regroupe les structures chargées des scrutins dans les pays de la SADC et une de nos missions est de nous soutenir mutuellement, lorsque des occasions de ce genre se présentent dans nos différents pays. Nous organisons des missions d’observation des élections au sein des Etats-membres de la SADC. Etant donné que la CENI se prépare à ce rendez-vous très attendu par le peuple congolais, nous voudrions nous rassurer de l’application des recommandations faites en 2018.
Et sur base des défis et des écueils rencontrés et voir quelles sont les mesures mises en place pour les prochaines échéances électorales. Hormis le contact pris avec la CENI, nous nous engageons à mettre à contribution les autres parties prenantes pour nous rassurer que tout va se dérouler comme prévu. À la fin de notre mission, nous aurons un débriefing vendredi prochain avec nos collègues de la CENI en prenant en compte la somme des difficultés rencontrées. Nous allons passer en revue toutes les questions relatives à l’approvisionnement des kits électoraux, celles concernant l’enregistrement des électeurs, bref l’organisation en général. Notre mission veut de se rassurer aussi que les principes cardinaux de la démocratie et de la gouvernance au sein de la SADC ont été de stricte observation. Au regard des informations reçues, nous avons apprécié le travail qui est abattu sur le terrain et les difficultés rencontrées pour que nous puissions les évoquer avec les différentes parties prenantes », a déclaré Justice Chifundo Kachale.
Au terme de ces échanges, cette délégation a eu une séance de travail avec le Secrétariat Exécutif National qui lui a fourni des informations supplémentaires nécessaires à l’accomplissement de sa mission en RDC.
JMNK