Lors d’une cérémonie d’échange des vœux à la BCC : Les professionnels du secteur de la micro-finance présentent à Mme Malangu Kabedi Mbuyi leur plaidoyer en 13 points

Après l’Association congolaise des banques (ACB), la Banque centrale du Congo, à travers Mme le Gouverneur Malangu Kabedi Mbuyi, a organisé ce 11 mars 2024, une cérémonie d’échange des vœux pour l’année 2024, avec les professionnels du secteur de la micro-finance regroupés au sein de deux Associations, en l’occurrence l’Association Nationale des Institutions de micro-finance (ANIMF-ASBL) et l’Association Professionnelle des Coopératives d’Epargne et de Crédit (APROCEC-ASBL). C’était dans la grande salle des réunions de la Haute Direction de la BCC, en présence du vice-gouverneur Pambu Pambu, du Directeur de cabinet Mwana Nkwara, des directeurs et conseilleurs de la haute direction de la BCC.

Dans son discours, Mme Mirela Pekmezi, Directrice générale de la Finca a rappelé que lors de la deuxième édition de la Conférence nationale de la Micro-finance, organisée à Goma, Mme le Gouverneur de la BCC n’avait pas hésité à déléguer deux cadres de haute facture de l’Institut d’émission. « Cela témoigne à suffisance de votre attachement et considération envers notre secteur. C’est ici pour nous l’occasion de solliciter votre participation en juillet prochain à la 3ème édition de la Conférence Nationale de la Micro-finance qui sera organisée à Kinshasa », informe-t-elle, avant d’ajouter que notre souhait le plus ardent est que ces genres de rencontres se poursuivent et qu’elles se multiplient, car ce sont de rares occasions qui nous permettent d’échanger et de vous présenter nos désidératas et cela nous permet de mieux cerner votre vision à la tête de cette grande institution du pays.

L’association nationale des institutions de micro-finance en République Démocratique du Congo « ANIMF ASBL », et l’Association Professionnelle des Coopératives d’épargne et de Crédit « APROCEC ASBL » s’associent pour apprécier à sa juste valeur les efforts inlassables fournis par l’autorité de régulation sur le renforcement du cadre légal et règlementaire qui régit le secteur financier congolais en général et du secteur de la micro-finance en particulier.

Les préoccupations du secteur de la micro-finance

Tout en saluant la quintessence des innovations apportées dans la nouvelle loi et les mesures d’application prises qui sont très salutaires pour la bonne régulation du secteur financier en République démocratique du Congo, L’association nationale des institutions de micro-finance en République Démocratique du Congo « ANIMF ASBL », et l’Association Professionnelle des Coopératives d’épargne et de Crédit « APROCEC ASBL » ont tenu cependant à réitérer leurs vives préoccupations et sollicitent de la part de Mme le Gouverneur Malangu Kabedi Mbuyi son implication sur des points suivants :

1. La révision de l’alinéa 2 de l’article 13 de cette instruction n° 041 (Mod.1), sur l’obligation faite aux sociétés de micro-finance de disposer d’au moins 4 actionnaires détenant chacun au moins 15% des parts sociales. Bien qu’intention noble, cette obligation pourrait entraîner des conséquences graves pour la stabilité de nombreuses institutions, en particulier celles qui appartiennent à des groupes ou de réseaux d’entreprises qui ont des structures de propriété particulières, qui peuvent ne pas être compatibles avec cette exigence ;

2. L’autorisation aux agences autonomes de la BCC se trouvant dans les zones non desservies de mettre des fonds à disposition de nos agents bancaires à travers nos comptes logés auprès de ces agences, afin de nous permettre de poursuivre nos opérations de paie des fonctionnaires et agents de l’Etat ;

3. La finalisation de la nouvelle loi unique sur la micro-finance, qui certes va répondre à des nombreuses questions spécifiques au secteur de la micro-finance soulevées lors de nos précédentes rencontres en rapport avec la mise en application de la nouvelle loi bancaire ;

4. La révision de certaines instructions notamment celles relatives au fonctionnement des faitières des COOPEC et l’offre des services bancaires à titre gratuit ;

5. La reprise des réunions bilatérales entre la Banque Centrale et les institutions du système de financement décentralisé, car ces réunions ont une dimension pédagogique qui permet aux institutions concernées de s’ajuster sans trop de dégâts ;

6. La poursuite du projet de mise en place de l’identité financière afin de résoudre l’épineux problème d’identifiant ;

7. L’organisation de la formation en faveur de nos membres sur la transmission des données à la centrale des risques « ISYS CERI) et la poursuite du processus de modernisation de celle-ci ;

8. L’aboutissement du dossier de MECRECO et de la COOPEC IMARA et plus particulièrement le cas de MECREGO qui ne demande que la remise des titres fonciers.

9. L’intervention de la Banque Centrale auprès de l’Autorité de Contrôle et de Régulation des Assurances « ARCA », pour l’autorisation des IMFs et COOPECs à distribuer des produits d’assurance ;

10. L’implication de la Banque Centrale dans la célébration de grands événements qui promeuvent l’éducation financière pour une inclusion financière accrue de la population : Semaine Mondiale de l’argent, Conférence Nationale de la Micro-finance, Journée Internationale de l’épargne ;

11. L’accompagnement dans la mise en place d’un cadre de concertation entre les Banques, les IMF et COOPECs en vue de promouvoir la synergie entre nos différentes institutions ;

12. Le plaidoyer de la Banque Centrale auprès des services publics et de fisc sur l’harmonisation des taxes, droits et redevances dans les provinces ; ces frais alourdissent les charges d’exploitation de nos institutions et in fine les coûts du crédit ;

13. Le plaidoyer auprès du Ministère des Finances pour le paiement des litiges sur les commissions dues aux IMFs et COOPEC qui réalisent la paie des fonctionnaires et agents de l’Etat.