L’UE fournit une aide humanitaire initiale de 70 millions d’euros à la région des Grands Lacs en Afrique
La Commission annonce une nouvelle aide humanitaire d’un montant de près de 70 millions d’euros en faveur de la région des Grands Lacs d’Afrique confrontée à des crises humanitaires majeures causées par des conflits, des violences et des catastrophes naturelles.
Ce financement de l’UE soutiendra des projets de lutte contre les violences basées sur le genre, de soutien à l’éducation dans les situations d’urgence et de préparation aux catastrophes.
Un peu plus de 90% de cette allocation, soit 63,75 millions d’euros sont destinés à des projets humanitaires en République démocratique du Congo, dont 4,75 millions d’euros pour la réduction des risques de catastrophe. Ce montant s’ajoute aux 1,7 million d’euros alloués plus tôt cette année en réponse aux inondations qu’a connues le pays.
Un montant supplémentaire de 6 millions d’euros est alloué à la réponse régionale aux réfugiés au Burundi, pour fournir une aide humanitaire aux réfugiés burundais installés dans les pays voisins (y compris le Rwanda et la Tanzanie) ainsi qu’à ceux qui sont déjà rapatriés au Burundi.
« La situation humanitaire dans la région des Grands Lacs est désespérée et pourrait encore se détériorer en 2024, vu que le conflit s’intensifie et que les causes profondes de la violence persistent. Nous avons déjà constaté une détérioration significative de la situation sécuritaire dans l’est de la République démocratique du Congo, avec des effets dévastateurs sur les civils. La violence basée sur le genre et les violations du droit international humanitaire sont particulièrement répandues dans la région. Le financement humanitaire de l’UE contribuera à alléger les souffrances des plus vulnérables. Cependant, j’appelle également de toute urgence toutes les parties aux conflits à respecter le DIH et les droits des civils », a déclaré M. Janez Lenarčič, commissaire chargé de la gestion des crises.
Selon l’UE, les combats dans l’est de la République démocratique du Congo ont provoqué de nouveaux déplacements et, rien qu’en raison de l’insurrection du M23, plus de 1,6 million de personnes y sont actuellement déplacées. « Ces derniers mois, l’escalade de ce conflit a causé de nouvelles souffrances et entravé l’acheminement de l’aide humanitaire », peut-on lire dans ce communiqué, soulignant que les civils sont pris au piège de la violence et subissent des violations systématiques des droits humains et du droit international humanitaire, notamment des attaques ciblées contre des civils et des niveaux élevés de violence basée sur le genre (VBG). La violence et l’exploitation sexuelles ont atteint des niveaux sans précédent, y compris autour des camps de personnes déplacées à l’intérieur du pays, où les femmes et les enfants ont été contraints de se livrer à diverses formes d’activité sexuelle de survie en raison de l’inexistence des moyens de subsistance et de l’insuffisance de l’aide humanitaire.
L’insécurité alimentaire répandue dans le pays a touché environ 26 millions de personnes, ce qui constitue l’un des chiffres les plus élevés au monde.
S’agissant du Burundi, l’UE renseigne que sa situation est plus propice au retour des réfugiés depuis les élections de 2020. Cependant, précise le communiqué, la capacité d’absorption pour une réintégration durable des rapatriés reste insuffisante en raison d’un manque d’opportunités socio-économiques pour les rapatriés, alors qu’en même temps, des réductions des rations alimentaires ont dû être imposées en 2023 dans les camps de réfugiés de la région en raison d’un manque de financement.
Prince Yassa