L’UNICEF plaide pour le renforcement du suivi de l’application des mesures légales adoptées pour protéger l’allaitement maternel

Intervenant le mardi lors d’un webinaire, organisé par le Réseau des Médias africains pour la promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN) sur le thème : «  L’allaitement maternel et premiers aliments : Pour une bonne nutrition  des enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre »,  le conseiller régional en nutrition au bureau du Fonds Nations unies pour l’Enfance (UNICEF), a plaidé pour  le renforcement du suivi de l’application des mesures légales adoptées pour protéger l’allaitement maternel.

Selon le Docteur Siméon Nanama, l’Afrique de l’Ouest et du Centre enregistre un taux d’allaitement exclusif de 37% bien en deçà de la moyenne mondiale qui est de 50%. Ceci doit interpeller les Etats de la région à relever ce défi, parce que le lait maternel est unique. « L’OMS recommande que dans son alimentation, un enfant doit avoir au moins cinq groupes d’aliments sur les huit qui existent. Et dans notre région, il n’y a que 18 % des enfants de moins de quatre mois qui ont accès à ces groupes d’aliments. Les 34 % ont accès à seulement deux groupes d’aliments : le lait maternel et les bouillies de céréales. On a 40% dont l’alimentation est composée de trois groupes d’aliments auxquels il manque soit un ou deux groupes pour atteindre les cinq recommandés. Le lait maternel est le premier et meilleur aliment pour le nourrisson mais bien plus encore, il est le premier vaccin. Il rend l’enfant plus fort. Le lait maternel est aussi amour et réconfort, car il fournit une alimentation idéale, favorise un développement cognitif et physique optimal et réduit le risque de maladies mortelles comme la diarrhée et les infections respiratoires du nourrisson pendant les six premiers mois », a indiqué le Conseiller en nutrition au bureau régional du Fonds Nations unies pour l’Enfance (UNICEF).
Pour une meilleure santé du nourrisson, il estime qu’il est important d’apprendre aux mamans des gestes basiques tels que comment tenir la tête du nouveau-né pour allaiter, pourquoi allaiter exclusivement au sein jusqu’à six mois, comment introduire la nourriture de façon progressive et diversifiée avec des produits locaux, sains et abordables jusqu’aux deux ans des enfants, à se départir des fausses informations sur les réseaux sociaux qui remettent en cause la qualité du lait maternel…
Poursuivant son intervention, le Docteur Siméon Nanama, a appelé les Gouvernements africains à appliquer leurs propres décisions relatives à  la promesse faite de placer 4% de leur budget à la disposition des programmes de nutrition et de sécurité alimentaire. A l’heure actuelle, cette promesse n’est pas encore réalisée, alors que sa réalisation permettrait d’améliorer les pratiques liées à l’allaitement maternel pour le développement et les chances de survie de l’enfant dans cette région, qui est fragile avec un taux très bas d’enfants allaités exclusivement au lait maternel.
Des actions à capitaliser
Afin de promouvoir l’allaitement maternel dans la région, le bureau régional de l’UNICEF a dit son Conseiller régional, avait initié plusieurs activités dont «  Plus fort avec le lait maternel uniquement » dans le seul but d’accompagner les pays dans la protection de l’allaitement maternel. C’était en 2019.
« C’était une initiative lancée suite à une analyse des données qui a relevé que la plupart des enfants qui ne sont pas exclusivement allaités dans notre région, ne sont pas allaités du fait que les mères donnent de l’eau. Il y a aussi d’autres choses comme le miel, les décoctions (…) le principal problème, c’est l’eau, et que si on arrive à éliminer l’eau dans l’alimentation des enfants de moins de six moins, la plupart des pays de la région pourraient porter le taux d’allaitement exclusive à plus de 50 % qui est la cible établie par l’OMS et progresser vers la cible des ODD », a émis le Docteur Siméon Nanama.
A l’en croire, il y a dix pays seulement qui se sont appropriés de cette campagne et le changement est visible. «  Il y a des changements assez importants, une cadence à la hausse du taux d’allaitement maternel et aussi le nombre de pays qui ont déjà atteint la cible de 50%. Aujourd’hui, nous sommes à dix pays sur les 24 qui sont à un niveau d’allaitement maternel exclusif », s’est-il réjoui.
Cependant, le grand défi reste au niveau pays de capitaliser cette campagne évidemment pour ceux qui s’en sont déjà appropriée. Et pour le reste de se rattraper.
Précisons que le Bureau régional de l’UNICEF regroupe 24 pays qui s’étendent de la République démocratique du Congo à la Mauritanie avec un focus sur les enfants de moins de cinq ans.
Ce webinaire s’est tenu dans le cadre de la célébration de la  « Semaine mondiale de l’allaitement maternel » (SMAM), qui se tient du 1er au 7 août, de chaque année.
Plusieurs professionnels des médias, membres du REMAPSEN ont pris part à cette activité, qui est l’une des principales activités de cette structure des médias consistant à faire parler un spécialiste sur une problématique donnée. Les sujets abordés lors de cette rencontre avec les journalistes ne concernent que la santé et l’environnement, qui les domaines d’interventions du REMAPSEN.
Prince Yassa