L’union Européenne rouvre ses frontières à Evariste Boshab
L’ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila et vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières, Evariste Boshab peut désormais circuler en toute liberté dans l’espace de l’Union Européenne et peut faire des transactions financières en monnaie de l’Union européenne. Et pour cause, les sanctions lui imposées par cette institution européenne ont été levées.
A travers une correspondance datant du 9 octobre dernier adressée à son avocat conseil, le Secrétariat général du Conseil de l’Union européenne lui annonce la levée des sanctions de restriction qui pesaient sur son client, Evariste Boshab. « Je vous informe qu’à la suite de l’adoption de la décision d’exécution (PESC) 2024/26681 du conseil mettant en œuvre la décision 2010/788/PESC et le règlement d’exécution (UE) 2024/26702 du Conseil mettant en œuvre le règlement (CE) n° 1183/2005, votre client M. Evariste Boshab n’est plus inscrit sur la liste des personnes et entités faisant l’objet de mesures restrictives », peut-on lire dans cette courte correspondance.
Il faut rappeler que ces sanctions qui incluaient le gel des avoirs et l’interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE, avaient été infligées à Evariste Boshab quand il était ministre de l’Intérieur et sécurité sous Joseph Kabila entre 2016 et début 2018. Il lui a été reproché d’avoir entre autres mal géré le dossier Kamuina Nsapu qui a plongé la province du Kasaï Central dans un carnage sans précédent. Il s’agit d’un phénomène lié à des miliciens répondant d’un chef coutumier du même nom basé dans le territoire de Dibaya, au Kasaï Central.
De Dibaya comme épicentre, les violences dues à ces miliciens se sont diffusées dans toute la région du Kasaï, embrasant ainsi les cinq provinces qui la constituent. Selon l’ONU, ces violences firent 1,2 million de déplacés et 400 morts. Engagés dans une enquête sur ce phénomène au Kasaï Central, son centre de rayonnement, deux experts de l’ONU, en l’occurrence Zaïda Catalan et Michael Charp, ont été sauvagement assassinés. Leurs têtes furent même exhibées en guise de trophées et un procès fut tenu où les auteurs ont été condamnés.
En vue d’endiguer cette dérive, l’UE résolut d’abattre son courroux sur des personnalités de tout premier plan du pouvoir dont Lambert Mende, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Evariste Boshab, ministre de l’Intérieur jusqu’en décembre 2016, son successeur Emmanuel Ramazani Shadary, et Kalev Mutond, le redouté patron de l’ANR), furent épinglés. Avec cette levée de sanctions qui intervient après celles de l’ancien général de la police congolaise, Ilunga Luyoyo, de l’ex-patron de l’ANR, Kalev Mutond, et de l’ancien ministre de l’Intérieur, Emmanue Ramazani Shadari, Evariste Boshab voit certes son horizon s’éclaircir et est désormais libre de tout mouvement dans l’espace européen.