Lutte contre la polio: Des enseignantes et inspectrices formées à la sensibilisation
A l’issue de trois jours de formations sur la lutte contre le polio, organisée par le Programme élargi de vaccination (Pev) en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), les éducatrices parmi lesquelles des enseignantes et des inspectrices ont reçu des informations capitales sur la lutte contre cette maladie afin qu’à leur tour elles soient capables de les transmettre à leurs pairs, aux parents et aux élèves.
Les participantes à la formation sont à présent capables de former d’autres personnes dans la riposte contre la poliomyélite, une maladie invalidante de l’enfance. A en croire la représentante du directeur provincial de l’Enseignement primaire secondaire et technique du Mont Amba, Neville Ntaladja Kadima, l’objectif principal de cette formation est atteint.
” Il était question de pouvoir former les enseignants sur l’importance de la vaccination. Les attentes par rapport à cette activité, c’est de pouvoir renforcer la communication interpersonnelle en rassurant les parents d’enfants sur la qualité des vaccins et d’insister beaucoup plus sur l’importance de la vaccination. Nous voudrions que nos enfants de 0 à 5 ans soient vaccinés pour qu’en fin nous puissions atteindre le but commun qui est la République démocratique du Congo (RDC) sans la polio”.
Neville Ntaladja a indiqué que cet atelier a été très riche en informations. ” Nous avons exploré les différents aspects qui étaient dans notre programme et je pense que ce qui a été donné est vraiment suffisant pour que sur le terrain, il y ait un travail de qualité et qu’enfin nous puissions avoir la RDC sans polio’’, a-t-elle poursuivi.
Pour ce qui est des prochaines étapes, elle a fait savoir qu’il s’agira tout simplement pour les participants “de faire une restitution des enseignements reçus durant trois jours de formation. On a eu un échantillon, il y a quelques éducatrices, enseignantes, inspectrices qui ont été formées et à leur tour, elles iront former les autres pour que les messages de la vaccination parviennent dans nos communautés”.
Le choix porté sur les éducatrices pour renforcer la lutte contre la polio, a -t-elle laissé entendre, est très capital, parce que l’enseignante est plus écoutée par les enfants et cela est une force qu’il faut capitaliser dans la riposte contre la maladie. “Il a été constaté que parmi les causes de la non vaccination des enfants, c’est le fait qu’ils soient allés à l’école lors du passage des vaccinateurs à la maison”, a-t-elle expliqué.
« On a compris qu’on doit aller vers les écoles pour que nos enfants soient vaccinés et aussi lorsque les enfants sont à l’école, l’enseignant devient un demi Dieu. Tout ce que l’enseignant dit c’est ce que l’enfant va devoir exécuter et plus souvent, nous remarquons qu’à un certain moment, ce que l’enseignant dit dans la salle de classe prime même sur le mot des parents. Raison pour laquelle nous avons choisi ces personnes qui sont les mieux placées pour la sensibilisation », a-t-elle insisté.
Cette formation a plus ciblé les éducatrices car, selon Neville Ntaladja, les femmes enseignantes sont des personnes qui sont les plus proches des enfants. A la maison, elles sont plus dispensatrices des traitements et d’éducation. Les femmes sont aussi porteuses d’avenir et génitrices. “Ce sont les femmes qui conduisent nos enfants au centre, à la maternité. Alors, ce sont ces personnes qui sont beaucoup plus impliquées dans la vaccination”, a-t-elle martelé.
Le satisfecit des participantes
Au terme de cette formation, les participantes ont indiqué avoir reçu des informations nécessaires pour arrêter la propagation de la polio et se sont engagées à être les apôtres du bon évangile de la riposte contre cette pathologie.
“Grâce à cette formation, nous sommes devenues des formatrices. Notre rôle, c’est d’aller restituer tout ce que nous avons eu comme enseignement auprès des parents, enseignants et élèves pour montrer les méfaits de cette maladie dans notre pays en général et en particulier à Kinshasa”, a déclaré la préfète des études à l’Institut techniques agricole de Mombele, Odile Puludisu.
Quant à la conseillère principale de la sous division de Lemba 1, Riphine Lusakumu Basilua, elle sort de cette formation engagée pour contrer la polio.” Je sors avec une détermination formidable. Nous devons lutter contre la polio en RDC car en 2017, nous avons eu 1066 enfants atteints et 918 sont paralysés toute la vie et d’autres sont morts. Nous sommes obligés d’éradiquer cette maladie parce qu’on risque d’avoir des problèmes sérieux si nous ne luttons pas et si nous ne sommes pas éveillés. Nous sommes obligés d’aller éveiller les parents et les élèves à tout moment. Nous devons les sensibiliser. On doit toujours parler de cette maladie”, a-t-elle conclu.
Prince Yassa