Lutte contre le VIH/SIDA, Ange Mavula : « L’Etat congolais est absent dans le fonctionnement des Ong alors que les appuis des partenaires diminuent…»

Le secrétaire exécutif national de l’Ong UCOP +,  Ange Mavula, activiste et expert en renforcement des systèmes communautaires, déplore l’absence de l’Etat congolais  dans le fonctionnement des Ong.

En marge de la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre cette pandémie, le 1er décembre,  dont le thème met en exergue le rôle des communautés dans la lutte contre cette pandémie, qui est du type généralisé  avec un taux de prévalence de 1,2%, le secrétaire exécutif de l’UCOP + exhorte l’Etat congolais à s’assumer, à s’approprier cette lutte.

«  Ce sont les partenaires extérieurs qui viennent en appui aux Ong dans le cadre de la lutte contre cette pandémie (…)  Les Ong en Rdc ne fonctionnent que sous le financement des partenaires extérieurs.  Aucun financement, ni dotation de l’État congolais », a-t-il fait remarquer d’un ton monté appelant  de tous ses vœux au changement.

 

Les appuis des partenaires diminuent chaque année…

 

En attendant justement que le gouvernement s’approprie cette lutte, UCOP +, cette Ong sous-récipiendaire du Fonds Mondial sur les aspects communautaires, alerte sur la diminution des fonds de la part des bailleurs. Une situation qui se justifie, parce que la plupart de ces pays donateurs se retrouvent eux-mêmes aussi en difficulté, souvent causé par les guerres.

«  Les appuis des partenaires diminuent chaque année, et viennent avec beaucoup d’exigences. Ils sont sensés venir en complément de l’appui de l’État, et comme cet appui de l’État est minoritaire, leurs priorités priment ; le principe de la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit », a fait remarquer Ange Mavula, avant d’ajouter ceci : « Il faut avouer que l’appui de l’État congolais n’est pas significatif. Normalement c’est lui qui devrait donner le gros, mais c’est le contraire ; logique inversée ! Aujourd’hui sur le terrain, les Ong sont beaucoup plus présentes que l’Etat lui-même. Ce qui devrait l’interpeller et l’obliger à être conséquent à l’égard des Ong, qui sont ses partenaires ».  C’était avant de souligner ceci : « Nous sommes le pont entre les communautés et les programmes de l’État ; là où l’État n’arrive pas, nous sommes bien présent ».

 

La  communauté devra prendre la relève…

                                                     

« C’est bien réfléchi maintenant que les partenaires se retirent petit à petit, c’est la communauté qui prendra le relais. C’est ça qui va consolider l’appropriation », a réagi le secrétaire exécutif national de UCOP +, qui a estimé que la thématique, retenue dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale contre le VIH/SIDA, renforce le rôle des communautés. Et l’Etat congolais, souligne-t-il, devra s’en rendre compte afin de soutenir le travail des Ong dans la lutte contre la pandémie du VIH/SIDA.

«  Confier le leadership aux communautés », tel le thème retenu pour cette grande fête de la Jms, qui coïncide avec les 40 ans d’existence du virus du VIH. Pas encore des médicaments. Cependant, des progrès sont énormes. Des grands pas ont été faits notamment dans la prise en charge médicale même s’il y a encore plusieurs autres défis à relever.

La stratégie 95%,95%,95% du Programme commun des Nations unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA)  s’avère actuellement comme le socle de cette vision mondiale d’éliminer cette maladie. Il en est de même de l’Alliance globale pour l’élimination du VIH/SIDA pédiatrique d’ici à 2030.

A ces deux stratégies mondiales, il faut une bonne volonté politique pour réellement arriver à renverser la tendance.

 

Prince Yassa