Marche de l’opposition : Les Kinois pas intéressés
Les Kinois disent ne pas être intéressés par la marche projetée demain mercredi 27 décembre 2023 par une frange de l’opposition. Cette marche avait pour but de contester les résultats des élections en cours de compilation par la CENI. Réagissant dans les rues de Kinshasa, nombreux sont ceux qui ont jugé cette démarche inopportune.
Dans les rues de Kinshasa, c’est la publication partielle des résultats de l’élection présidentielle du 20 décembre par la commission électorale nationale indépendante qui domine les débats. Les Kinois suivent avec attention la CENI qui égrène les résultats du vote circonscription électorale par circonscription. Ces résultats sont encore partiels et ne représentent même pas 20% du vote total. Dans la foulée, une frange de l’opposition a lancé un appel à manifester ce mercredi. Une démarche qualifiée d’anti-constitutionnelle par cet homme.
« En démocratie les marches sont permises, c’est ce que je peux dire, mais pour l’instant là, je ne vois pas l’opportunité de cette marche. Donc qu’ils prennent leur mal en patience, qu’ils attendent à la fin de la proclamation. Mais sinon s’ils veulent le faire, il y a des canaux appropriés. Aussi le gouvernement de la RDC, pas seulement le gouverneur de la ville ne va pas leur donner cette opportunité parce qu’il doit protéger la population. On n’a pas besoin de bain de sang de la population. Nous voulons garder notre peuple, que le meilleur gagne. Qu’ils donnent l’occasion à la CENI de continuer à proclamer les résultats parce qu’ils avaient demandé que la proclamation soit faite bureau de vote par bureau de vote», indique Bally Georges, habitant de Kinshasa.
La loi électorale prévoit des canaux légaux de protestation des résultats. Black Watuzola, enseignant dans une école de Kinshasa invite les opposants lésés à confronter les résultats partiels publiés par la CENI avec les Procès-verbaux signés par leurs témoins sur terrain.
La CENI a reconnu avoir éprouvé certaines difficultés dans l’organisation des scrutins du 20 décembre. Cependant, selon plusieurs missions d’observations, ces difficultés ne sont pas de nature à impacter sur les résultats du vote. C’est aussi le point de vue de Black Watuzola, enseignant dans une école de Kinshasa.
« Nous pensons que les élections ont été bel et bien passées. Sauf que dans tous les pays du monde, les irrégularités ça ne manquent pas. Même aux Usa et partout ailleurs en Europe ou chez les occidentaux d’une manière particulière il y a eu toujours des irrégularités. Parce que ces élections ont eu lieu avec la machine, la machine a toujours des imperfections. Mais sauf qu’il y a eu des témoins sur terrain et des témoins peuvent aussi témoigner à leur tour qu’ils ont trouvé les candidats qui ont été choisis. Et moi je pense que de manière scientifique, de manière stricte et de manière beaucoup plus large si nous voulons l’être, nous ne pouvons pas organiser les oppositions parce que ça ne vaut pas la peine», dit-il.
C’est le 20 décembre que la population congolaise en âge de voter est allée aux urnes. La compilation des résultats issus de ce vote est en cours à la commission électorale nationale indépendante. C’est en cette même période que l’opposition a choisi pour lancer la protestation. Ce diamantaire décourage la population à soutenir une telle démarche.
« Ils doivent aller revendiquer après la publication des résultats, dans des instances appropriées, avant la publication leur démarche ne tient pas la route, et moi j’invite tous les congolais de ne pas soutenir cette initiative en boycottant cette marche», souligne Éric Lubaleji, Diamantaire.
La loi électorale prévoit des canaux légaux de protestation des résultats. Il est donc important de privilégier ces canaux et éviter au pays des troubles qui peuvent impacter sur le quotidien de la population. C’est ce que pense Célestin, un artiste.
« Je suis satisfait que la CENI puisse respecter le calendrier électoral, vous savez dans notre pays nous avons les habitudes que chaque fois qu’on arrive proche des élections, on a toujours tendance prolonger, et cela va faire que le gouvernement ou l’institution président de la République puisse tomber dans le glissement, alors cela ne va pas favoriser le climat dans notre pays, vous savez que nous sommes une jeune démocratie, on est en train de se rechercher comment se retrouver pour que notre population puisse avoir de quoi manger, alors nous n’avons pas de temps», pense Célestin Mutambayi
Cinq candidats à l’élection présidentielle du 20 décembre, dont Martin Fayulu et Dénis mukwege, ont informé le gouverneur de Kinshasa de leur intention d’organiser une marche mercredi pour protester contre les conditions dans lesquelles s’est tenu le scrutin du 20 décembre.
Lors d’un échange avec la presse ce mardi à Kinshasa, le Vice-premier ministre et ministre de l’intérieur a annoncé que le gouvernement n’autorisera pas cette manifestation. Il appelle les opposants à attendre la publication des résultats provisoires par la CENI.
Avec l’ACP