Mary MacKillop, une sainte au service des plus démunis 

Après deux semaines d’interruption liées à la convalescence du Pape François après son hospitalisation, et avant la pause estivale, la dernière audience générale de ce premier semestre était consacrée à Sainte Marie de la Croix, ou Mary MacKillop, la première sainte australienne béatifiée par le Pape saint Jean-Paul II puis canonisée par Benoit XVI.

Mère Marie de la Croix est donc l’un des témoins de la foi que François a désiré mettre en lumière dans cette série de catéchèses sur le zèle apostolique. La religieuse de la deuxième moitié du 19e siècle a fondé la communauté des sœurs de Saint-Joseph du Sacré-Cœur, parmi les plus importantes aujourd’hui encore dans son pays, l’Australie. Cette femme « extraordinaire » pour François, «a consacré sa vie à la formation intellectuelle et religieuse des pauvres dans les régions rurales».

Fille d’immigrés écossais, Mary MacKillop nait à Melbourne le 15 janvier 1842. Jeune, elle a entendu un appel à servir le Christ et à témoigner. « Mary était convaincue qu’elle aussi était envoyée pour répandre la Bonne Nouvelle et attirer d’autres personnes à la rencontre du Dieu vivant », déclare le Saint-Père, ajoutant: «Elle comprit que le meilleur moyen d’y parvenir était à travers l’éducation des jeunes, considérant que l’éducation catholique est une forme d’évangélisation». Elle s’est cependant caractérisée par son souci des pauvres et des marginalisés. Mary MacKillop se rendait ainsi «là où d’autres ne voulaient pas ou ne pouvaient pas aller». François s’attarde sur cette attention chrétienne particulière envers les pauvres: «On ne peut pas avancer dans la sainteté si on ne se consacre pas aussi à eux, d’une manière ou d’une autre. […] Ils sont la présence du Seigneur, ceux qui ont besoin de l’aide du Seigneur».

L’éducation au service du développement intégral

Âgée de 24 ans à peine, elle ouvre une première école dans une petite banlieue; d’autres ont suivi dans des communautés rurales en Australie et en Nouvelle Zélande. Elle est convaincue «que le but de l’éducation est le développement intégral de la personne», «et que cela exige sagesse, patience et charité de la part de chaque enseignant».

François commente cette conviction de Mère Marie de la Croix: «L’éducation, dit-il, ne consiste pas à remplir la tête d’idées, mais à accompagner et à encourager les étudiants sur le chemin de la croissance humaine et spirituelle». Cet accompagnement passe par le témoignage de l’amitié avec le Christ, qui «élargit le cœur et rend la vie plus humaine».

Une perspective toujours actuelle, estime le Pape, au moment où «nous ressentons le besoin d’un “pacte éducatif” capable d’unir les familles, les écoles et la société dans son ensemble».

Aider les pauvres coûte que coûte et Dieu pourvoira

Mary MacKillop s’est également consacrée à annoncer l’évangile aux plus démunis. Elle leur a consacré une importante partie de sa vie terrestre en créant des œuvres caritatives, dont la “Maison de la Providence” à Adélaïde, destinée à l’accueil des ainés des enfants abandonnés. Elle a porté son projet au milieu de nombreuses difficultés matérielles, mais toujours avec la ferme conviction que «dans toutes les situations, Dieu pourvoyait».

Affaiblie par une santé fragile, elle a confié un jour à l’une de ses sœurs avoir appris à aimer la Croix. «Elle n’a pas baissé les bras dans les moments d’épreuve et d’obscurité» observe François, en soulignant que comme tous les saints, Mère Marie a elle aussi «rencontré de l’opposition, même au sein de l’Église», mais elle ne s’est pas laissée entraîner vers le découragement. Au contraire, l’exemple de Mary MacKillop est une invitation «à être un ferment de l’Évangile dans nos sociétés en mutation rapide». Mary MacKillop est un «exemple» pour les parents, les enseignants, les catéchistes et tous les éducateurs qui œuvrent «pour le bien des jeunes», et «pour un avenir plus humain et plein d’espérance».