Maussade et vaporeux temps !
La tripartite, tant attendue entre le Congolais Félix Tshisekedi, le Rwandais Paul Kagame et l’Angolais João Lourenço, qui devait se tenir, dimanche 15 décembre à Luanda, pour tenter de résoudre la crise dans l’Est de la RDC, a été rembarrée. L’un des acteurs, le « chouchou » des grands de ce monde, a fait cuver la salive du Congolais Félix-Antoine Tshisekedi et de l’Angolais João Lourenço, en brillant par une absence inouïe et révoltante. Il les a complétement snobés, sans que les « Services », à quelque niveau qui soit, n’aient anticipé de prévenir Fatshi. Soit !
Certes, Kagame a des idées derrières sa tête. Certes, il pense mieux faire en circuitant Kinshasa Politique et Luanda Facilitateur. Certes, les ingrédients étaient réunis pour que Le Quotidien, votre journal, ait déjà pressenti, dénoncé et alerté que cette rencontre accoucherait d’une souris. Mais, il n’en fallait pas autant, osons-nous le dire, faire croire à l’opinion, avec assurances observées à Kinshasa politique et diplomatique, que cette rencontre aboutirait bel et bien à un compromis.
Les signes avant-coureurs ne trompaient pas. Pensant mieux jouer que Félix Tshisekedi et son Kinshasa, Kagame et son Rwanda, qui se sont armés des conditions on ne peut plus sadiques et sataniques, tentaient depuis longtemps d’obstétriquer Kinshasa pour lui faire avaler des couleuvres. Ce que Kinshasa n’a pas vu. Aujourd’hui encore, pousser Kinshasa à accepter aussi facilement de « dialoguer avec le mouvement rebelle M23 », sachant bien que cette offre serait catégoriquement rejetée par les ouailles diplomatiques de Félix Tshisekedi, Kagame a réussi à faire tomber les négociations et l’envoyer dans l’impasse. Dès lors, l’avenir est nuageux, le temps sale et maussade, le blocage réel, comme l’avait prédit et pressenti Le Quotidien.
Dimanche 15 décembre étant déjà passé avec son scenario d’échec, à moins que le négociateur João Lourenço soit conséquent pour amener la RDC et le Rwanda à trouver une position concertée, le risque d’intensification des combats, de la crise, est bel et bien réel sur le terrain. L’intransigeance de Kinshasa politique étant fondée, à ne pas se diriger sur ce chemin rocailleux de négociations, du moins pour l’instant, avec le mouvement rebelle M23 parrainé par le Rwanda, il faut prendre au sérieux la carte de mauvaise foi de Kigali qui a opté de fragiliser davantage les espoirs d’une paix durable dans l’Est de la RDC.
Dans l’entretemps, la rébellion, soutenue militairement par le Rwanda, renforce son arsenal en effectifs et matériels dans plusieurs zones du Nord-Kivu. Luanda du 15 décembre passé, l’absence d’accord de paix entre la RDC et le Rwanda va davantage exacerber les tensions entre les deux pays, dont les relations se sont considérablement détériorées au cours des deux dernières années.
Pendant ce temps, les populations congolaises continuent à payer le lourd tribut, alors que Kagame et ses populations se la coulent douce, « fiers et contents » de voir l’Est de la RDC croupir dans un temps nuageux et maussade.
Mais, c’est pour combien de temps ?
Willy Kilapi