Message insolite : ‘On ne sauvera le Congo qu’en 2028’ ! En attendant, le peuple n’a qu’à se débrouiller avec le régime Udps/Usn !

Récupérée par les forces politiques et sociales déterminées à rejeter tout schéma menant au dialogue, la rengaine _” Bolamba, bolia, tokoya kuna te_” incite à se demander si l’Opposition, la Résistance et la Société civile ont résolu de donner feu vert au régime Udps/Usn feu vert pour faire ce qu’il lui plaît jusqu’en 2028 ! Si tel est le cas, la conséquence logique se devine : leurs critiques, observations, recommandations etc. seront décrétées sans objet au cours de ce quinquennat !

La situation actuelle rappelle aux Congolais deux initiatives lancées la première en 1998 par Laurent-Désiré Kabila, la seconde en 2013 par Joseph Kabila. Quand il avait vu Paul Kagame utiliser le Rcd pour couvrir la deuxième agression, Mzee avait lancé un appel à la cohésion nationale ignoré par plusieurs Mobutistes pour avoir été malmenés en 1997. L’Opposition de l’époque, pilotée par l’Udps, l’avait laissé se débrouiller avec ses “amis” de l’ex-Adfl. On connaît la suite. En 2013, voyant Paul Kagame utiliser le M23, Joseph Kabila avait lancé le même type d’initiative.

La même Opposition, toujours sous le leadership de l’Udps, l’avait laissé se débrouiller avec ses “amis” de l’Afdl devenue successivement Rcd, Cndp, M23. Jamais deux sans trois, aujourd’hui, Paul Kagame utilise encore le M23, rejeton du M23 de 2012-2013, du Cndp, du Rcd et de l’Afdl. Cette fois, ironie du sort, c’est l’Udps qui est aux affaires. Félix Tshisekedi – son Autorité morale, pardon sa Haute Autorité de Référence (sic) – n’imite pas ses prédécesseurs. Il s’abstient de lancer un appel à la cohésion nationale. Il y a fait juste allusion avant de refermer les portes…

Apprendre à faire attention à l’usage des mots

Après avoir tourné en dérision l’Opposition actuelle au point de la qualifier de “pete-pete” (faible ou molle comparée à la sienne qui faisait “trembler” le Pouvoir), Félix Tshisekedi aurait-il refilé la tâche à Martin Fayulu pour battre le rappel des troupes ? C’est ce que laisse entendre la rumeur.

Si tel est le cas, Félix Tshisekedi commet une faute grave. En effet, il n’est pas sans savoir que le président de l’Ecidé n’a presque plus d’aura sur la population congolaise. C’est sous son mandat qu’il a fait le score le plus catastrophique de sa vie en recueillant 4,92 % des voix contre 34 % en 2018, même s’il se raconte qu’il avait gagné avec 61 % !

A la limite, pour son appel à la cohésion nationale via le dialogue – passage obligé pour y parvenir – le chef de l’Etat aurait dû s’en remettre aux confessions religieuses. Mais, là, les deux organisations religieuses crédibles en la matière (Cenco pour les Catholiques et ECC pour les Protestants), n’ont pas oublié le rôle négatif qu’on a fait jouer aux Kimbanguistes, aux Églises du Réveil et aux Églises indépendantes pour les écarter du dernier cycle électoral. D’ailleurs, en révélant dans son interview du 6 août 2024 l’échange qu’il a eu avec une délégation de la Cenco, Félix Tshisekedi a conscience d’avoir mis mal à l’aise les Catholiques. On ne voit pas les Protestants se substituer à leurs compagnons d’infortune.

Les chances en interne étant réduites, il en est de même d’une initiative en externe.

On devrait apprendre, ici, à faire attention à l’usage des mots. Tous les partenaires impliqués directement ou indirectement dans le Processus de Luanda préconisent la solution négociée entre deux États. Mais, dans leurs faits et gestes, il se dégage l’impression d’une solution politique globale en RDC.

Or là, Félix Tshisekedi a hermétiquement fermé la porte des négociations avec les “terroristes” du M23/AFC !

Résultat : il n’a pas à sa portée une autre personne pour concrétiser l’initiative de la cohésion nationale que lui-même !

A Félix Tshisekedi et aux siens un seul choix

La question, dès cet instant, est de savoir ce que va devenir le Congo. Car, s’il faut entendre et comprendre certains protagonistes – et non des moindres – le régime Udps/Usn n’a qu’à se débrouiller, quitte à tenir le coup jusqu’en 2028 s’il en a la capacité.

En d’autres termes, il est laissé à Félix Tshisekedi et aux siens le choix :

-soit de se démettre (s’il ne parvient pas à redresser la situation politique, diplomatique, sécuritaire, économique et sociale)

-soit de résister (et au besoin sombrer ou, pourquoi pas ? réaliser le miracle de la remontanda !).

Nullement besoin d’intermédiaire

Évidemment, personne n’est dupe : les perspectives de “remontanda” relevant du miracle, celles de la dégradation de la situation générale sont avérées. D’où cette interpellation : va-t-on laisser les choses se gâter?

Sont compris dans ce “On-là” Félix Tshisekedi, son régime, son parti et sa plateforme politiques, mais aussi l’Opposition toutes tendances confondues, la Résistance et la Société civile !

Quand on entend certains acteurs politiques récupérer à leur compte la rengaine _”Bolamba, bolia, tokoya kuna te_”, c’est comme s’ils disaient au peuple congolais de se débrouiller avec le régime Udps/Usn. C’est comme si on consommait l’infraction de “non assistance à personne en danger”.

Et comment !

On ne le souhaite pas, mais imaginons seulement que de façon brusque on apprenne l’incapacité physique du chef de l’État d’exercer sa fonction !

Serait-ce à ce moment-là qu’on brandira l’argument de l’échéance 2028 ?

On est dans une période où l’égocentrisme est à exclure de la réflexion en rapport avec l’état de la Nation.

Et, pour la énième fois, n’en déplaise aux objecteurs de la 25ème heure, c’est à Félix Tshisekedi, en sa qualité de Président de la République, de s’assumer.

Pour l’heure, il n’a nullement besoin d’intermédiaire, et surtout pas d’entremetteur, pour faire ce que tout le monde attend de lui : lancer l’appel à la cohésion nationale !

Libre à lui de s’inspirer ou non de L’Os de Mor Lame, conte écrit par Birago Diop.

Sa version congolaise est… “Kapwepwe…” !

Omer Nsongo die Lema