Mukoko Samba le Réformateur !1
Nul n’ignore le rôle que joue le secteur informel dans les Etats dits du « Tiers-Monde », terme non approprié mais emprunté pour le besoin de la cause. Mieux que dans les Etats industrialisés, en Afrique sub-saharienne, ce secteur crée des opportunités économiques qui contribuent à la richesse nationale ainsi qu’à la création d’emplois et d’activités créatrices de revenu, au profit de diverses catégories sociales, mais qui échappe au contrôle étatique. En définitive, l’économie informelle se présente comme l’ensemble des activités productrices de biens et services qui échappent aux services de régulation publique fiscale.
Sur ce volet, les Congolais étant ce qu’ils sont, à la faveur d’une certaine lenteur administrative dans notre pays, ce secteur s’est fortement ancré, au point que l’Etat congolais est désormais loin de maîtriser le flux économico-financier que développe l’informel.
Mais, dès lors que l’une des façons de réduire l’ampleur du désastre consiste à encourager la formalisation des entreprises informelles, Mukoko Samba, ci-devant vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie, a tôt fait de comprendre qu’il est grand temps de changer les choses.
Le fait de tourner ses regards, non pas loin du continent, mais en Afrique, en déléguant simultanément deux délégations, l’une au Bénin et l’autre au Sénégal, depuis le 15 septembre de l’année en cours pour une mission de 12 jours, en vue d’échanger sur les ABC de ce secteur informel, cet acte, disais-je démontre à quel point le Patron de l’Economie congolaise a mis le scanner sur le secteur informel de la RDC. Il a compris que pour formaliser l’informel, il doit procéder à la mise en place des mécanismes tendant à assurer une communication optimale tournée vers les bénéficiaires, instaurer des allègements fiscaux ainsi que accroître des mesures incitatives pour attirer le plus grand nombre d’acteurs dudit secteur. Bref, quitter l’informel vers le formel.
Par cette vision, Mukoko Samba tend à reformer le secteur. Mais pour y parvenir, il entend disposer au profit de la République Démocratique du Congo, des béquilles qui ne proviendraient pas des institutions internationales, de Bretton Wood, mais de africains qui sont aussi alertes et outillés.
Les différentes délégations au Bénin et au Sénégal, leur retour au pays servira à transmettre au Réformateur Mukoko Samba la quintessence des enseignements reçus afin de les calquer au modèle RDC. En un mots comme en mille, ces informations récoltées par les délégations mandatées par le V.P.M à l’Economie Nationale n’auront comme finalité, les adapter au modèle de la République Démocratique du Congo pour parvenir à offrir plus d’emplois au peuple congolais, la création d’emplois étant l’un des six engagements du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi et pour lequel le Gouvernement Suminwa travaille d’arrache-pied.
Et ça, le Réformateur Mukoko Samba l’a vu venir et il le sait. Il le fera bien.
Willy Kilapi