Mzee L. Kabila héros-éjecteur de la monocratie despotique et prédatrice Zairo-Mobutiste deshumanisante (La reconceptualisation d’un révolutionnaire précurseur de la reconstruction républicaine de la Rdc) Extrait de l’introduction du Tome II de l’essai (inédit) intitulé L’ESPRIT DU POUVOIR ET LE POUVOIR DE L’ESPRIT EN RDC (en trois Tome)
Laurent D. Kabila et Joseph Kabila incarnent en substance deux moments et deux événements restructurant, mais dans une même phase historique. Ils se lient et se nourrissent en compréhensibilité et en portée mutationnelle : la révolution éjectant la monarchie absolue zaïroise, la reconstruction réinventrice de l’Etat Congolais moderne, et l’alternance historique au sommet de l’Etat après 58 ans d’indépendance. Trois accomplissements, jadis inimaginables. Ils ont replacé la RDC sur les rails de sa destinée démocratique et républicaine. La trame analytique porte sur une disjonction de la périodicité au plan des systèmes politiques. Il s’agit de la rupture entre l’ère de l’absolutisme féodo-césariste sous le Président Mobutu le Roi du Zaïre, à la dispensation révolutionnaire ayant mené vers la démocratisation régénérative ayant produit l’alternance politique. Cet étalement est aussi justifié par les impacts distinctifs de ces deux aires, leurs mouvements historico-politiques aussi bien que leurs effets tant sur la formation de notre Etre et notre conscience collective que sur la structuration de notre société. Il s’agit de l’âge de la vassalisation du peuple dans l’ex-zaïre et celui de la reconstruction de la Res Publica, comme lieu des possibilités d’éclosion intégrale des citoyens. L’ère célébrée est encapsulée dans la matérialisation du projet de la démocratie pluraliste lancée en 1960, répudiée pendant 32 ans de l’absolutisme zaïrois, et implémenté durablement de 2001 à 2018.
1. La monocratie absolutiste Zairo-Mobutiste et sa déformation de la substance ontologico-politique congolaise : La formation d’une Zairianite politique
Force est de rappeler que la monarchie ou la monocratie absolue, sous le Marechal Mobutu « Roi du Zaïre », après avoir réalisé des progrès indéniables comme expliqué dans le Tome I, a produit des contradictions-contractions ruineuses. Les prouesses de la pacification, la réunification, l’élan de la modernisation infrastructurelle dans les années 1965-1978, et le prestigieux éclat du Zaïre en Afrique et dans le monde, se noyèrent dans l’abysse de la dévastation économique et sociale des années 1980-1996. La démocratisation lancée en 1990, avec une transition chaotique, se noya aussi dans les querelles politiciennes infécondes. Il en résulta l’unique « Guerre Mondiale Africaine » de 1996 à 2003. Le Tome I conceptualise cette ère comme celle de la pratique cristallisant l’Esprit du pouvoir monocratique. Cet Esprit est aussi cerné comme étant à la fois le produit et l’expression du mental prérépublicain Zaïrois. Celui-ci est porté tant par les politiciens que par la société dans sa psyché, sa matrice cognitive appelée « Arch-Esprit » et ses protocoles profonds. Dans le Tome I, Il a été expliqué que cet Esprit du pouvoir monocratique porte une mixture d’éléments de l’entendement et la pratique du pouvoir traditionnel avec l’intériorisation de la praxis de l’imperium contemporain sous la colonisation. Il a formé et formaté une substance cognitive politique devenue un puissant logiciel de l’opérationnalité du pouvoir dans la société ex-zaïroise. C’est sous le système politique monarchique absolu de l’ex-zaïre, pendant 32 ans, que cet Esprit du pouvoir monocratique s’est cristallisé dans la conscience collective. Par le phénomène de la socialisation politique, l’Esprit du pouvoir monocratique zaïrois a été promu, enrichi, et injecté dans l’Etre tant des gouvernants que des gouvernés. Opérant au niveau conscient et inconscient, il est une des causalités premières de la récurrence de nos contradictions-contractions politiques et sociétales.
L’ère de la monarchie absolue Zaïroise était une époque de l’obscurantisme. Un âge d’enfoncement dans la déraison politique. Une phase de l’histoire où le projet initial de la construction d’un Etat Républicain et démocratique avait été abandonné au profit de la matérialisation des fantasmes des colonisés. Devenir les nouveaux maitres du Congo, dominateurs, propriétaires des biens (grâce à la Zaïrianisation) et des populations, était leur « obsession du pouvoir ». Elle a été rationalisée par une élite politique porteuse d’une intelligence instrumentale. Et comme dans les monarchies absolues, le pouvoir obscurcissant la raison fut promu et diffusé dans toute la société, avec un président « divinisé, adoré » et ses courtisans-militants vautrant dans le luxe insolent satisfaisant une fixation fantasmagorique. Cette monarchie absolue a produit un Etre Zaïrois essentiellement dénormativisé. C’est-à-dire un être allergique à la logique, à l’esthétique, et à l’épistémique. C’est un processus de « zaïrianisation ontologique et anthropologique », dont les Congolais sont inconscients. Et comme expliqué dans l’introduction du Tome I, le Président J. Kabila s’est rendu compte de cette « zairianité » des Congolais. Et c’est la raison pour laquelle il a affirmé, avec sincérité et humilité, qu’il regrette de ne pas avoir transformé les Zaïrois en Congolais.
Ainsi, une majeure portion des élites de cette ère, tant politiques, universitaires, militaires, et économiques, voire ecclésiastiques, se distinguèrent par la discursivité d’une rationalité superficielle et incantatoire, sur fond des comportements politiques et sociétaux généralement déviants. C’est pourquoi dans cette dispensation-là, les contradictions politiques récurrentes, sont comme une seconde nature des Congolais, encore porteur de l’Esprit du pouvoir zaïroitique.
Comme relevé dans la conclusion du Tome I, la libération authentique, la transformation substantielle et le développement durable de la RDC impliquent donc, dans l’optique de cet essai, un exorcisme de cet Esprit du pouvoir monocratique et une purge totale du mental pré-républicain. La RDC a un besoin urgent, mais incompris par des pseudo-élites sous-développées porteuses de la fausse conscience, de la libération de cet Etre ontologique zairianisé. L’émergence des élites ou leaders transformationnels, porteurs de l’Esprit Républicain de rationalité, d’éthique et d’esthétique, et d’élévation épistémique nationale, est la condition ultime pour y arriver. La conclusion du Tome I propose un mouvement intellectuel et existentiel général de la transsubstantiation Congolaise. Sa finalité développementale holistique ainsi que les modalités de sa matérialisation y sont aussi définies.
2. Mzee L. Kabila la vaillance politique pour la restauration de la République polyarchique
Sous cette lumière, le Tome II se penche sur la période de 1997 à 2020. Cette dispensation s’impose dans sa conceptualisation comme une nouvelle phase de notre histoire post-monarchique, porteuse de l’impulsion révolutionnaire et consociative. Elle est l’âge de la relance du projet de la transformation démocratique et républicaine répudié de 1965 à 1990, que trois générations de politiciens ont échoué de matérialiser de 1960 à 1997. Une époque nouvelle où « l’Esprit Révolutionnaire » apporté par L. Kabila, impliquant une mutation substantielle de l’Etre et de la société, a évolué en Esprit révolutionnaire consociatif. Réaliste et intégrateur au pouvoir, cet Esprit politique nouveau en RDC a été déployé en faveur des avancées de la construction de l’Etat républicain, la démocratisation et de l’émergence économique.
Comme démontré dans cet essai, l’Esprit Révolutionnaire de Laurent Kabila, d’essence Lumumbiste des années 1960, a opéré avec un certain dogmatisme politique et économique. Alors que cet Esprit était indispensable pour le processus révolutionnaire de la libération des griffes de la monocratie absolue, son opérationnalisation politique et économique ont produit des contradictions-contractions par rapport aux données systémiques de la libéralisation politique déjà en cours et l’enracinement de l’ex-Zaïre dans une économie du marché. L’accession de Joseph Kabila Kabange aux commandes de l’Etat ouvre un moment catalytique, par le déploiement de la puissance reconstructive de L’Esprit Révolutionnaire consociatif (théorisé dans la démocratie consociationnelle dont quelques pans sont éclairés ci-dessous). Il s’agit de l’Esprit du pouvoir comme puissance de cognition-praxis politique de rupture, d’essence extérieure à un système politique donné. Cette conscience politique de source exogène vient déclencher un élan novateur de la refondation de la nation, de la reconstruction de l’Etat, par un nationalisme intégrateur, pragmatique et mobilisateur en faveur des accomplissements architectoniques. Ce nouvel Esprit politique est parvenu à mobiliser les congolais pour des accomplissements architectoniques, en dépit des différences idéologiques, des querelles politiciennes et des divisions tribales. C’est la puissance d’un Esprit élevé, porteur d’une faculté psychique et d’un intellect pragmatique, de transcendance de l’ego, des pulsions primaires d’anéantissement des autres et de flamboyance matérielle. Un Esprit politique en altitude, audessus des torrents des injures furibondes, des calomnies, des dénigrements, pendant 18 ans, pour unir les Congolais dans une œuvre commune de la reconstruction multi-systémique. C’est aussi le pouvoir de la grandeur d’âme politique ayant rendu possible l’opérationnalisation d’une consociation ou un système polyarchique (le pouvoir partagé) capable de réaliser la démocratisation génératrice de l’alternance et les avancées durables vers l’émergence. Deux défis que les élites politiques de trois générations échouèrent de réaliser pendant plus de quatre décennies.
Cette nouvelle ère refondatrice du Congo postcolonial est véritablement celle des accomplissements absolument inimaginables dans les années 1990 : la réalisation de la démocratisation pluraliste avec trois cycles électoraux, le placement de la RDC sur la piste de l’émergence et l’alternance au pacifique au sommet de l’Etat. Et cela dans un pays qui avait été plongé dans l’unique Guerre Mondiale Africaine avec un Etat totalement en faillite et disloqué en 1997. Les prouesses réalisées sont d’une double portée historique et politiquement restructurant. Malheureusement certains Congolais prennent toutes ces prouesses historiques nationales à la légère. Même ceux qui ont bénéficié de ces accomplissements pour accéder au pouvoir en y trouvant un Etat fonctionnel, les nient avec mépris. Dans la société congolaise on entend aussi l’affirmation désinvolte selon laquelle il n’y a eu aucune reconstruction de 1997 à 2018. Une société souffrant d’une conscience historique altérée par le discours négationniste politicien – pour sublimer un illusoire messie politique. Ainsi donc, après l’effervescence de l’accession au pouvoir par l’alternance en 2019, les nihilistes tant dans la société que dans l’arène politique pensent et font croire que toute l’histoire de la RDC commence avec le nouveau régime de 2019. La pathologie de l’amnésie politique a obscurci la mémoire des sacrifices consentis et des défis titanesques relevés jusqu’en 2018. Année où le monde qui s’attendait à l’apocalypse en RDC, s’est réveillé au rythme jovial des élections pacifiques et l’alternance civilisée du pouvoir après 58 ans d’indépendance.
3. Un regard poststructuraliste : L’âge de l’esprit politique révolutionnaire consociatif
Sous la lumière de la problématique esquissée ci-haut, la rédaction de ce Tome II intitulé « De Laurent D. Kabila, Joseph Kabila : Le Pouvoir de l’Esprit Révolutionnaire et Consociatif » prend une piste poststructuraliste. Il souscrit au principe qu’une société n’est pas condamnée à être ce qu’elle est indéfiniment, comme dans une sentence irrévocable de l’histoire, à cause de sa structuration par son passé. L’effet des occurrences contradictoires produites par le formatage de l’Etre dans une configuration sociale superstructurelle et infrastructurelle produite par une histoire, peut bien être raboté, si pas éliminé, entre autres facteurs, par l’irruption d’un Esprit différent de celui qui prédomine dans ladite société. C’est pourquoi, ce Tome II propose un regard sur l’impact d’un Eprit exogène à la structuration mentale politique zaïroise, sur ce segment de notre histoire. Comme indiqué dans le Tome I, en se référant à l’imaginaire linguistique de Kinshasa, l’Esprit est compris ici dans le sens usité de « Esprit ya bien » ou encore, sont antithèse « Esprit Mokaleba ». C’est-à-dire un « bon Esprit » qui apporte un bénéfice et change une situation ou un « Esprit Maléfique » qui vient détruire. Or dans le cas de L. Kabila et de J. Kabila qui ont trouvé le Congo dans les ruines de la monarchie absolue zaïroise, leur dispensation a restauré l’unité nationale, lancé la refondation de l’Etat, et surtout produit la démocratie et la relance économique plus performante et plus durable, que trois générations de politiciens échouèrent de réaliser. Cet essai se construit sur l’axiome de leur Esprit indubitablement éjecteur et refondateur. Ce Tome II porte dans sa teneur la thèse de la puissance de l’Esprit Révolutionnaire ayant fait preuve de vaillance politique guerrière pour accepter de conduire une entreprise militaro-politique, dans un contexte d’immenses risques et incertitudes. Et cela dans la finalité de déraciner la monarchie absolue du Zaïre en faveur d’un système politique démocratique républicain. A cet égard, cet essai argumente qu’après l’assassinat du Président L. Kabila, le nouveau Président J. Kabila, porteur d’une double socialisation politique révolutionnaire dès sa tendre enfance dans les maquis de Hewa Bora, et ensuite de la philosophie et la praxis politique intégrative Tanzanienne de l’illustre « Mwalimu Nyerere », a actionné une orientation consociative de l’exercice du pouvoir. L’essai compte démontrer que J.Kabila équipé d’un nationalisme pragmatique et intégrateur, sans perdre sa quintessence révolutionnaire, son Esprit consociatif fut catalytique dans la réalisation de la cohésion politique. Celle-ci s’est révélée indispensable à la prouesse de la rarissime démocratisation reconstructive du paradigme de D. Rustow, tout en donnant à la RDC son troisième positionnement du décollage sur l’échelle de W. Rostow. Sans affirmer que cet Esprit d’essence exogène au système ambiant altéré est d’une catégorie absolument supérieure, cet essai propose d’épingler la différenciation en logique politique, en mentalité et attitude au pouvoir, de Mzee Laurent Désiré Kabila et Joseph Kabila Kabange, par rapport au mode d’entendement et de la praxis du pouvoir ambiants en RDC avec des politiciens pré-républicains, zairianisés. Dans la théorisation servant de base argumentative de l’essai, l’époque de L. Kabila est conceptualisée comme celle du Pouvoir de l’Esprit Révolutionnaire orthodoxe. La dispensation de J. Kabila est captée comme celle du Pouvoir de l’Esprit Révolutionnaire Consociatif porteur d’un nationalisme pragmatique.
Cependant, la perspective psycho-politologique l’essai capte dans la discursivité et la praxis du pouvoir dans la dispensation de l’alternance en 2019-2020, l’impact de l’Esprit Oppositionnel essentiellement réfractaire sur fond de quelques traits de l’Esprit du Pouvoir monocratique d’origine zaïroise. Ce postulat exploratoire est d’autant plus vrai que l’opposition congolaise, avec l’UDPS à sa proue, est de manière générale d’essence Mobutiste. Il va être démontré que c’est une opposition essentiellement réformiste qui, à ses racines, entendait seulement modifier le régime dans lequel elle fut engendrée – un peu comme les Evolués initialement désirèrent simplement plus d’avantages plutôt que la rupture révolutionnaire totale avec la colonisation. Pendant 32 ans les figures de proue de cette opposition ont subi la socialisation politique zaïroise. Les avancées et contradictions-contractions de ces trois régimes sont explorés, leurs causalités captées, leurs faiblesses épinglées, avec une projection des actions correctives possibles.
• Object de l’exploration et ambition épistémique
Cet essai a pour visée première de discerner les facteurs de causalité, dans le prisme psycho-politique, du Pouvoir de l’Esprit Révolutionnaire et consociatif, dans ses différentes versions et opérationnalité, et son impact dans l’impulsion de l’âge de la transformation républicaine et démocratique de la RDC, de 1997 à 2020. Cet objectif n’est pas du tout axé sur le postulat d’un processus impeccable et définitivement réussi. L’effort intellectuel et épistémique se concentre sur la théorisation d’une expérience souffrant de déficit de conceptualisation, rendant sa compréhension tant au Congo qu’à l’extérieure brumeuse. Aussi, cet objectif porte sur la pulvérisation du négationnisme afin de contribuer à la construction d’une conscience historique véridique. Celle-ci est d’une importance absolument vitale car une cognition et une intériorisation véridiques de nos accomplissements sont susceptibles de produire une discursivité et une pratique politique capitalisant ces exploits pour un progrès fulgurant et durable. Comme cela sera démontré, les contradictions-contractions de 2019-2020 découlent d’une cognition psycho-politique fallacieuse.
La visée analytique est le discernement d’une dynamique nouvelle de la Renaissance politique de la RDC, dans cette nouvelle ère fondamentalement impactée de manière architectonique par L. Kabila et J. Kabila. Dans cet optique, la thèse de cet essai est que les deux opérateurs politiques sont d’une même essence Lumumbiste et Révolutionnaire, mais ils ont opérationnalisé le pouvoir avec deux approches politiques différentes. L’une révolutionnaire et orthodoxe porteuse du dogme de « foco». L’autre aussi révolutionnaire, mais consociative et porteuse d’un nationalisme pragmatique-intégrateur et catalyseur en faveur des réalisations collectives réinventrices de la RDC moderne. Le principal argument est que ces deux phases (1997-2001 et 2001-2018) d’une seule ère en continuum étalent le parachèvement de la révolution, corrigeant les ratées de ladite révolution. En d’autres termes, cette nouvelle ère de notre histoire a actionné une dialectique de propulsion au-delà des contradictions de 1997-2001, dans la réalisation de la démocratisation concomitamment avec la reconstruction de l’Etat républicain et de l’économie. Dans cette optique, l’objectif de cet essai s’étend aussi à la production d’une conceptualisation dialectique de notre phénoménologie politique qui transcende les « pris-pour-vrais » populistes et les stéréotypes politiciens. La finalité de ce Tome II est donc de proposer une intelligibilité de différentes expériences politiques de trois régimes de 1997 à 2020, avec des schémas analytiques et explicatifs allant au-delà des approximations journalistiques, des supputations politiciennes et populistes. L’ambition est de permettre au lecteur de cerner, avec un minimum d’objectivité, l’impact de chaque Esprit du pouvoir différent, dans cette époque de 1997-2020, sur les avancées et contradictions de la RDC. Indubitablement, affirmant les imperfections de différents régimes, l’essai cerne les avancées réalisées et leurs contradictions-contractions. Sur base de l’arsenal théorique du prisme psychopolitologique proposé dans le Tome I et dans ce Tome II, l’essai cerne la nature de chaque type d’Esprit du pouvoir dans ces régimes et explique les oscillations politiques et économiques qui leur sont propres. Par rapport à ce deuxième pan de l’objectif de cet essai, force est de souligner que la pathologie sociopolitique négationniste congolaise est l’une des conséquences les plus dévastatrices des distorsions cognitives produites par l’obscurantisme de la monarchie absolue. L’égotisme, la pulsion thanatos de la mort de l’autre (son inexistence par la toute-puissance de ma seule existence) inhérentes au mental pré-républicain socialisé au Zaïre, rendent la vaste majorité de Congolais incapables de voir et d’accepter les autres comme sources même d’un brin
de bien. Comme démontré dans le Tome I, l’égo-narcissisme pré-républicain, et l’incapacité de la vertu de l’altérité (au sens de Mudimbe), font de soi-même la seule incarnation de la vérité, le seul producteur du bien. L’autre, surtout l’adversaire politique (voire les autres, d’une tribu ou d’un groupe politique différent) est l’incarnation du mal. Même lorsqu’il a réalisé un fragment de bien dont la société et soi-même ont bénéficié, inconsciemment, on nie ses réalisations, en se focalisant sur ses déficits, en faveur de l’auto-projection messianique….
(Texte inédit et protégé) Imhotep Kabasu Babu Katulondi Ecrivain et Libre Penseur (Président d’AGIR NEW CONGO, www.agirnewcongo.com)