Nécessité de supprimer ces barrières structurelles qui favorisent la discrimination

Quelques questions quelque peu liées ont été posées. La première vient de Joyce Namugambe de Msnews en Ouganda, qui est celle de savoir : « Comment pouvons-nous aider les personnes vivant avec le VIH à le dire et s’exprimer en toute confiance ? » La seconde question, posée par Byamukama Alozious, de Mama FM en Ouganda, est la suivante : « Qu’en est-il de la stigmatisation accrue des patients séropositifs en Ouganda ? »

Pour l’Ambassadeur Nkengasong, les deux questions sont liées. Je pense qu’il faut tout d’abord reconnaître les progrès que nous avons accomplis dans la déstigmatisation du VIH. Nous devons également reconnaître que certaines pratiques qui ont eu cours et continuent d’avoir cours sur le continent – la loi anti-homosexualité en Ouganda – ne permettent pas aux gens de parler librement de leur sexualité et, bien sûr, dissuadent et font obstacle à la lutte contre le VIH/sida. Nous devons donc supprimer ces barrières structurelles qui favorisent la discrimination, la stigmatisation et l’aliénation, en particulier dans des groupes tels que les LGBTQI – les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et d’autres. Je pense que c’est très important. Cela fait également partie des défis que nous rencontrons dans le domaine du traitement.

Il s’agit donc d’une responsabilité collective, une responsabilité morale de ne pas stigmatiser, criminaliser et discriminer les personnes vivant avec le VIH/sida. Nous ne discriminons pas, nous ne stigmatisons pas les personnes souffrant d’hypertension, de diabète, de maladies cardiovasculaires ou de cancer, alors pourquoi devrions-nous faire de la ségrégation ou de la discrimination à l’égard des personnes atteintes d’une maladie qui peut être guérie. Et même si la maladie n’avait pas de remède, il est de notre responsabilité de faire preuve de compassion, d’attention, de compréhension et de soutien à l’égard de toute personne vivant avec le VIH/sida. Le traitement existe. Personne ne devrait mourir du VIH/sida – à ce stade de la lutte contre le VIH/sida – car nous disposons de traitements très efficaces. Personne, et je dis bien absolument personne, ne devrait mourir du VIH/sida à notre époque.