Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri : Le PAM a besoin de 567 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus urgents à une plus grande échelle au cours des six prochains mois

Dans les provinces de l’Est de la RDC, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri, 6,7 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. Il s’agit d’une zone fortement en proie au conflit et à l’insécurité et dont la situation est particulièrement désastreuse, affectant non seulement les personnes déplacées par le conflit, mais aussi une grande partie de la population locale.

Pour faire face à cette crise humanitaire multidimensionnelle, une intensification des opérations et une révision du niveau de la crise à l’échelle du système des Nations Unies a été déclarée dans ces trois provinces de l’Est. Pourtant, les ressources restent désespérément faibles pour répondre aux besoins humanitaires, du reste extrêmement élevés.
Le PAM maintient son assistance sur le terrain et intensifie ses opérations pour augmenter progressivement le nombre de personnes bénéficiant d’une aide alimentaire et en espèces. Cependant, les besoins croissants mettent à rude épreuve une opération déjà gravement sous-financée et peu prise en compte.
L’aide du PAM est cruciale à environ 3,6 millions de personnes dans ces provinces en constante expansion. Par ailleurs, les ressources ne suivent pas et sont indisponibles pour répondre à tous les besoins de cette population.
Compte tenu du déficit actuel en termes de ressources, et tout en donnant une grande priorité à l’aide en espèces, le PAM a déjà du mal à répondre aux besoins des 1,5 million de personnes déjà enregistrées. Si aucun financement supplémentaire n’est reçu, le PAM sera contraint de réduire considérablement le nombre de personnes vulnérables, dont les femmes et les enfants en situation d’insécurité alimentaire qu’il compte assister d’ici octobre.
A cet effet, le PAM lance un appel urgent de 567 millions de dollars en vue de répondre aux besoins les plus urgents dans les trois provinces, à une plus grande échelle au cours des six prochains mois, soit d’août 2023 à janvier 2024.
Des ressources prévisibles et flexibles sont nécessaires de toute urgence, car elles donnent au PAM la capacité non seulement d’augmenter le nombre de personnes dans le besoin qu’il assiste, mais également de garantir l’agilité et la rapidité de l’intervention du PAM compte tenu de la situation sécuritaire et humanitaire fragile.

De graves déficits de financement limitent la portée de l’intervention du PAM

Au cours du premier semestre 2023, le PAM a fourni une aide alimentaire, monétaire et nutritionnelle d’urgence à environ un demi-million de personnes par mois dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri.
Grâce à la capacité supplémentaire mise en place grâce à l’intensification de ses opérations, le PAM a aidé 748 000 personnes en juin et 1 230 000 personnes en juillet avec une aide en espèces, en nature et nutritionnelle. Ces chiffres auraient pu être plus élevés si davantage de ressources avaient été disponibles.
En ce mois d’août, le PAM continue de se focaliser sur l’intensification de l’assistance en espèces, étant donné que ses stocks de produits alimentaires sont faibles. L’objectif affiché étant d’atteindre 1 million de personnes avec des distributions de l’aide en espèces en août, tandis que 500 000 personnes supplémentaires recevront de l’aide alimentaire en nature. Pour garantir que les bonnes personnes reçoivent l’assistance à laquelle elles ont droit, le PAM a lancé un vaste exercice d’enregistrement biométrique. Au stade actuel, près d’un million de personnes ont été enregistrées biométriquement depuis le début de l’intensification des opérations.
De graves déficits de financement limitent la portée de l’intervention du PAM alors que, selon les plans de ce dernier dans le cadre de l’intensification de ses opérations, environ 3,6 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire chaque mois au moins jusqu’à la fin de l’année.
À partir d’octobre, le PAM souhaite accroître ses distributions alimentaires en nature dans les trois provinces touchées par le conflit, suite à l’arrivée prévue davantage de ressources alimentaires. Ces produits seront livrés progressivement au fur et à mesure des cycles de distribution.
Malheureusement, cette arrivée de nouveaux stocks alimentaires coïncide avec une réduction drastique des fonds disponibles pour les distributions monétaires, de sorte que le nombre total de personnes assistées ne pourra augmenter que si davantage de fonds sont obtenus.
Le PAM vise à maintenir une flexibilité programmatique de ses modalités d’assistance en espèces et en vivres en fonction des ressources disponibles.