« On ne peut pas condamner les spéculations dans une économie de libre échange et de libre concurrence »
Dans une réunion de Conjoncture économique présidée par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, le Gouvernement veut sanctionner les opérateurs économiques qui s’illustrent dans la spéculation du Franc congolais. Pour un économiste interrogé à cet effet par Le Quotidien, on ne peut pas condamner les spéculations dans une économie de libre échange et de libre concurrence.
La spéculation est une activité économique normale qui découle de l’anticipation. Commencer à condamner les spéculateurs serait antiéconomique et risque de causer un effet boule de neige. Il y a un moyen de gérer les spéculations. Mais on ne peut pas condamner les spéculations dans une économie de libre échange et de libre concurrence. La spéculation est d’ailleurs une expertise en bourse. L’Etat n’est pas un policier mais un régulateur du marché monétaire où se joue la loi de l’offre et de la demande. L’offre de monnaie doit être = à la demande de monnaie dans l’économie. Le déséquilibre provient de l’un ou de l’autre paramètre. Un spéculateur n’est qu’un agent qui pense que d’ici demain ou dans une semaine, un des éléments va bouger et il anticipe son comportement.
Par exemple, le trop de détournements poussent les gens à changer leur comportement économique ou le fait de ne pas avoir son salaire à la banque au jour voulu peut aussi pousser les gens à anticiper leur comportement. Alors dans quelle mesure un homme qui anticipe pour ne pas tomber dans le manque de ce qu’il veut, il doit être condamné ? Pourtant, il y a de mesures économiques à prendre pour lutter contre la spéculation et la dépréciation du taux de change et non de menacer les spéculateurs qui ne sont que dans leurs droits légitimes. Or les premiers qui dérangent le marché monétaire sont les politiciens avec le paiement hors circuit bancaire. Ils ne sont pas bancarisés. C’est à cela que devrait s’attaquer le Gouvernement au lieu de faire diversion. C’est ce que Matata Mapon a appelé les fuites et coulages des recettes. Comment voulez-vous que cela change quand on dépense de l’argent en devises en plus pour des rencontres politiques, des négociations politiques de positionnement et non pour les investissements économiques productifs ? C’est à cela qu’il faut s’attaquer. L’orientation monétaire de l’argent public !
Aussi, les voitures remplies d’argent dans les coins de Gombe ayant besoin de devises au plus vite…. C’est à cela qu’il faut s’attaquer et non à une activité économique normale qui est la spéculation. Et ces entreprises qui déversent de francs congolais pour avoir besoin de devises n’ appartiennent pas au petit peuple sinon !