« On ne vient pas dans la magistrature avec l’idée de s’enrichir et pour ceux qui pensent ainsi, ils n’ont pas leur place dans ce corps » (Rose Mutombo)
Le président de la République a lancé ce samedi au Palais du peuple, la formation des 2.500 magistrats. Tout en saluant ce geste, la ministre d’Etat en charge de la Justice, Mme Rose Mutombo, a indiqué que le besoin ainsi exprimé était de 10000 magistrats. « Il a donc fallu attendre votre avènement pour que la moitié de ce besoin soit couvert. Car, grâce à votre détermination, 5 magistrats ont été nommés, dont 2500 entrent en fonction cette année et les 2500 autres pour l’année prochaine », explique-t-elle.
Comme pour dire que le premier pas a été certes franchi par cette nomination, mais le gros reste encore à faire puisqu’il nous faut véritablement travailler sur l’homme ou la femme magistrat. « Toutes les critiques sur le pouvoir judiciaire, hier comme aujourd’hui, gravitent autour de la personne du magistrat qui normalement dans une société comme la nôtre, devrait jouer le rôle de catalyseur », dit-elle, avant de souligner que la Constitution des 18 février 2006, telle que modifiée à séjour, ainsi que les différents textes subséquents, en l’occurrence la loi organique portant statut des magistrats est celle portant organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature ont conféré la gestion du magistrat au Conseil supérieur de la magistrature, c’est lui qui s’occupe de la gestion de la carrière du magistrat et de sa discipline.
Dans mes missions d’itinérance effectuées dans les provinces de notre pays, j’ai relevé une forte concentration de magistrats dans les grands centres urbains au détriment de l’arrière-pays. Certains coins du pays n’ont plus de magistrats, car ceux qui ont été affectés soit n’ont pas répondu à leur mutation, soit ils ont carrément quitté sans qu’ils ne soient interpellés ou sanctionnés par leur chef hiérarchique.
« La justice pour son fonctionnement efficient, exige un respect de la déontologie et des règles d’éthique. Il faudra qu’une place de choix soit accordée à la discipline dans ce corps. Les chambres de discipline, les chambres disciplinaires doivent dorénavant fonctionner pour sanctionner ces écarts de conduite dans les chefs des magistrats », pense Rose Mutombo.
En ce qui la concerne, elle avoue qu’elle ne manquera pas d’user du pouvoir lui reconnu par les textes pertinents afin de saisir les chambres disciplinaires pour tous les cas d’indélicatesse. « Le gouvernement de la République mettra tout en œuvre pour que ces chambres siègent régulièrement. C’est ici le lieu d’annoncer la grande réforme portée notamment par une loi en phase d’adoption au niveau du Parlement. Qui va renforcer le pouvoir de l’Inspectorat général des services judiciaires et pénitentiaires. Celui-ci sera le gendarme des magistrats et dépendra directement du magistrat suprême », promet-elle.
Aux magistrats nouvellement nommés, Rose Mutombo a rappelé que la magistrature, tout en étant un corps d’élite, est plus qu’un apostolat. « On ne vient pas dans la magistrature avec l’idée de s’enrichir pour ceux qui pensent ainsi, ils n’ont pas leur place dans ces corps », martèle-t-elle.