« Pas de corrélation entre l’évaluation de l’état de siège et la révision constitutionnelle » 

C’est le chef de l’Etat qui avait demandé à la Première ministre de faire une évaluation sans complaisance de l’état de siège, bien avant l’idée de la révision constitutionnelle. Et ce, en tenant compte du débat à l’Assemblée nationale, mais aussi des appréhensions des populations des provinces concernées. Considérant l’évolution positive surtout dans la province de l’Ituri, il y a lieu d’évaluer la situation avec objectivité et songer à des mesures d’allègement.

«Mission d’évaluation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu», était le principal thème du briefing qui s’est tenu avec comme intervenant le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo Bihango. Et ce, sous la modération du Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe.

Il était aussi question pour le Gouvernement de lever toute équivoque entre l’évaluation de l’état de siège et la volonté d’opérer la révision constitutionnelle. Car pour nombreux, le Gouvernement veut lever l’état de siège, principal écueil contre la révision constitutionnelle.

Voilà qui a poussé Jacquemain Shabani à dire que cette mission est la suite d’une importante instruction que le président de la République a faite à la Première ministre. « Elle a son fondement dans le fait que les zones concernées par l’état de siège se trouvent encore en activités opérationnelles. Il faut se rappeler que c’est au lendemain de la table-ronde qu’il a été pris des recommandations. Vu les circonstances, le président de la République a estimé qui était important que la Première ministre évalue de la nécessité de voir les allègements. Il a été pris en compte le débat à l’Assemblée nationale, mais aussi l’assentiment de la population », explique-t-il.

Disons que cette mission gouvernementale, dans ces deux provinces, a commencé par un conseil de sécurité élargi, pour avoir la température de la situation sur le terrain, avant d’échanger avec les différentes forces vives. « Nous avons laissé certains élus nationaux sur place pour qu’ils continuent les discussions. D’ici là, la Première ministre va convoquer une réunion de mise au point, avant de présenter son rapport au président de la République.

Au sujet du raccordement frauduleux fait entre cette mission d’évaluation de l’état de siège et la révision constitutionnelle, le VPM en charge de l’Intérieur a déconseillé le fait de vouloir gérer une nation sur base des rumeurs. Depuis plusieurs mois, la levée ou pas de l’état de siège a fait l’objet de débat. Et depuis que le chef de l’Etat avait levé l’option d’institutuer l’état de siège, il y a eu des débats. C’est un état d’exception mis en place. C’est normal qu’on se pose cette question. Aucune corrélation.

Et d’ajouter que plusieurs personnes se sont prononcées sur la nécessité de voir certaines dispositions de notre Constitution révisées, ce qui est légitime. En ce qui nous concerne, il y a des besoins, des appels de la population qui nous interpellent à nous pencher sur cette question.

Au même moment, le Gouvernement s’est voulu clair, pour décourager ceux qui pensent que la conférence des Gouverneurs est organisée pour les mobiliser pour la révision constitutionnelle. « La conférence des gouverneurs est instituée par la constitution qui exige à ce que la conférence des gouverneurs soit convoquée par le président de la République. Ceci pour permettre d’évaluer la gestion de provinces et renforcer leur gestion. Ceci, parce que nous sommes dans un processus de la décentralisation. Il y a un ordre du jour et une thématique connue. En plus, il sera question d’évaluer les décisions prises à Kinshasa. La révision constitutionnelle est légitime et louable, mais elle ne fait pas partie de l’ordre du jour », insiste le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo Bihango.

 

JMNK