Pas prêts pour les élections : Six candidats président de la République vont en justice contre Denis Kadima et Peter Kazadi

Incapables de battre campagne, parce que surpris de la volonté de la CENI d’organiser les élections fixées au  20 décembre 2023, six candidats président de la République vont en justice contre le Président de la Commission Electorale Nationale et le Vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur. Ils reprochent à Denis Kadima de n’avoir pas publié les listes électorales comme prévu par la loi. Selon ces candidats, Peter Kazadi doit être poursuivi pour avoir failli à la sécurisation de certains candidats Président de la République. La campagne électorale  n’étant prévue que pour un mois, ces candidats présidents de la République auraient dû se concentrer à mobiliser les Congolais autour de leurs programmes qu’à passer leur temps à ester en justice. Preuve qu’ils n’ont rien de concret à offrir aux Congolais et sont incapables de proposer une autre alternative crédible contraire à ce que le Gouvernement en place a démontré.

Ils sont 6 candidats à avoir apposé leurs signatures au bas de leur déclaration commune. Mais, face à la presse ce jeudi, ils n’étaient que trois, notamment, Théodore Ngoy, Denis Mukwege et Martin Fayulu. Pour ces candidats Présidents de la République, Denis Kadima et Peter Kazadi doivent être déférés en flagrance devant la Cour de Cassation. Cette flagrance s’explique par la gravité des griefs retenus contre eux. Théodore Ngoy s’est fait le porte-parole de cette coalition de circonstance, indique l’Aco qui nous donne cette information.

«Nous voulons que le Procureur général près la cour de cassation entende en flagrance, parce que les faits sont flagrants. Tous les faits qui sont portés par notre plainte rentrent dans les six hypothèses de flagrance prévues par le code de procédure pénale. Il y a un greffier en chef qui a été placé en détention pour abstention coupable. Donc, on peut bien placer Mr Kadima en détention préventive et Mr Peter Kazadi en détention préventive, les entendre sans désemparer, les traduire devant le juge compétent, si on respecte les règles et l’État de droit.»

Pour ces 6 candidats à la présidentielle du 20 décembre 2023, le Président de la Commission Electorale a violé la loi en ce qui concerne la publication des listes électorales. En effet, la loi électorale stipule que les listes provisoires des électeurs doivent être publiées 30 jours avant le début de la campagne électorale. Selon ces candidats, la CENI s’est rendue coupable en violant cette disposition légale raison pour laquelle son président doit être déféré devant la Cour de Cassation pour répondre de ses actes. Autre souci de ces candidats, la cartographie des bureaux de vote n’est pas connue.

Théodore Ngoy de poursuivre,  nous ne savons pas qui est notre électeur, donc, nous allons aux élections sans connaître les chiffres réels des électeurs. « Il y a une différence entre les chiffres annoncés par la CENI et les chiffres qui ressortent des listes que nous avons pu n’avoir pas affiché et aussi de la cartographie, donc il y a une faute manifeste qui est délibérée. Les listes électorales doivent être publiées provisoirement pour permettre aux électeurs de vérifier leurs noms et tous les autres éléments, les éléments textuels, mais aussi les autres éléments, et ainsi pouvoir poser le problème d’un contentieux quelconque à l’autorité compétente.»

Peter Kazadi n’a pas offert la sécurité

Quant au Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, ces candidats estiment qu’il doit être poursuivi pour n’avoir pas doté tous les candidats présidents de la République de la sécurité prévue par la loi. Dès la publication des listes définitives des candidats à la présidentielle, chacun parmi eux devait bénéficier d’une vingtaine des policiers pour sa garde. Ces policiers doivent être pris en charge par le Trésor Public. A leurs yeux, le Vice-Premier Ministre, ministre de l’Intérieur a une politique de deux poids, deux mesures. Certains candidats bénéficient déjà de cette garde, alors que les autres qui doivent déjà battre campagne n’en ont pas.

«La loi dit dès la publication de cette liste, les candidats ont droit à une égale protection par les pouvoirs publics. Ils doivent être protégés dès la publication de la liste, ils doivent être protégés pendant la campagne, ils ont droit à 25 policiers à charge du trésor, jusqu’à aujourd’hui monsieur Peter Kazadi qui est ministre de l’intérieur, vice-premier ministre, ministre de l’intérieur s’est abstenu d’exécuter cette disposition importante qui réalise l’égalité de tous les candidats », affirme Théodore Ngoy.

Une fois saisie, la Cour de Cassation devra rendre son verdict. Entretemps, la campagne électorale suit son cours normal. D’autres candidats n’ont pas tergiversé, ils se sont déjà jetés à l’eau pour séduire les électeurs, pendant que d’autres continuent de perdre du temps à rechercher des prétextes pour justifier leur impréparation pour cette campagne. Le pays étant vaste, tout porte à croire qu’à cette allure, plusieurs candidats ne pourront pas avoir la chance de parcourir tout le pays compte tenu du calendrier de la CENI qui n’a accordé que 30 jours aux candidats pour séduire les électeurs.

Quitter la périphérie

Nombreux, à l’instar de Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias, qui n’ont cessé de demander à l’opposition de quitter la périphérie pour aborder les vraies questions qui tiennent à la survie des Congolais. Le porte-parole du Gouvernement ne s’est pas empêché de souligner que l’opposition préparerait la contestation, que de rencontrer le Gouvernement sur des questions fondamentales.

C’est la raison pour laquelle ces opposants candidats présidents de la République saisissent la justice, au moment où certains de leurs collègues sont dans le Congo profond où ils sollicitent le vote des Congolais. La question que d’aucuns se demandent est de savoir, quand est-ce qu’ils vont battre campagne ? Quand est-ce qu’ils vont donner le contenu de leurs programmes respectifs ?

Logiquement, c’est parce qu’ils sont incapables de le faire qu’ils se permettent un tel scénario. Avec ça, ils vont rester dans leur logique de la contestation et les Congolais resterons sur leur faim, sans pour autant entendre et apprécier les discours de ces candidats présidents de la République.

JMNK