Pénurie de la farine de maïs: Kamerhe confirme la main noire
Il ne fait l’objet d’aucun doute qu’une main noire a influencé la livraison, mieux la vente de la farine de maïs à la population congolaise. Le souci pour ces hommes d’affaires véreux était d’affamer la population pour que celle-ci se soulève et s’en prenne au Gouvernement Sama Lukonde. Cette confirmation a été faite hier par M. Vital Kamerhe, Vice-Premier ministre et ministre de l’Economie, lors d’un Briefing Press organisé ce lundi dans la salle Maman Angebi de la Rtnc. Comment expliquer que la Zambie accepte de vendre la farine de maïs à d’autres pays tels que le Soudan, l’Ethiopie, le Rwanda, … mais pas à son voisin, la Rdc ? Comment expliquer qu’on interdise même aux cargaisons de venir approvisionner la Rdc ? C’est une preuve qu’il a existé une main noire qui a influencé négativement les choses, et qu’à l’issue de la tournée effectuée dernièrement en Afrique du Sud, en Zambie et à Lubumbashi, toutes ces barrières ont été levées.
Au-delà de la guerre par les armes et qui ne cesse de causer des dégâts tous les jours, il existe aussi une guerre du ventre aux conséquences incalculables. C’est cette guerre qui a poussé quelques membres du Gouvernement à sortir de leurs bureaux climatisés pour se rendre sur terrain, afin de décanter ce problème qui pouvait déstabiliser la Rdc. Si en Afrique du Sud, il y a eu un échange d’expériences avec les opérateurs économiques sud-africains, surtout ceux qui évoluent dans les petites et moyennes entreprises, la Rdc a voulu s’inspirer de ce modèle, surtout que le rôle de l’Etat est de règlementer le système, tout en laissant l’initiative aux privés. En Zambie, la situation a été décantée via la signature d’un protocole d’accord. D’ailleurs, un Congolais installé en Zambie s’est engagé de faire parvenir à la Rdc une grosse cargaison de la farine de maïs.
Après cette tournée, le VPM à l’Economie a proposé des mesures d’urgence et structurelles. Parmi les mesures d’urgence, c’est la suppression de toute la parafiscalité sur l’importation de la farine de maïs, mais aussi de tous les engins qui ont trait à l’agriculture. Désormais, l’importation des semences, d’engrais, etc. va se passer sans paiement des frais. Ici, le Gouvernement vise non seulement à inonder le marché et à travers ceci baisser sensiblement le prix de la farine de maïs qui devrait se vendre à 19 dollars Us. Le Gouvernement vise aussi à stimuler, mieux à pousser les Congolais à faire le champ, à retourner à l’agriculture qui doit redevenir priorité des priorités.
Jean-Marie Nkambua
Voici les 10 mesures de Vital Kamerhe pour mettre fin à la hausse des prix de la farine du maïs dans le Haut-Katanga
Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale a soumis à l’examen et à l’adoption du Conseil trois dossiers, à savoir : la situation de la hausse des prix de la farine du maïs dans les espaces Grand Katanga et Grand Kasaï ; la demande de réajustement des tarifs de l’eau par la REGIDESO SA ; et l’utilité du scanner placé au poste de Mutaka dans la province du Lualaba.
Concernant le premier dossier relatif à la situation de la hausse des prix de la farine du maïs dans le Haut-Katanga, il a rappelé le triple objectif de la mission qu’il a conduite, du 01 au 05 mai 2023, respectivement en Afrique du Sud, en Zambie et à Lubumbashi, et au terme de laquelle il a, après différentes réunions de la Commission Economie et Finances et de la Conjoncture Economique, présenté quelques recommandations.
Celles-ci portent en premier lieu sur les mesures urgentes à prendre pour soulager les besoins urgents en approvisionnement, et en second lieu, sur des mesures structurelles à prendre visant à améliorer la production locale et régler le problème dans la durée.
Concrètement, ces recommandations portent sur l’accompagnement des importateurs locaux de la farine de maïs et du maïs en grain avec une commande symbolique pour accroitre l’offre disponible et répondre dans l’immédiat à la demande urgente et pressante de cette denrée. Les modalités pratiques de cet appui du Gouvernement seront définies par le Ministère de l’Economie Nationale avec le Gouverneurs des Provinces concernées ; la suspension pour une durée de six mois de tous les droits, taxes et redevances (parafiscalité) sur l’importation de maïs afin d’inciter les importateurs locaux à accroitre leur volume d’importation ; la suspension des droits, taxes et redevances (parafiscalité) à l’importation des intrants et engins agricoles (taxe zéro) pour réduire les coûts de revient et soutenir la production locale ; l’élaboration conjointe avec les producteurs locaux (fermiers) d’un Plan d’Urgence d’accroissement de la production locale de maïs, assorti d’objectifs quantitatifs pour la prochaine saison agricole A. Les modalités de l’accompagnement du Gouvernement seront définies avec les Ministères de l’Agriculture et celui des Petites et Moyennes Entreprises ; la constitution des réserves stratégiques en produits de première nécessité pour prévenir, à tout moment, l’apparition des crises de ce genre ; l’élaboration urgente du Plan de ramassage de la production de maïs dans les espaces Grand Katanga et Grand Kasaï, dont les modalités pratiques sont à définir par les autorités provinciales, avec la collaboration de la SNCC et des producteurs locaux ; l’accompagnement du Service National à travers le Ministère de l’Agriculture, pour renforcer ses capacités de production et accroitre sa productivité ; le renforcement de la surveillance du marché avec des outils d’alerte adéquats pour anticiper les éventuelles pénuries, décourager les pratiques des prix illicites et celle de rétention des stocks ; le soutien à la recherche locale en matière agricole, de pèche et de l’élevage notamment à travers l’INERA ; la mise en place d’un Comité technique pour un suivi rapproché et une évaluation des mesures gouvernementales qui seront adoptées dans le cadre de ce dossier.
En ce qui concerne le deuxième dossier portant sur la demande de réajustement des tarifs de l’eau formulée par la REGIDESO SA, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale a précisé que cette requête de la REGIDESO a été motivée par la nécessité de réduire son déficit financier causé notamment par l’augmentation des coûts de revient de l’eau ainsi que la pratique des tarifs sociaux pour les abonnés domestiques.
De l’examen de ce dossier par la Commission Economie et Finances du Gouvernement, il a été souligné la nécessité de ne pas pénaliser les abonnés domestiques par une augmentation des tarifs dans le but de couvrir la baisse des volumes consommés par les abonnés professionnels.
Le Gouvernement a été encouragé à accompagner la REGIDESO SA dans la mise en œuvre de son plan de relance en poursuivant le financement des investissements déjà engagés au bénéfice de cette entreprise.
Sur le même registre, la Commission a souligné la nécessité pour les Institutions publiques de s’acquitter normalement de leurs factures d’eau et de fournir les efforts nécessaires à l’apurement des importants arriérés dus à la REGIDESO.
S’agissant du troisième dossier sur l’utilité du scanner placé au poste de Mutaka dans la province du Lualaba, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale a rappelé que la Gouverneure de la province du Lualaba a été invitée à fournir à la Commission Economie et Finances du Gouvernement les clarifications utiles quant à l’opportunité de la mise en place de ce poste de contrôle au regard des plaintes des opérateurs économiques.
La Commission a noté avec satisfaction les clarifications de la Gouverneure du Lualaba. En effet, il s’agit d’une initiative du Gouvernement Central implémentée avec l’appui de la Province. Elle a pour but essentiel de renforcer le contrôle de la nature des produits transportés par camion et évacués en dehors de la Province. Cela afin de décourager tout trafic illicite de minerais et de bois précieux.
Aussi, ce scanner sert à des fins sécuritaires et pour une meilleure maitrise des flux des produits transportés.
La mission a retenu la nécessité de rationaliser les prélèvements effectués dans les différents postes de contrôle avec péage (incluant les parkings) et de supprimer les taxes illégales, le cas échéant. Pour ce faire, le Gouvernement devra diligenter une mission interministérielle d’évaluation de l’ensemble des perceptions fiscales et parafiscales aux différents postes de contrôle et péage.