Pour dire non aux mariages forcés : Les activistes des droits des femmes en marche de protestation à Kinshasa

Les activistes des droits des femmes ont battu le pavé ce jeudi 25 janvier 2024. Par cette manifestation, elles voulaient dénoncer les mariages forcés dont sont victimes les filles mineures non seulement à Kinshasa, mais également dans le reste du pays. Le dernier cas en date c’est le mariage du Pasteur Kasambakana qui a récemment pris en mariage une fille d’apparence mineure, un cas qui a défrayé la chronique.

Une mobilisation tous azimuts. C’est celle des femmes juristes, journalistes et d’autres organisations féminines. Foulards blancs sur la tête, de noir vêtues elles ont manifesté contre mariage forcé dont sont victimes de nombreuses jeunes femmes à travers le pays. Pour ces activistes des droits des femmes, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est le mariage du pasteur Pierre Kasambakana avec une fille d’apparence mineure. Elles sont parties de la place des évolués jusqu’au Palais de Justice, siège du ministère de la Justice et Garde des Sceaux, un ministère dirigé par une femme. L’avocate Honorine Bokashanga était parmi les manifestantes.

«Excellence Monsieur le président de la République, M. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, nous les mamans congolaises, les femmes congolaises réunies au sein du cadre du groupe de pressions des organisations de droits des femmes venons solliciter votre propre implication dans l’affaire du mariage forcé engagé entre le pasteur Pierre Kasambakana et la jeune adolescente Meda. M. le président de la république, en votre qualité de champion de la masculinité positive les femmes congolaises vous interpellent et vous avez dit lors de votre discours d’investiture que les erreurs du passé ne doivent plus se reproduire. Voilà pourquoi nous sollicitons votre implication personnelle monsieur le chef de l’État que cette affaire soit tranchée, qu’il n’y ait pas de violence, nous dénonçons le viol, nous dénonçons le mariage précoce, nous dénonçons le mariage forcé auprès de la jeune fille», explique Grâce Ngyke, Présidente Acofepe.

Au point de chute de leur marche, ces manifestantes ont déposé un mémorandum. Dans ce document, elles ont repris un certain nombre des recommandations adressées au Chef de l’Etat fraîchement réélu. Elles l’ont saisi en tant que champion de la masculinité positive, chose que lui rappelle l’avocate et commissaire au compte Rachel Sangwa. Elle est avocate au Barreau de Kinshasa Matete.

«Nous ne pouvons pas accepter qu’un petit enfant puisse se marier de cette manière. Nous les mamans, nous pleurons, nous ressentons la douleur d’enfantement, nous sollicitons l’intervention de l’autorité compétente.»

Le mariage forcé est condamné par la loi congolaise et personne ne peut accepter de donner sa fille comme cadeau sans son consentement à une tierce personne. Me Honorine Bokashanga soutient cette disposition légale.

«Nous sommes contre ce mariage. Notre présence en ce lieu est significative, pour dire que nous sommes venus devant chez ceux qui rendre la justice pour leur dire que les lois de notre pays que vous appliquez, vous qui rendez justice, vous les appliquez, la loi dit qu’un enfant de moins de 18 ans, on ne peut pas la donner en mariage, si vous l’épousez, c’est une violence.»

Le pasteur Pierre Kasambakana est en détention provisoire à la prison centrale de Makala en attendant l’aboutissement des enquêtes. Pour ces manifestantes, ce pasteur doit subir la rigueur de la loi. La place de la jeune fille n’est pas dans le mariage mais plutôt à l’école.