Pour l’accès à la magistrature suprême, le critère d’être de père et de mère d’origine congolaise n’a pas d’alternative

Le critère d’être de père et de mère d’origine congolaise pour candidater à la magistrature suprême nous vient des options levées par le Comité Central du MPR et coulées dans la loi n°81/ 002 du 29 juin 1981 qui a été incorporée dans le Code de la famille et tel que modifié à ce jour sous l’influence de l’occupation et de la dite communauté internationale qui sait pourtant bien qu’à la naissance, les 2 premières qualités d’un individu sont le droit à la vie (il faut naître viable) et le droit à la nationalité.

Cette loi de 1981 relative à la Nationalité visait à corriger les lois antérieures introduites subtilement par Barthélémy Bisengimana, ancien Directeur du Bureau du Président Mobutu, dans les ordonnances-lois et qui avaient été signées par ce dernier durant les vacances parlementaires. Ces lois qui avaient accordé collectivement la nationalité Congolaise à tous les Rwandophones sans même les avoir recensés ni inventoriés.

Nos frères du Kivu victimes des conséquences préjudiciables et dommageables à la suite des 2 ordonnances-lois de 1971 et de 1972 ont levé le ton pour régler ce problème. Le président Mobutu, en stratège, avait bien compris la duperie lui faite par son puissant directeur de cabinet qui appartenait à la communauté bénéficiaire desdites lois. Dans son discours de la 26ème session du Comité Central du MPR, il a posé la question suivante : « qui au Zaïre est Zaïrois et qui ne l’est pas ». Il a ensuite confié à cet organe du MPR la charge de réfléchir sur la question et de lever les options fondamentales relatives à la matière de nationalité.

Malheureusement, certains congolais, toujours distraits, se lèvent aujourd’hui pour attaquer la proposition de loi dite « Tshianyi » et comme par amnésie, croyant à une nouveauté susceptible de diviser les Congolais, alors que la seule chose nouvelle et discutable consiste en l’extension du principe de Congolais de père et de mère aux fonctions régaliennes. Sans réfléchir ni se donner la peine de la lire pour découvrir ses innovations et corrections à examiner, ils crient à tort et à travers contre cette proposition de loi à la suite de l’agitation orchestrée par celui qui, lui et ceux se trouvant dans son carnet d’adresse, ont manifestement un agenda caché contre notre pays.

Tout ça, parce qu’il y a un candidat qui se voit éliminé par le critère de nationalité et agite la terre entière pour son équation personnelle. C’est comme si les autres congolais ayant des ambitions politiques et qui ne remplissent pas tous les critères légaux et acceptent le verdict de la loi sont des sous-congolais. Si ce candidat et son carnet d’adresses n’avaient pas existé, cette proposition de loi passerait incognito comme une lettre à la poste. L’agitation orchestrée par ceux qui figurent dans le carnet d’adresse de l’intéressé devrait plus inquiéter que les conséquences de la loi elle-même. Quel agenda est caché derrière cette détermination à ne servir le pays qu’en étant président de la République, au point de menacer de mettre le pays à feu et à sang pour une ambition sensée être personnelle ??????

Les congolais ne doivent se laisser manipulés par des intérêts obscurs qui minent la souveraineté du pays. Et ce qui est pire, c’est que les Chefs de l’Eglise Catholique, visiblement embourbés dans des considérations partisanes, s’en mêlent émotivement, sans consulter les experts. Les discussions oisives des Congolais prouvent qu’il y a péril en la demeure. L’intervention opportune de la chef de la MONUSCO confirme que l’avenir de notre pays se joue ailleurs dans les officines des lobbies impérialistes que dans l’autodétermination patriotique des congolais-eux-mêmes.

En droit, nous avons appris que la loi est impersonnelle, qu’elle est dure mais c’est la loi (dura lex, sed lex. Cependant au Congo, les politiciens et les religieux qui ont des conflits d’intérêts interviennent à tort et à travers pour manipuler la population au gré de leurs positionnements partisans. Que les politiciens et juristes Congolais, ainsi que les dirigeants des deux chambres du Parlement transcendent leurs conflits d’intérêts et consultent les experts puisque nous nous mettons à leur disposition, pour l’intérêt de la nation Congolaise, meurtrie et dominée par les étrangers. Ce n’est un secret pour personne.

 

Réflexion de Mme Muyabo Kalenda Angélique, ancienne ministre de la Justice, ancienne députée nationale et 1er Président de Cour d’appel, émérite et honoraire. Actuellement, Consultante Indépendante en sciences notariales et juridiques.

Et

M. Daniel Makila Kantagni, Senior Manager de Sociétés de Droit OHADA