Pour limiter les dégâts des catastrophes: Muyaya et Loando appellent à la conscience collective
«Aménagement du territoire comme moyen de prévention des catastrophes naturelles en Rdc », c’est le thème central du Briefing Presse qui a mis ensemble le Gouvernement de la République, représenté par le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya et celui de l’Aménagement du territoire, Me Guy Loando. Ce thème fait allusion au drame de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, dont le bilan est aujourd’hui évalué à 438 morts, sans compter les dégâts de plusieurs ordres et dans plusieurs secteurs.
C’est pour faire face à ce drame que la délégation gouvernementale était sur place pour apporter une assistance. Parmi les mesures urgentes, il y a la relocalisation des populations au bord des rivières et qui seront relogés au non loin de l’aéroport de Luena. Une autre réponse, c’est la loi sur l’Aménagement du territoire qui suit son cursus normal à l’Assemblée nationale, avant d’aller au sénat et de passer par l’étape de la promulgation. Et tout ceci, dans le seul objectif de prévenir les catastrophes humanitaire.
Dans son discours luminaire, le ministre d’Etat en charge de l’Aménagement du territoire, Me Guy Loando a souhaité ses condoléances à la population affectée, avant d’expliquer que le Gouvernement congolais n’a pas pour autant croiser les bras. Celui-ci travaille dans une approche d’anticipation.
Entrant dans le vif du sujet, le ministre a expliqué que son ministère a été une direction au sein de certains ministères. L’objectif pour lui était de disposer des personnes de façon harmonieuse, de doter le pays des équipements pour éviter la superposition des titres et les conflits. « Nous avons connu un vide en termes de planification spatiale. C’est pour cela, on a déclenché en 2015 un processus de réforme de l’Aménagement du territoire. Ainsi, on s’est doté des outils d’aménagement du territoire », explique-t-il.
Il s’agit de la politique nationale d’aménagement du Territoire (APNAT), de la loi sur l’Aménagement du territoire (l’aménagement du territoire était régi par un décret de 1956. Ce processus d’adoption a été très participatif, pour avoir un texte le plus acceptable possible), le guide méthodologique (chaque province ainsi que les ETD doivent avoir les plans provinciaux et locaux d’aménagement du territoire), martèle-t-il.
Pour revenir à Kalehe, le MINETAT Guy Loando a expliqué que selon les hypothèses, il y a trois rivières qui se déversent sur le lac Kivu. Avec le dérèglement climatique, il y a eu augmentation de la quantité d’eau du lac Kivu. L’on a constaté que les gens avaient construit sur le lit majeur du lac et voilà pourquoi ils n’ont pas été épargnés. Et de continuer en disant que ceci a créé une fragilisation sur la terre ferme. Avec la quantité d’eau qui a augmenté, cela a créé la boue. D’où l’importance de respecter les outils de planification.
A l’en croire, s’il n’y a pas cette conscience pour dire qu’on ne peut pas construire de n’importe comment, nous connaîtrons une fois de plus de telles catastrophes.
Au-delà de ça, le MINETAT Guy Loando explique que le pays a connu une politique d’Aménagement extravertie et il n’y a pas de voies de communications. Aussi, il convient de citer le déficit des infrastructures structurantes et intégratives.
« Toute utilisation de l’espace physique concerne l’aménagement du territoire, car le mauvais usage est à la base des catastrophes. Les catastrophes naturelles sont des cas de force majeur, l’essentiel est de savoir comment nous nous y préparons », dit-il.
Muyaya appelle à l’unité
Pourquoi le Gouvernement est-il intervenu en retard à Kalehe ? Quels sont les moyens mis en place pour retrouver les survivants ? Pour Patrick Muyaya, face à une telle situation, nous devons être unis. « Même si toute la pression revient sur nous, il faut regarder la situation du pays. Nous vivons le dérèglement climatique que vous ne savez pas prévenir. On n’est jamais totalement prêt pour faire face à une catastrophe. Lorsque le drame est arrivé, nous suivons la situation heure après heure et on essaye de palier au plus urgent », explique-t-il, avant d’ajouter que le plus urgent, c’est de s’assurer que nous limitons les dégâts. Il n’y a aucune volonté de la part du gouvernement de maquiller les chiffres.
Selon lui, la société civile doit contribuer à comment nous réglons cette situation. Dans une zone où il n’y a pas de morgues, il n’y a pas de fabriques de cercueils, il fallait parler au plus pressé. « Nous comprenons qu’il y ait un sentiment de colère, mais il n’est pas exclu qu’une autre délégation gouvernementale retourne sur place. Une commission a été mise en place. Le souhait est de travailler avec la société civile pour être en mesure d’avoir une évaluation chiffrée », répond-t-il.
Muyaya termine par appeler à un esprit de solidarité. Car pour lui, il faut s’assurer que les tracteurs qui ont été commandés arrivent sur place pour déplacer la boue. Ainsi, la bonne attitude est celle de compassion et de soutien pour être à même de reloger les déplacés vers l’aéroport de Luena.
Jean-Marie Nkambua