Pour une 2ème année consécutive, la BCC a réalisé un résultat positif totalisant 250,5 milliards de CDF, après celui de 316,6 milliards enregistré en 2022

C’est conformément à la Loi organique n°18/027 du 13 décembre 2018 portant organisation et fonctionnement de la Banque Centrale du Congo, que la Gouverneure de la Banque centrale du Congo, Malangu Kabedi Mbuyi a transmis au président de la République, le Rapport annuel 2023 de l’Institut d’émission.

Outre l’introduction sur l’environnement tant national qu’international, ce Rapport comprend trois grandes parties. La première partie pose le diagnostic de l’économie nationale. La deuxième partie passe en revue les politiques conjoncturelles et structurelles mises en œuvre en 2023 et présente les perspectives. La troisième partie est consacrée à la situation administrative et aux activités de la Banque Centrale du Congo en tant qu’entreprise.

« En 2023, l’économie mondiale a été marquée par le ralentissement de l’activité, avec un taux de croissance du PIB réel de 3,2 % contre 3,5 % en 2022. Cette évolution a résulté de la décélération de la demande mondiale, attestée par la baisse des prix internationaux des produits de base », indique la n°1 de la BCC, qui ajoute que s’agissant de l’inflation, elle a ralenti à 6,8 % venant de 8,7 % en 2022, suite au resserrement de la politique monétaire par les grandes banques centrales.

Au plan interne, l’économie nationale s’est ressentie des effets du ralentissement de l’économie mondiale. La croissance économique s’est située à 8,6 % en 2023 venant de 8,9 % l’année précédente, en raison de faibles performances de la demande mondiale des produits miniers. Le taux d’inflation, sous l’effet des chocs tant internes qu’externes, s’est établi à 23,8 % contre 13,1 % une année plus tôt.

Au niveau des finances publiques, la situation intégrée des opérations financières des administrations publiques a dégagé un excédent représentant 3,2 % du PIB contre celui de 2,0 % en 2022. Les efforts de mobilisation des recettes intérieures se sont poursuivis dans l’optique d’élargir l’assiette fiscale au regard du potentiel dont dispose le pays. Quant aux dépenses à caractère social, le Gouvernement a inscrit dans son programme la poursuite de la gratuité de l’enseignement primaire et la couverture santé universelle.

En ce qui concerne les relations économiques extérieures, il a été noté un ralentissement du rythme d’accroissement du volume des échanges des biens avec le reste du monde, induit par la contraction des cours des matières premières. Cette évolution a eu pour conséquences, notamment une augmentation du déficit courant et des besoins de financement de l’économie nationale. Les pressions ainsi observées en termes de sortie des capitaux se sont traduites par un recul de l’offre des devises et une accélération de la dépréciation de la monnaie nationale.

Une politique restrictive

Sur le plan monétaire, la Banque Centrale du Congo a mené une politique monétaire restrictive dans le but de lutter contre la résurgence des pressions observées, tant sur le marché des biens et services que sur celui des changes. La base monétaire s’est accrue de 19,4 %, en léger dépassement de la hausse prévue de 18,5 %. Par contre, l’offre de monnaie hors provisions et dépôts en devises a progressé de 14,3 % alors qu’il était prévu un accroissement de 17,2 %.

S’agissant des perspectives 2024, l’intensification des incertitudes liées à la persistance des tensions géopolitiques et à la fragmentation géoéconomique risque de continuer à peser sur l’évolution économique mondiale. Au plan interne, l’activité économique congolaise devrait ralentir à 4,7 % en 2024, à la suite de la décélération de la croissance des industries extractives, en dépit de la performance du secteur hors mines.

En ce qui concerne les activités de la Banque Centrale du Congo, conformément aux exigences et pratiques en la matière, les états financiers de l’Institut d’Emission ont été audités et certifiés par le cabinet d’audit « Ernst & Young ». Ces états financiers indiquent que les comptes annuels de l’exercice 2023 se sont clôturés avec un total bilantaire de 20.661,9 milliards de CDF contre 15.346,2 milliards au 31 décembre 2022. Ainsi, pour une deuxième année consécutive, la BCC a réalisé un résultat positif totalisant 250,5 milliards de CDF, après celui de 316,6 milliards enregistré en 2022.

Je Vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute et respectueuse considération.