Pourquoi a-t-on révoqué l’abbé J.B Bahala à la tête de PDD- RCS ?
Nommé à la tête du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation, P-DDRCS en octobre 20203, l’Abbé Jean-Bosco Bahala n’aura régné que moins d’une année, soit 9 mois avant d’être révoqué de ses fonctions. L’ordonnance de sa révocation a été lue hier mardi sur les antennes de la RadioTélévision Nationale Congolaise (RTNC) par Tina Salama, porte-parole du chef de l’État sans pour autant donner les raisons de cette décision.
Cette révocation est intervenue au lendemain d’une controverse autour de la présence du successeur de Tomy Tambwe en Ouganda où il est en mission de service. En effet, le désormais ex-coordonnateur de P-DDCRS était à la tête d’une délégation de sa structure pour participer à la préparation des activités de profilage et identification des ex-combattants congolais qui se trouvent dans les rangs de l’armée de résistance du seigneur, LRA, cette rébellion ougandaise, selon la demande d’un ordre de mission qu’il a adressée au directeur de cabinet du Président de la République dont une copie à été balancée dans les réseaux sociaux.
Ceci dans le cadre du processus de désarmement, démobilisation, rapatriement, réinsertion et réintégration, DDRRR et consécutivement à une quadripartite (Rdc- Ouganda, Rca-Sud Soudan) tenue du 12 au 15 juin dernier à Entebe en Ouganda relative au rapatriement des Congolais se trouvant au Rca et en Ouganda. Cependant, l’ordre de mission qui a permis l’Abbé Bahala et sa délégation de se déplacer pour Kampala était signé par le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale et Anciens combattants, Guy Kabongo Mwadia Mvita, signé le même jour où la demande a été faite au directeur de cabinet du chef de l’État.
Le démenti de Kinshasa et la sanction contre J-B Bahala
La présence de l’Abbé Jean-Bosco Bahala et sa délégation à Kampala a coïncidé aussi avec la présence sur place de Corneille Nanga et une délégation de l’Alliance fleuve Congo, cette rébellion congolaise. A en croire, les officiels ougandais, il s’agissait des discussions entre Kinshasa et la rébellion de l’ancien président de la Ceni pour la résolution de la crise de l’Est. Et le coordonnateur de P-DDRCS aurait participé à cette rencontre préparatoire sans y avoir été mandaté.
Et du coup, le démenti du Gouvernement congolais n’a pas tardé. Dans son compte X, le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, a confirmé qu’aucune personne n’avait été mandatée pour des discussions avec les terroristes du M23 à Kampala. Il a réaffirmé que la RDC ne tiendrait aucune rencontre en dehors du cadre du processus de Luanda, comme souligné par Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, lors d’un briefing de presse le 8 juillet dernier.
Interrogé sur sa prétendue rencontre avec la délégation de Corneille Nangaa, Jean-Bosco Bahala l’a nié catégoriquement. « Je n’ai pas rencontré les gens du M23, ma mission étant bien définie dans le cadre du DDRRR. Le ministre de la Communication a été clair là-dessus. Des esprits malins ont voulu profiter de ma présence à Kampala pour salir mon image et celle du gouvernement», avait-il déclaré. La participation « présumée » du coordonnateur national de P-DDRCS, l’Abbé Jean-Bosco Bahala avait certainement signé son fatwa. Cette démarche est apparue aux yeux de Kinshasa comme une trahison contre le pays dès lors que la RDC a toujours refusé toute négociation avec le M23 et l’AFC. Pour le Gouvernement congolais, Luanda et Nairobi demeurent des cadres idéaux pour une solution à la crise sécuritaire dans sa partie Est. Ainsi, les explications de Jean-Bosco n’ont pas convaincu les autorités congolaises après sa rencontre controversée en Ouganda. Et il a fallu 24 heures pour que sa révocation soit faite.
RSK